Exposition universelle : laquelle des trois villes candidates a l'empreinte carbone la plus élevée ?

  • Rome est l'une des trois villes candidates à l'Exposition universelle 2030.
    Rome est l'une des trois villes candidates à l'Exposition universelle 2030. Patryk_Kosmider / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Rome, Busan et Riyad sont les trois candidats en lice pour accueillir l'Exposition universelle 2030. Alors que le verdict sera rendu le 28 novembre prochain à Paris, l'application de mesure des émissions de CO2 Greenly a calculé l'empreinte carbone potentielle de l'organisation de cet événement dans les trois villes. Son enquête se base sur la construction de pavillons d’exposition, de leur consommation énergétique et du transport des visiteurs pour se rendre dans la ville hôte.

Organisées tous les cinq ans pour une période maximum de six mois, les Expositions universelles accueillent des dizaines de millions de visiteurs. La dernière a eu lieu à Dubaï (Emirats arabes unis) en 2020 et la prochaine aura lieu à Osaka (Japon) en 2025. Il s'agit donc d'une véritable aubaine pour la ville hôte du pays qui l'organise et les candidatures font généralement l'objet d'un puissant lobbying (à l'instar des Jeux Olympiques), pour obtenir le précieux sésame, décerné par le Bureau International des Expositions (BIE). La concurrence s'avère souvent rude, d'autant que de nouveaux critères relatifs à l'impact écologique des projets sont désormais pris en compte dans l'examen des candidatures, notamment le réemploi et la durabilité des infrastructures.

Mais, "malgré le changement climatique, les points décisifs dans l'examen des villes candidates excluent encore la déterminante environnementale", regrette la plateforme française de comptabilité carbone Greenly, qui a procédé à un calcul de l'empreinte carbone des trois villes candidates à l'Exposition universelle 2030 : Rome (Italie), Busan (Corée du Sud) et Riyad (Arabie Saoudite). Les auteurs de l'enquête ont calculé les émissions carbones potentielles liées à la construction des pavillons d’exposition et à leur consommation énergétique, ainsi qu'au transport des visiteurs pour se rendre dans les trois villes candidates.

Pour évaluer l'empreinte carbone liée à la construction des pavillons d'exposition, l'étude s'est basée sur une estimation de l'Ademe, qui évalue l’empreinte carbone d’un mètre carré à 656 kg/CO2e. Bilan des courses : Busan (deuxième ville de Corée du Nord) écope de l'empreinte carbone la plus élevée : 329 194 tCO2e émis, pour 238 pavillons d’une superficie de 501 820 m2. Elle est suivie de Riyad, qui affiche 297 168 tCO2e émis au compteur, pour 225 pavillons d’une superficie de 453 000 m2. Rome ferme la marche avec 151 549 tCO2e émis pour 203 pavillons d’une superficie de 231 000 m2.

Dans le détail, un immeuble coréen consomme annuellement 340 k/Wh/m2, un immeuble saoudien consomme annuellement 150 k/Wh/m2, et un immeuble italien consomme annuellement et en moyenne 190 k/Wh/m2. Mais parmi les villes candidates, seule Rome a précisé la répartition énergétique pour couvrir l’ensemble des besoins de ses pavillons. La candidature indique que ses infrastructures seront entièrement électriques et alimentées par un système axé sur le développement d'énergies renouvelables, telles que des panneaux solaires et des pompes à chaleur. C'est précisément cette mention qui lui vaut l'empreinte carbone la plus basse dans ce domaine.

Riyad en queue de peloton

Côté transports, c'est Busan qui aurait le bilan carbone le plus faible, avec 6 410 049 tCO2e. Le calcul a été réalisé sur l'estimation d'un nombre de 34,3 millions de visiteurs attendus, dont 2,7 millions venant de l’étranger. En partant du principe que la plupart des visiteurs étrangers (la moitié viendrait d’Asie de l’Ouest, un quart d’Europe et le dernier quart des États-Unis) viendront en avion, l'étude suppose que 75% des visiteurs locaux privilégieront la voiture et que 25% prendront le train. Si l'Exposition universelle 2030 se déroule à Riyad en revanche, 21 millions de visiteurs attendus (dont 10 millions venant de l’étranger) seraient attendus, ce qui représenterait une empreinte carbone de 14 372 345 tCO2e (selon la même hypothèse que celle appliquée à Busan sur la répartition des voyageurs et de leur mode de transport). Quant à Rome, où 23,6 millions de visiteurs attendus dont 10,5 millions venant de l’étranger, le bilan s'élèverait à 12 760 677 tCO2e.

Là encore, c'est donc Riyad qui fait office de mauvais élève. "Il est important de noter que toutes ces évaluations ne sont que des estimations basées sur les propositions des candidats. La durabilité réelle et l'efficacité de leurs pavillons ne pourront être déterminées qu'une fois que l'un des projets sera réalisé", précisent toutefois les auteurs de l'enquête dans un communiqué.

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