Les entreprises ne reculent devant rien pour veiller à ce que leurs salariés viennent au bureau

  • 88% des entreprises qui demanderont, dans les prochains mois, à leurs salariés de venir au bureau au minimum un jour par mois contrôleront leur présence sur site.
    88% des entreprises qui demanderont, dans les prochains mois, à leurs salariés de venir au bureau au minimum un jour par mois contrôleront leur présence sur site. monkeybusinessimages / GEtty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Depuis quelques mois, les employeurs militent massivement pour le retour des salariés en présentiel. Certains ont d’ores et déjà déclaré qu’ils n’hésiteraient pas à prendre des sanctions contre celles et ceux qui ne viendraient pas suffisamment au bureau en 2024, d’après un récent sondage américain.


À l’heure actuelle, 79% des dirigeants interrogés dans le cadre de cette enquête* de Resume Builder utilisent différentes stratégies pour s’assurer que leurs collaborateurs viennent travailler dans les locaux de leur entreprise. La plupart mesurent les heures de présence de leurs équipes grâce à leur badge (58%). Tout laisse à croire que les patrons continueront de surveiller les allées et venues de leurs collaborateurs l’année prochaine. Quelque 88% des entreprises qui demanderont, dans les prochains mois, à leurs salariés de venir au bureau au minimum un jour par mois ont déclaré leur intention de contrôler leur présence sur site. La majorité d’entre elles les feront pointer avec leur badge, tandis que d’autres répertorieront manuellement leurs jours en présentiel ou regarderont s’ils sont connectés au réseau Wi-Fi du bureau. Certaines sociétés géreront l'occupation des espaces de travail dans leurs locaux en installant des détecteurs de présence, y compris sous les bureaux des collaborateurs. Du bâton à la carotte

Mais l’enquête de Resume Builder nous apprend que les employeurs ne se contenteront pas de traquer leurs salariés pour s’assurer qu’ils viennent bien au bureau. Ils envisagent de prendre des sanctions à l’encontre des réfractaires, pouvant aller jusqu’au licenciement. Un tiers des sondés déclarent qu’ils renverront les collaborateurs qui refusent de venir travailler sur site quand ça s’avère nécessaire.

Les adeptes du télétravail qui ne viennent pas suffisamment au bureau pourraient aussi voir leur bonus réduit, bénéficier de moins d’avantages sociaux que leurs collègues en présentiel, ou encore voir leur salaire baisser. De manière générale, la quasi-totalité des employés dont les jours de présence sur site seront surveillés par leurs patrons en 2024 risquent d'encourir des conséquences s’ils ne se rendent pas suffisamment dans les locaux de leur entreprise.

Si les décideurs n’hésitent pas à utiliser la manière forte pour s’assurer que leurs effectifs travaillent en présentiel, ils essaient également de les appâter avec des avantages. Ils organisent des "happy hours" (52%), s’offrent les services de traiteurs pour cuisiner de bons repas pour leurs salariés (46%), ou repensent leurs bureaux pour les rendre plus attractifs (41%). Certains optent pour des primes de retour au bureau ou accordent à leurs collaborateurs une aide financière visant à réduire le coût lié à la garde d'enfant.

Julia Toothacre, spécialiste chez Resume Builder, estime toutefois que ces "carottes" ne suffiront pas à convaincre les actifs de se rendre plus régulièrement sur leur lieu de travail. "Les entreprises doivent encourager le retour au bureau, mais les happy hours ne sont pas la solution. La rémunération est le moyen de ramener les gens au bureau [...]. Il semble également que les employeurs ne tiennent pas compte des raisons pour lesquelles les salariés aiment télétravailler ou bénéficier d'horaires flexibles [...]. Lorsque vous obligez les gens à retourner au bureau, vous risquez de perdre des employés formidables qui s'épanouissaient dans leur environnement domestique", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

*Cette enquête a été menée en ligne par la plateforme d'enquête Pollfish, pour le compte de Resume Builder, auprès de 800 répondants. Ces derniers sont âgés d’au moins 25 ans et occupent un poste décisionnaire dans une entreprise d'au moins 11 employés.

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