Condamné à payer 5 000 € pour diffamation envers un élu aveyronnais, "L’Hebdo" fait appel

  • M. Abinal «a tendance à développer au-delà de ce qui a été écrit », a tenté de faire valoir l'avocat de l'hebdomadaire.
    M. Abinal «a tendance à développer au-delà de ce qui a été écrit », a tenté de faire valoir l'avocat de l'hebdomadaire. Centre Presse - José A. Torres
Publié le
Xavier Buisson

Jean-Philippe Abinal, élu du conseil départemental et d'Onet-le-Château, a obtenu gain de cause devant le tribunal judiciaire de Rodez.

10 000€, dont  5000 avec sursis : c’est la somme qu’a été condamné à payer le journal "L’Hebdo" à l’élu du conseil départemental et d’Onet-le-Château Jean-Philippe Abinal ce lundi 23 octobre. En cause, un article publié dans l’édition du 28 avril 2023 sous le titre: "Jean-Philippe Abinal s’offre la Mercedes, et la route qui va avec !".

Jean-Philippe Abinal, dans cette affaire, est critiqué "en tant qu’élu" comme l’a souligné son avocat, par des allusions de "favoritisme et détournement de fonds publics".

"On affirme ce qu'on dit"

Concernant l’acquisition de cette Mercedes et les travaux de l’accès à sa propriété, "la procédure a été régulièrement respectée", a affirmé l’avocat. Concernant la route, M.Abinal a expliqué avoir délibérément choisi une entreprise "n’ayant jamais travaillé pour le Département" pour couper court à tout éventuel "fantasme de favoritisme". Pour ce qui est de la voiture, elle a été achetée via un emprunt. "Cela a été trop loin, on ne s’imagine pas les dégâts collatéraux que cela peut produire", a-t-il poursuivi.

"M. Abinal a une femme, des enfants… Lorsque l’on a fini de lire cet article, on pense que M. Abinal est une personne malhonnête", a estimé l’avocat du plaignant, demandant à ce que "ces abus par négligence, par vindicte" soient sanctionnés.

"On affirme ce qu’on dit. Les infos de L’Hebdo sont vérifiées. Les Castonétois se disent “c’est marrant, il était en charge des routes au conseil départemental, et maintenant il s’offre une route”", a fait valoir le directeur de la publication du titre, Philippe Angles, lors de l’audience.

Son avocat Jean-Michel Rey, du barreau de Montauban, a lui estimé dans sa plaidoirie que M. Abinal "a tendance à développer au-delà de ce qui a été écrit". "Où est la diffamation ? C’est la réalité pure, absolue. Il n’y a pas d’insinuation, mais des interrogations, un rappel d’éléments factuels", a poursuivi l’avocat.

L'Hebdo compte faire appel de cette décision

En début d’audience, ce dernier a tenté de soulever une exception de nullité, démarche qui a déjà permis à L’Hebdo de faire annuler plusieurs procès, avançant le non-respect de la procédure de la part de "celui qui se prétend lésé" qui n’a pas mentionné dans sa citation les textes de loi précisant les peines encourues.

Le tribunal, qui a joint cette exception de nullité au fond du dossier, n’a pas souhaité lui donner raison dans son approche et a condamné L’Hebdo à verser 5 000€ au plaignant, qui demandait pour sa part 1 € de dommages et intérêts, le remboursement de ses frais de justice et une publication du délibéré dans les colonnes de l’hebdomadaire, qui a annoncé son intention de faire appel de cette décision.

"Je suis inquiet pour le droit à l’information en Aveyron. Quoi qu’il en soit je continuerai à soutenir nos journalistes car je trouve leur cause noble", a déclaré à l’issue de l’audience le directeur de la publication.

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