Les chercheurs d’emploi postulent en masse à des annonces mentionnant l’IA

  • Il ne fait nul doute que les travailleurs d’aujourd’hui et de demain devront apprendre à collaborer efficacement avec l’IA.
    Il ne fait nul doute que les travailleurs d’aujourd’hui et de demain devront apprendre à collaborer efficacement avec l’IA. hirun / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Les récents progrès de l’intelligence artificielle promettent de modifier ou de rendre obsolètes des millions d’emplois. Si cette perspective suscite des craintes chez les salariés, elle en pousse certains à anticiper cette évolution du marché du travail en postulant à des offres d’emploi mentionnant l’IA.


Cette tendance surprenante a été mise en lumière dans un nouveau rapport de LinkedIn. Ses auteurs ont constaté que les annonces de recrutement faisant allusion à cette technologie en plein boom attirent particulièrement l’attention des chercheurs d’emploi. Ces deux dernières années, elles ont connu une hausse plus importante de 17 % du nombre de candidatures par rapport à celles où la mention "IA" n'apparaît pas. Une progression qui prouve qu’elles suscitent de l'engouement au sein de la population active.

Et ce, aux quatre coins du monde. En effet, les offres d’emploi analysées par LinkedIn pour les besoins de cette étude ont été écrites dans une multitude de langues, dont le français, l’anglais, le mandarin et le turc.

Erin Scruggs, vice-présidente de l'acquisition de talents chez LinkedIn, y voit une preuve d’adaptabilité de la part de nombreux professionnels. "[L]es candidats à l'emploi sont avisés. Ils montrent qu'ils veulent aller là où il y a des opportunités de carrière", a-t-elle déclaré. La spécialiste recommande aux entreprises de décrire en détails leur stratégie vis-à-vis de l’IA dans les offres d’emploi qu’elles rédigent, afin d’aider les actifs à se projeter dans ce qui promet d’être une révolution dans le monde professionnel.

Car si l’intelligence artificielle est dans toutes les bouches, les experts du monde entier ne savent pas encore dire avec précision ce à quoi ressemblera un marché du travail "IA-esque". La banque américaine Goldman Sachs a estimé en mars que les systèmes d’intelligence artificielle pourraient automatiser 300 millions de postes dans un avenir proche. Cela représenterait un quart de l’activité mondiale. Indeed va encore plus loin dans l’une de ses dernières études en affirmant que la totalité des emplois affichés sur sa plateforme seront impactés par cette technologie.

Si les avis divergent, il ne fait nul doute que les travailleurs d’aujourd’hui et de demain devront apprendre à collaborer efficacement avec l’IA. Ils doivent consolider leurs connaissances et leurs compétences pour répondre aux nouveaux besoins de complémentarité entre l’Homme et la machine. Mais les actifs n’ont pas besoin de devenir des experts du "prompt crafting" ou des systèmes robotiques pour s’assurer un avenir professionnel dans une société de plus en plus automatisée. Le groupe américain IBM affirme dans son rapport "Augmented work for an automated, AI-driven world" que les talents spécifiquement humains leur permettront de se démarquer sur le marché de l’emploi.

Mais miser sur les "soft skills" ne suffira pas. Il faudra pratiquer un apprentissage en continu pour veiller à ce que les savoirs soient toujours actualisés, tant l’intelligence artificielle évolue à une vitesse remarquable. Si cette technologie n’est pas amenée à remplacer totalement les humains, elle renforcera les disparités entre les actifs. Ceux qui sauront la maîtriser s’en sortiront mieux que ceux qui s’y refusent.

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