Football : Bassin Aveyron, un modèle d’inclusion en matière de handicap

Intégrer par le sport. Voilà la mission que mène la Jeunesse sportive Bassin Aveyron depuis maintenant quatre ans. À l’époque, le président du club, Francis Rigal, alors directeur du campus de formation aux métiers du sanitaire et du médico-social de Maurs (Cantal), aide des jeunes accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) diplômés à trouver du travail sur le département, à l’IME de Cransac et au foyer d’hébergement de Clairvaux. Passionnés de foot, ils sont intégrés par la même occasion à la vie de la JSBA, devenant ainsi joueurs ou éducateurs. "Ils m’ont dit qu’ils avaient des jeunes en situation de handicap qui pouvaient jouer au foot. Je leur ai dit de les amener le mercredi. Voilà comment ça a commencé", explique Rigal. Des conventions ont donc été signées entre Bassin Aveyron et les deux organismes médicaux, pour faciliter les passerelles entre les parties prenantes.

Rigal : "Ces gamins ont été refusés dans tous les clubs"

C’est ainsi qu’à ce jour, trois joueurs en situation de handicap mental ont été intégrés avec l’équipe III des coaches Fernand Wengert et Romain Perier, qui évolue au plus bas niveau départemental, en poule B de D5. "Si vous aviez un enfant handicapé, vous ne le feriez pas faire du foot, du tennis ou n’importe quoi ? Mais qui le prendrait ? Ces gamins ont été refusés dans tous les clubs, regrette amèrement Francis Rigal. Moi, je me dis que ces jeunes méritent autant que d’autres. Et leur implication sur le terrain donne, à certains, des leçons de vie. Une association, ça doit aussi permettre l’intégration."

"Ils ne sont pas là pour gagner un match de foot"

Pour Bassin III, l’objectif est donc bien loin d’être uniquement sportif et tourné sur la compétition. "C’est du football plaisir, martèle d’ailleurs son président. Ils ne sont pas là pour gagner un match de foot, ils n’en gagneront sûrement jamais un de leur vie. Ils sont là pour jouer, voir des copains, s’intégrer à la société. Ça fait du bien aux parents de savoir que leur enfant fait des choses que les autres font aussi. " Pourtant, d’après Rigal, tout le monde ne joue pas le jeu… " Nous, les dirigeants, on en bave sur la touche. Et les autres joueurs (valides, NDLR) de l’équipe aussi. Quand tu rentres au vestiaire à 20-0 (comme lors de la première journée) et que les mecs sautent partout pour célébrer, font des roulades… Ça va quoi ! C’est de la provocation, alors qu’ils comprennent bien la situation. Ça devient insupportable. J’en pleure moi."

Heureusement, au club, ce projet d’inclusion a, semble-t-il, été accueilli avec bien plus de bienveillance : "On a eu zéro problème, zéro question. Rien. Les mecs (de l’équipe) ont trouvé ça normal. Franchement, ils sont admirables. Il n’y a pas un mec qui se plaint, alors qu’ils en bavent eux aussi."

Tonte et traçage du terrain de l’IME de Cransac

En plus des seniors, la JSBA mène également des actions d’inclusion auprès du public jeune de l’IME de Cransac. Déjà, en accueillant des enfants en situation de handicap dans ses plus basses catégories d’âge, pour les entraînements du mercredi, notamment. Mais le club ne s’arrête pas là. Il organise, entre autres, également des visites au sein du centre avec ses joueurs, ainsi que des matches en salle, offre des ballons et maillots aux résidents, s’occupera sous peu de la tonte et du traçage du terrain de l'IME etc. Autant de missions qui font, aujourd’hui, de Bassin Aveyron l’un des modèles en matière d’inclusion dans le département.