La Bezonnoise Lucile Falguières, le monde sur son CV mais l’Aveyron dans son cœur

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  • En 2012, à Dubai, où elle a supervisé l’ouverture du Fairmont The Palm, hôtel cinq étoiles de 769 chambres et suites.
    En 2012, à Dubai, où elle a supervisé l’ouverture du Fairmont The Palm, hôtel cinq étoiles de 769 chambres et suites. Reproduction L’Aveyronnais
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Emmanuel Pons

Aujourd’hui directrice opérationnelle d’un hôtel quatre étoiles, sur la Croisette, à Cannes, la Bezonnoise Lucile Falguières a construit sa carrière dans sept pays à travers quatre continents. Malgré l’éloignement, elle a toujours gardé un fort attachement à l’Aveyron.

Suisse, Venezuela, Espagne, Mexique, Dubaï, Singapour, Afrique du Sud… Et, bien sûr, France : Lucile Falguières, aujourd’hui directrice de l’hôtel Croisette Beach Cannes MGallery, a beaucoup voyagé, et travaillé sur quatre continents, au gré de ses différents postes à travers le monde. Mais quand on lui demande d’où elle vient, elle répond sans hésiter : "Bezonnes". "La ferme Falguières, à la sortie du village", précise-t-elle.

Un attachement d’autant plus fort que la jeune femme, née en 1984 à Carpentras, a grandi dans le Vaucluse, département d’origine de sa mère. Mais côté paternel, on est bien en Aveyron où l’enfant passait ses vacances, où elle retrouvait, donc, la ferme de ses grands-parents, reprise plus tard par son oncle et ses cousins.

Lucile Falguières collectionne les étoiles.
Lucile Falguières collectionne les étoiles. Reproduction L’Aveyronnais

Mais ses parents divorcent alors qu’elle a dix ans et la voilà partie, avec sa mère et sa sœur, pour le Venezuela. Premier grand voyage et première découverte du monde. "J’ai adoré ce pays. Ça m’a permis de m’ouvrir à l’international. Et je garde aussi un très bon souvenir des boums où on dansait la salsa", sourit-elle.

Formée en Suisse

De retour en France, la famille s’installe à Rodez où la lycéenne est inscrite à Sainte-Procule. "Ça a été compliqué de s’intégrer, avoue-t-elle aujourd’hui. Mais ensuite, on garde de vraies amitiés." C’est à cette période que le futur de l’adolescente se dessine. "J’ai su dès l’âge de quinze ans que je voulais travailler dans l’hôtellerie. J’avais fait mon stage de troisième dans un hôtel de luxe, à Caracas. J’avais adoré !", explique-t-elle. Et, Bac ES (économie et social) en poche, elle intègre l’école hôtelière Glion, en Suisse, – "une des meilleures du monde" – où elle obtient son bachelor, ponctué par deux stages. Le premier en Espagne, à Barcelone. Le second à Playa del Carmen, au Mexique. Au sortir de l’école, elle est directement contactée par des employeurs. On lui propose ainsi Miami, Acapulco, Barcelone, EuroDisney (aujourd’hui Disneyland Paris) ou encore Dubaï. C’est cette dernière destination qu’elle choisit. "Ils prenaient tout en charge. J’étais logée, blanchie et on me payait même le transport. Ça me permettait de ne pas demander d’argent à mes parents qui m’avaient déjà financé des études coûteuses."

Préparation de l’aligot dans la maison paternelle, à Bajaguet, sur la commune de Sainte-Radegonde.
Préparation de l’aligot dans la maison paternelle, à Bajaguet, sur la commune de Sainte-Radegonde. Reproduction L’Aveyronnais

Dubaï, Singapour, Afrique du Sud…

Lucile Falguières est alors directrice des ventes et du marketing au Fermont Dubaï, un hôtel cinq étoiles de près de 400 chambres. "Je travaillais de 5 heures à 19 heures, six jours sur sept. Mais j’ai beaucoup appris et quand on s’investit à fond, c’est payant, on est promu chaque année."

"Une période intense", dit-elle, avant un passage au Fairmont Singapore – cinq étoiles aussi, 769 chambres et suites – "pour apprendre le fonctionnement des très grands hôtels" et un retour à Dubaï, en 2012, pour superviser l’ouverture du Fairmont The Palm où elle restera deux ans, avec un séjour de cinq mois en Afrique du Sud, au Fairmont Zimbali pour parfaire sa formation. "Une superbe expérience", se souvient-elle.

L’Aveyronnaise a déjà un beau parcours et une prometteuse carrière devant elle quand, après huit années passées en Asie et en Afrique, elle retrouve l’Europe. D’abord en Suisse au Fairmont Montreux avec un passage par l’Espagne, au Fairmont Juan Carlos de Barcelone avant de retourner en Suisse pour donner des cours dans l’école Glion qui l’a formée. Cette même école qui lui offre une bourse pour préparer un master of business administration (MBA). Nous sommes en 2016. Elle a alors 32 ans, dont dix passés dans le groupe Fairmont, et choisit cette opportunité unique qui va lui permettre de faire le tour des hôtels Fairmont – même si elle donne sa démission – à travers le monde. La voilà donc partie pour un an et demi de périple, ou plutôt sept à huit mois puisqu’elle prendra le temps d’écrire sa thèse… en Aveyron. Une thèse finalisée en 2017 et un retour en France qui lui donne l’envie d’y travailler, elle qui en est partie alors qu’elle n’avait que 18 ans.

Lucile Falguières.
Lucile Falguières. Reproduction L’Aveyronnais

"J’ai toujours été passionnée par le management, dit-elle. Je pars du principe que si je m’occupe très bien de mes équipes, à leur tour, elles fourniront le meilleur des services au client." Un principe qu’elle continuera à appliquer à l’hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe dont elle prend la direction opérationnelle en avril 2018.

"Un vrai tournant"

Mais dès juillet de l’année suivante, elle a la possibilité de diriger l’hôtel Croisette Beach, à Cannes, un quatre étoiles, à deux pas du Carlton, qui propose 94 chambres et une plage privée avec ses 200 transats. "C’est le plus petit hôtel dans lequel j’ai travaillé, sourit Lucile Falguières. J’adore parce que cela permet d’être plus proche de ses collaborateurs." L’établissement emploie tout de même plus d’une centaine de personnes en saison, de mars à octobre.

"C’est un vrai tournant dans ma carrière, avoue-t-elle. Je souhaite rester un petit peu à Cannes mais je suis ouverte à tout, tant qu’il y a de grosses équipes à manager." Avec peut-être, un jour, l’envie de repartir "s’enrichir culturellement et professionnellement à l’étranger".

Mais avant de voguer vers d’autres horizons, la Bezonnoise, revenue en France depuis bientôt cinq ans, a pris le temps de se poser et même, avec son compagnon Florent, de faire un bébé, une petite fille née il y a trois mois et appelée Aurore. "Le même prénom que ma copine de lycée, à Rodez", précise-t-elle. Comme un souvenir de son adolescence aveyronnaise. Car si elle a parcouru le monde – son CV affiche quarante-huit pays – Lucile Falguières n’a pas oublié d’où elle vient.

"Où que je sois dans le monde, j’essaie de travailler avec des Aveyronnais. Ce sont pour moi de bons piliers, assure-t-elle. Et partout, toujours, j’ai de quoi me préparer un bon aligot. J’adore !"

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