Dirigeant aveyronnais, Christophe Maurel a les deux mains sur le volant et le pied au plancher

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  • A 56 ans, Christophe Maurel chapeaute, depuis Rodez, la holding familiale avec son frère, Frédéric, et son cousin, Philippe.
    A 56 ans, Christophe Maurel chapeaute, depuis Rodez, la holding familiale avec son frère, Frédéric, et son cousin, Philippe. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
Publié le , mis à jour
Lola Cros

À la tête du groupe de distribution automobile qui porte son nom depuis 21 ans, Christophe Maurel a propulsé le petit garage de ses grands-parents dans la cour des grands, tout en conservant son ADN et son ancrage territorial.

L’histoire commence à Castres en 1936. C’est là, dans le Tarn, que Juliette et Gaston Maurel ouvrent leur atelier de réparation automobile. Premiers maillons artisanaux de la lignée familiale, leur petite entreprise deviendra, entre les mains de leurs enfants Michel et Jean, une PME de 170 salariés à cheval entre l’Aveyron et le Tarn.

Leurs petits-enfants, emmenés par Christophe Maurel, en feront un groupe aujourd’hui fort de 520 collaborateurs. L’actionnariat, lui, est toujours resté dans la famille. Des cousins, des cousines, un frère et un oncle entourent encore celui que l’on connaît, partout dans la région Occitanie, comme le grand patron.

Son histoire à lui, pourtant, n’était pas si évidemment tracée. Jeune, il s’imaginait plutôt journaliste sportif. La figure de sa mère, artisan fleuriste à son compte, et celle de son père, "un homme exceptionnel, solaire, qui allait toujours de l’avant", nourrissent son admiration. Et c’est en suivant ce dernier à une assemblée générale à laquelle le jeune Christophe n’a "rien compris" qu’intervient le déclic.

"J’ai voulu comprendre ces notions de gestion, de comptabilité, j’ai voulu avoir une vision à 360 degrés de l’entreprise", explique celui qui choisit alors de s’engager dans un BTS de gestion comptabilité, avant de continuer dans une école de management toulousaine, l’IFAG.

"Mis en selle" plus vite que prévu

"Je n’avais pas précisément en tête de reprendre l’entreprise, mais mon père a été rattrapé par la maladie", reprend Christophe Maurel. "Il a dû arrêter de travailler, et assez naturellement je me suis mis en selle". 

D’abord à Albi, il apprend le métier sous toutes ses coutures : la vente de véhicules neufs comme d’occasion, la réparation, la location… Avant d’atterrir à Rodez où il saisit l’opportunité de reprendre une concession. Le voilà en Aveyron, d’où il ne repartira pas. En 2002, le départ en retraite de la deuxième génération ouvre une page nouvelle : Christophe en sera l’artisan, en première ligne.

"J’ai travaillé à un plan de développement sur dix ans, qui entérinait la stratégie de développement régional sans compromettre les bases solides de l’entreprise", se souvient le président.

Tout pour le territoire

Avec son "aventure entrepreneuriale", dans laquelle il souhaite à tous ses collaborateurs de "se reconnaître et s’accomplir", Christophe Maurel ne perd pas les valeurs fondatrices de l’entreprise familiale : à commencer par son ancrage territorial, qu’il argumente "tout simplement" par le plaisir d’investir près de chez lui. "Je trouve du sens à rendre au territoire ce qu’il m’a apporté, à m’engager pour former des jeunes dans nos départements ruraux, à me battre pour qu’ils aient accès à des formations en alternance près de chez eux car ils sont nos salariés, nos cadres et nos forces de demain", reprend le Ruthénois d’adoption.

Parmi ses modèles d’inspiration, il cite le pharmacien Pierre Fabre, "parti de sa petite officine, qui a œuvré localement sans jamais être hors-sol". Et s’il confie que le stress le "stimule", Christophe Maurel s’épanouit dans son rôle d’intermédiaire entre les grands constructeurs et ses clients, en "vulgarisant chaque jour" les pas de géants d’une industrie sommée de se réinventer.

Dans l’agitation, Christophe Maurel veut rester pragmatique. Il ne se voue pas à une électrification totale du parc roulant, mais plaide plutôt pour une amélioration des carburants, qui permettrait de continuer à utiliser les véhicules existants. Quelle que soit la direction que prendra la voiture de demain, lui veut veiller sur "les services rendus" à ses clients. Avec, comme première boussole, "être leur préféré".

 

Le groupe Maurel aujourd'hui

32 points de vente automobile (10 marques différentes) dans 6 départements d’Occitanie.
520 salariés et 70 alternants.
355 millions d’euros de chiffre d’affaires.

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