Il a encaissé plus de 150 000 € d'acomptes : mandat d’arrêt contre un escroc du photovoltaïque qui a sévi en Aveyron

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  • En moins de deux ans d’activité, l’homme a détourné 150 000€.
    En moins de deux ans d’activité, l’homme a détourné 150 000€. iStockphoto - SimonSkafar
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L’entrepreneur, ancien champion de pétanque dans le département, a floué de nombreuses personnes en encaissant des acomptes… sans jamais réaliser les travaux. La justice vient de lancer un mandat d’arrêt à son encontre.

Il ne s’est pas présenté à son procès, ce mercredi. Au grand dam des victimes, présentes en nombre sur les bancs du tribunal. Elles attendaient des explications. "Il fait encore preuve de lâcheté", regrettera l’une d’elles à la barre. Elle aurait aimé recroiser le regard de ce quadragénaire, originaire du Mans dans la Sarthe, poursuivi pour de nombreuses escroqueries. En 2020, durant la crise sanitaire, il s’installe à Rodez pour y créer sa société.

Un démarchage rapidement fructueux

Elle se nomme "JSME", abréviation pour "Je Stocke Mon Électricité". Domaine d’activité : l’installation de panneaux solaires. Des bureaux sont ouverts à Bourran, avenue Jean-Monnet. Une salariée est embauchée. Le démarchage commence. Il est rapidement fructueux.

Les prix de l’énergie sont en hausse, le photovoltaïque est en vogue. Les Aveyronnais suivent la tendance. Ils sont nombreux à se renseigner. Et à faire confiance au nouveau venu d’un marché qui attire pourtant son lot d’escrocs comme le fut en son temps la célèbre isolation à 1 euro…

Près de 150 000 € détournés en moins d’un an

Personne ne se doute de la fraude. Et, plus encore, du profil de cet entrepreneur, déjà condamné à plusieurs reprises dans la Sarthe pour des mêmes faits d’escroquerie ou d’abus de biens sociaux. En Aveyron, il évolue parfois sous un faux numéro de Siret, il présente une plaquette publicitaire avec des partenaires factices, assure d’un rendement. On le décrit comme "l’artisan parfait : un homme gentil, beau parleur, très rassurant" et lui-même n’hésite pas à dire qu’il fut gendarme adjoint volontaire ! L’une des victimes indiquera même qu’il s’était présenté chez elle à la suite d’une de ses demandes via un questionnaire sur le site internet… d’EDF ! Elle a versé plus de 5 000 € d’acomptes. Et n’a jamais revu le prévenu. En tout, ils sont une dizaine à s’être fait "berner".

À l’image d’un garagiste installé sur le Ségala. Lui voulait investir massivement dans le photovoltaïque avec la création d’un hangar. Il a versé 90 000 € d’avance. "Je sentais que ça tournait mal, quand j’allais à son bureau à Bourran, c’était fermé. Puis, il me répondait de moins en moins au téléphone", témoigne-t-il. Il déposera plainte en janvier 2022. Entendu, l’entrepreneur assurera ne pas avoir pu débuter les travaux car le permis de construire avait été refusé en mairie… "Il n’y avait pas d’architecte, donc ça ne pouvait que l’être", précise le tribunal.

Obligation d’indemniser et mandat d’arrêt

En tout, près de 150 000 € ont été détournés. Ce mercredi, la justice a condamné le quadragénaire à rembourser ces sommes aux personnes flouées, sans compter les dommages et intérêts. Surtout, une peine d’un an et demi de prison ferme a été prononcée.

Un mandat d’arrêt a ainsi été lancé. Selon les dernières informations, l’homme, ancien double champion de l’Aveyron de pétanque, se trouverait aujourd’hui dans la banlieue toulousaine… à la tête d’une nouvelle société, dans le transport cette fois. Une information du ministère public qui n’a pas manqué de faire rire jaune les anciennes collaboratrices de l’entreprise ruthénoise, radiée fin 2022. Car outre l’unique salariée en place, deux alternantes avaient été recrutées. "On a toujours senti que quelque chose n’était pas normal, les bulletins de salaire n’étaient pas des vrais et on ne voyait quasiment jamais le patron !", ont-elles dénoncé, tout en reprochant à leur organisme de formation un manque d’accompagnement… "Je n’ai même pas été au bout de mes études à cause de cela", regrette une jeune ruthénoise.

À noter que, pour compléter un tableau peu reluisant, l’escroc a également été condamné à 400 € d’amendes pour maltraitances animales. Selon plusieurs témoignages, il avait pour habitude de frapper son chien, dans ses locaux de Bourran.

Où est passé l'argent détourné ?

Reste néanmoins une question encore en suspens : où est passé l’argent détourné ? "C’est impossible à dire, on a simplement retrouvé des traces de notes d’hôtel, de restaurants, de locations de voitures, d’abonnements internet… Mais il semble que cet homme ne roulait pas sur l’or !", s’est étonné le parquet.

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