En Aveyron comme ailleurs, les femmes en première ligne sur le terrain de la pauvreté

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  • Lors de la présentation du dossier sur la pauvreté qui s’est déroulé à Decazeville.
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Publié le
D. L.

Le constat, notamment établi par le Secours catholique, est sans appel : en Aveyron comme ailleurs, les femmes souffrent beaucoup plus de la pauvreté. Décryptage et exemple à Decazeville.

À l’occasion de la sortie du rapport statistique sur l’état de la pauvreté en France et dans nos départements, publié par le Secours catholique Caritas France (SCCF), la délégation Tarn-Aveyron-Lozère a tenu à communiquer. Le bilan est sans équivoque : la pauvreté gagne du terrain et les femmes isolées sont les premières à en souffrir. "Construit à partir des données recueillies auprès des 1 027 500 personnes que nous avons accueillies dans nos antennes en 2022, il donne une idée précise et incarnée des situations dans lesquelles vivent les personnes en situation de pauvreté et de fragilité que nous rencontrons", introduit Louis Droc, vice-président de la délégation aveyronnaise.

La parole collective des femmes dans le Bassin, en Aveyron et plus loin, montre une situation aggravée. Dans une quête de dignité indissociable de celle de leurs proches, plusieurs de ces femmes au dévouement total, jusqu’à sacrifier leurs besoins vitaux, n’ont pas hésité à témoigner : "Même si je ne mange pas, l’essentiel, ce sont mes enfants !" Chiffres à l’appui, les données locales remontées par la délégation Tarn-Aveyron-Lozère font état que 74 % des ménages accueillis vivent sous le seuil d’extrême pauvreté ; 18 % des personnes accueillies disposaient de moins de 400 € par mois. Les femmes sont davantage pénalisées car elles s’occupent d’autrui, principalement des enfants, situation qui les cantonne à l’emploi à temps partiel ou à rester au foyer.

"On devrait de la reconnaissance et une rémunération décente à ces femmes aux vies brisées par un divorce, un veuvage, l’exil ou les violences, ces femmes qui jour et nuit sont au chevet d’enfants, de personnes âgées, de personnes en situation de handicap ou encore surinvesties dans le quartier ou au sein d’associations, qui sont maintenues dans l’extrême pauvreté. Cela représente 81 % des femmes rencontrées classées pourtant comme "inactives", sachant qu’avec l’inflation, la pauvreté frappe encore plus durement", insistent Antony Dollat, délégué aveyronnais, et Jean Drillon, responsable de l’antenne du Secours Catholique à Decazeville.

Un combat de tous les jours

Face à ce rapport et la détresse que vivent de nombreuses personnes en Aveyron comme ailleurs, le Secours catholique se mobilise quotidiennement avec l’accueil des personnes en souffrance : aide alimentaire et financière notamment pour payer le loyer, boutiques et le transport solidaires, jardins partagés, café sourire, etc.

Pour les trois départements Tarn-Aveyron-Lozère, 5 440 personnes sont soutenues ou accompagnées par 1 230 bénévoles, 2 098 personnes sont impliquées dans des groupes conviviaux et des actions collectives ; ce secteur est aidé par 2 056 donateurs actifs. D’autres projets sont en cours pour combattre cette pauvreté.

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