Sur les réseaux sociaux, des perspectives différentes permettent une meilleure vérification de l'info

  • Sur les réseaux sociaux, les internautes ne partageant pas les mêmes opinions ont plus tendance à vérifier l'information partagée dans une publication.
    Sur les réseaux sociaux, les internautes ne partageant pas les mêmes opinions ont plus tendance à vérifier l'information partagée dans une publication. skynesher / Getty Images
Publié le
ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Dans une ère où la désinformation foisonne sur les réseaux sociaux, une récente étude révèle un phénomène intrigant : la vérification croisée des informations est plus efficace lorsque les individus sont confrontés à des perspectives différentes de la leur. Cette découverte soulève des questions essentielles sur la manière dont nous traitons l'information en ligne et offre un aperçu des nouvelles stratégies pour combattre la désinformation.

Selon une étude publiée dans Frontiers in Psychology, les individus évaluent les publications sur les réseaux sociaux de manière plus approfondie lorsqu'ils collaborent avec quelqu'un de culture différente. Par exemple, lorsqu'une paire composée d'une personne française et d'une personne anglaise vérifie ensemble des tweets, leur processus de vérification et leur volonté de réviser leurs croyances initiales dépendent de leur identité culturelle. Les paires composées de personnes de la même culture ont tendance à chercher des preuves qui confirment leurs croyances, tandis que les paires mixtes tendent à effectuer une analyse plus rigoureuse et sont plus enclines à remettre en question leurs croyances initiales. Cette approche contrastée favorise une évaluation plus objective de l'information​.

Le défi de la désinformation sur les réseaux sociaux

La désinformation sur les réseaux sociaux est un des plus grands défis de notre époque. Elle contribue à la polarisation politique, influence le comportement des électeurs, des décisions en matière de santé, comme la vaccination, ou dans le domaine écologique (les pratiques de recyclage). Plus important, les versions erronées, même si une correction a été apportée, restent celles qui sont crues.

Pour lutter contre ce phénomène, il est crucial de comprendre comment les gens traitent les informations en ligne. Cette étude suggère que rassembler des personnes aux opinions divergentes pour une vérification commune pourrait renforcer leur compréhension médiatique et promouvoir un dialogue plus constructif​. Cette approche n'est pas simple à mettre en œuvre. En période de conflit, il est difficile de réunir des personnes de perspectives opposées dans un même espace de discussion. Néanmoins, les institutions éducatives publiques, engagées dans la promotion du débat informé et la préparation des citoyens de demain, semblent être les lieux les plus prometteurs pour expérimenter cette approche​​.

"Dans les études futures, nous prévoyons de nous concentrer sur des sujets plus controversés que le fromage ou l’hygiène personnelle pour voir si l’effet modérateur des paires mal assorties s’applique toujours", explique Eli Gottlieb, co-auteur de l’étude dans un article publié dans The Conversation, en prenant l’exemple de paires formées par des Palestiniens et des Israéliens. Le but est de voir si l’effet modérateur des paires diversifiées persiste dans des contextes plus conflictuels. "Observer comment les paires appariées et non appariées vérifient les faits de ces publications permettrait de mieux comprendre comment le caractère litigieux d'un tweet affecte la capacité des gens à le vérifier efficacement (...) les paires mal assorties obtiennent-elles toujours de meilleurs résultats que les paires assorties, ou le caractère litigieux du contenu fait-il obstacle à une collaboration efficace ?"

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?