Rupture du barrage d'Espeyrac en Aveyron : l'entreprise Ondulia "catastrophée", le site pourrait rester fermé des mois

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  • Le barrage n'est aujourd'hui plus en mesure de retenir le ruisseau de la Daze.
    Le barrage n'est aujourd'hui plus en mesure de retenir le ruisseau de la Daze. Centre Presse - José A. Torres
Publié le , mis à jour

Après l'incident survenu au barrage de la Daze, situé à Espeyrac, dans la nuit du mardi 4 au mercredi 5 décembre, Ondulia réagit, par la voix de Jean-Marc Pringuet, gérant de la société exploitante.

Reconstruire, après ce qui pourrait s'apparenter à une petite catastrophe pour l'entreprise. C'est le défi qui se dresse maintenant face à Ondulia - société du groupe Cantos, bien implanté dans le bassin decazevillois - maison mère de plusieurs filiales d'exploitation d'énergies renouvelables.

Et parmi elles bien sûr, la gestion du barrage de la Daze à Espeyrac, désormais célèbre pour l'événement survenu dans la nuit du mardi 4 au mercredi 5 décembre. Selon les premières indications de la société, une fuite, visiblement trop importante située sous l'ouvrage, laisse échapper l'entièreté de l'eau retenue, laissant place à une énorme vague. Un renard hydraulique, d'après les termes techniques.

"Je suis assez effondré"

Alors, si le barrage tient encore debout aujourd'hui, cette rupture partielle, entraînant avec elle une fuite conséquente, laisse l'entreprise Ondulia dans une situation difficile. "Je suis assez effondré, reconnaît Jean-Marc Pringuet, gérant de la société exploitante de l'ouvrage, qui, quelques jours après l'événement, a décidé de réagir dans nos colonnes. C'est une des centrales hydroélectriques que nous entretenons le mieux, la supervision effectuée par notre agent de maintenance est au top, nous ne nous attendions pas à ça."

Elle laisse également un goût amer en bouche au dirigeant, au moment d'évoquer les conséquences matérielles de l'événement pour un riverain. "Nous sommes chagrinés pour monsieur Brunet, qui avait été touché comme nous par l'incendie l'année passée, et qui a subi plusieurs dégâts cette fois-ci".

Le barrage arrêté pendant un an ?

D'autant que la symbolique est forte, l'événement étant survenu dans le territoire d'implantation d'Ondulia. "On est catastrophés, c'est un incident majeur pour le groupe", exprime Jean-Marc Pringuet. Si pour l'instant, l'impact financier d'un tel événement n'a pu être estimé, le préjudice est "énorme" selon lui. 

Et cela s'explique d'une part par le contexte. Cet automne pluvieux est favorable à la production d'hydroélectricité. "Cela aurait été notre meilleure année depuis l'achat de ce barrage en 2008", note le gérant. Mais à cela s'ajoutent les délais d'immobilisation.

Dans l'ordre, l'objectif sera d'isoler le problème - tâche ardue en saison hivernale, où les pluies compliquent l'avancée de travaux sur ce type d'installations -, de mettre en sécurité l'ouvrage, avec l'apport de la Dreal qui se rendra sur place la semaine prochaine, avant une longue phase d'expertise. "La réparation sera certainement le plus rapide, assure Jean-Marc Pringuet. Nous nous attendons en tout cas à de nombreux mois, voire une année d'arrêt pour ce site." La balle est maintenant envoyée dans le camp des assurances, qui se chargeront d'évaluer la situation, et de quantifier le préjudice de cet événement.

Une vague de 30 000 m³ ?

Contrairement aux éléments recueillis sur place, Jean-Marc Pringuet apporte par sa connaissance du site, ses observations quant à au volume d'eau que le barrage a laissé échapper. "La retenue d'eau de la Daze est d'une capacité maximale de 48 000 m3, affirme-t-il. A 1 h du matin, au moment où est survenu l'incident, le lac était plus bas, nous estimons le volume d'eau à 30 000 m3." 

Une importante vague tout de même, ayant emporté avec elle pierres, branches d'arbres et même des animaux, une bergerie étant située à seulement quelques dizaines de mètres en aval de l'ouvrage.

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