Aveyron : l'abattoir de Villefranche-de-Rouergue soutenu par les élus dans sa quête de finances

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  • Cette année, l'abattoir a réalisé un chiffre d'affaires positif.
    Cette année, l'abattoir a réalisé un chiffre d'affaires positif. DDM - Nedir Debbiche
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Benoit Donnadieu

Pour financer ses investissements, l’abattoir de Villefranche a demandé une avance de 350 000 € auprès de la comcom, qui ambitionne de reprendre la gestion du site.

"L’abattoir de Villefranche est un outil précieux pour notre territoire". Lors du dernier conseil communautaire, les élus ont renouvelé leur soutien à la SEMAV (Société d’économie mixte de l’abattoir du Villefranchois, créée en 1960). La structure a demandé auprès de l’intercommunalité une avance de 350 000 euros, notamment pour financer des investissements.

"À l’exercice comptable 2023, l’abattoir demeure fortement endetté", indique le conseil. "Son activité ne permettait pas de couvrir l’investissement nécessaire. La SEMAV a des besoins pour améliorer le processus de traitement des cuirs, un système d’évacuation des matières fécales, l’aménagement de la chaîne porc". La dernière avance de la comcom, faite il y a 4 ans, a été remboursée par l’abattoir la semaine dernière. La structure s’adresse auprès de l’intercommunalité, car les banques n’acceptent pas de faire un prêt, au vu de la dette de l’usine.

160 producteurs en vente directe

"Alors que ceux de Carmaux et Montauban ont fermé, celui de Rodez est en difficulté. Il faut donc accompagner notre abattoir", argue Michel Delpech, président d’OAC. "Sur notre territoire, 160 producteurs y abattent leurs bêtes pour faire de la vente directe. Nous devons soutenir la structure".

Après des années difficiles, le futur s’annonce plus radieux pour l’abattoir. Cette année 2023, les résultats du chiffre d’affaires sont même positifs. Détenue par des capitaux privés et publics (dont le département), l’intercommunalité souhaite reprendre la gestion du site. "Tout ça prend du temps et les négociations sont en cours", indique le président.

Si la comcom récupère l’abattoir, elle ambitionne d’augmenter les volumes, aujourd’hui limités à 6 000 tonnes par an, afin d’être encore plus viable.

À la fin des débats, OAC a accordé cette avance de 350 000 € à l’unanimité.

Débats houleux sur le Spanc

Comme toujours, le Service public d’assainissement non collectif (SPANC) est sujet à des débats houleux. Lors du dernier conseil, à l’occasion du vote sur le budget annexe du Spanc, cela n’a pas loupé. La redevance annualisée à hauteur de 20 ans euros par mois pose question, sachant que plusieurs communes et de nombreux contribuables n’ont pas eu de contrôle depuis 10 ans, en partie par manque de personnel. "Comment se fait-il que les gens payent une prestation qui n’a pas eu lieu ?", s’interroge Emmanuel Destruel, maire de Foissac.

"Quand on est commerçant et que des gens viennent nous demander de l’argent, soit on va voir la gendarmerie, soit on paye. Cette solution est-elle légale ? On va chercher une nouvelle matière sur la lune mais on ne la connaît pas. Je demande à une autorité compétente d’en juger".

La cour administrative d’appel de Bordeaux a émis un avis favorable, si l’usager donne son accord. En attendant, un bilan doit être fait en fin d’année, l’occasion de "répondre à toutes ces questions et ces attentes", appuie Michel Delpech, président d’OAC. Avant de poursuivre : "Si les communes veulent récupérer cette compétence et les maires se charger de faire les contrôles, cela ne me gêne pas. On peut en arriver là. Le débat est ouvert".

 

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