"Nous sommes au côté des maires pour les soutenir" : le sous-préfet de Villefranche-de-Rouergue dresse le bilan

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  • Christophe Burbaud.
    Christophe Burbaud.
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Alexandre Maniez

Ancien sapeur-pompier, Christophe Burbaud a officiellement pris ses fonctions de sous-préfet de Villefranche-de-Rouergue le 2 mai 2023. Bilan de son action pour débuter cette nouvelle année.

Depuis mai 2023, le haut fonctionnaire a pris ses quartiers au sein des locaux de la sous-préfecture de Villefranche-de-Rouergue. En ce début de nouvelle année, celui-ci revient sur les principaux dossiers d’un arrondissement qui va de Baraqueville à Salvagnac-Cajarc en passant par Decazeville ou Capdenac-Gare, et bien évidemment de son action dans le département.

Quel regard portez-vous sur l’arrondissement que vous avez appris à découvrir au cours de vos nombreuses visites sur le territoire ?

Tout d’abord c’est un très bel arrondissement avec 96 communes et des EPCI qui depuis des années ont cultivé un lien de proximité avec l’État. Il y a une culture du partenariat qui est bien installée. C’est un territoire rural avec une grande filière agroalimentaire et en même temps marqué par un fort dynamisme économique.

Et mon rôle, en tant que sous-préfet, est d’être un trait d’union entre l’État et les communes. Nous sommes au côté des maires pour les soutenir dans leurs missions.

Avec 96 communes dans l’arrondissement, il y a des problématiques communes, comme la prolifération des sangliers ou la dynamisation des centres-villes et des centres bourgs, mais aussi des besoins spécifiques. Quel est le bilan de l’action de l’État à leur service ?

Notre force, c’est d’avoir la légitimité de rassembler tous les acteurs autour de la table, comme ce fut le cas à Almont-les-Junies concernant les dégâts des sangliers. Nous avons aussi un rôle concernant les aides financières. Le Fonds vert a particulièrement bien fonctionné dans l’Aveyron en 2023. Nous avons consommé l’ensemble de l’enveloppe disponible, de 2,26 M€.

Les collectivités ont joué le jeu. C’est quelque chose de majeur, avec de nombreux projets de rénovation énergétique de bâtiments, mais aussi de l’éclairage public et de recyclage foncier, avec d’anciennes friches réutilisées pour faire des logements sociaux. Les communes ont aussi pu solliciter la DETR (dotation d’équipement des territoires ruraux) et la DSIL (dotation de soutien à l’investissement local). Et concrètement, cela permet de participer aux financements d’une maison France services mais aussi des habitats inclusifs de Rignac, de Villeneuve ou de Monteils. En 2024, nous resterons sur la même lancée, mais le Fonds vert intégrera des travaux dans les écoles. Un recensement est en cours.

D’autres dispositifs permettent aussi de soutenir les communes comme le label "villages d’avenir". 21 communes sont concernées au sein de l’arrondissement.

L’État va recruter à leur profit un chargé de missions pour les accompagner dans le montage technique et financier des projets.

À Najac, la Fabrique des territoires a aussi labellisé "les lieux communs".

L’année dernière, le projet de méthaniseur à Sonnac a suscité des craintes avant que son permis de construire ne soit refusé. Où en est-on aujourd’hui ?

Il n’y a pas d’éléments nouveaux concernant ce projet. Il appartient au porteur du projet de le réinterroger. Si le projet de permis n’a pas été retenu, ce n’est pas un choix d’opportunité, mais suite à un contrôle des textes, ici relatifs à l’occupation des sols. Dans un État de droit, nous appliquons le droit. Nous ne sommes pas là pour être pour ou contre un projet. La suite appartient au porteur de projet.

Sur le plan de la sécurité, comment se porte l’arrondissement ? À la suite de l’altercation entre un restaurateur et le premier adjoint de la mairie de Capdenac-Gare en septembre dernier, la violence contre les élus est-elle un enjeu sur le territoire ?

Il y a une belle dynamique. Le préfet s’est rendu à Decazeville pour acter la création d’un comité local de sécurité et de la prévention de la délinquance.

À Villefranche, un tel dispositif existait déjà, mais il se perfectionne. Cela donne des résultats intéressants. Concernant la violence contre les élus, même si le département en est largement préservé, nous ne laissons aucun élu seul avec cette problématique. Nous ne laissons rien passer, les élus sont fondamentaux dans notre République.

Au-delà de l’arrondissement, vous avez aussi la responsabilité du dispositif France 2030 à l’échelle du département, mais aussi plus largement des problématiques liées à la fibre. Quel bilan tirez-vous ?

France 2030 suit les ouvertures et fermetures de sites industriels. Dans l’Aveyron, le solde est positif en nombre. Nous avons aussi dans le département, trois lauréats : ATS Laser qui a été retenu pour son projet de développement d’une usine 4.0 qui sera mise en place dans le cours de l’année ; et antérieurement Auglans spécialisée dans le génie civil et la Sefee fabricante de cartes et de systèmes électroniques. D’autres sont candidates dans d’autres appels à projets et on attend la réponse.

Nous faisons un gros travail partenarial pour aller vers les entreprises et les aiguiller vers les appels à projets.

Concernant votre autre question, je tiens à rappeler que tout élu qui a un problème avec des réseaux qui tombent en panne et avec un délai important pour effectuer les réparations peut solliciter la sous-préfecture pour que nous intercédions auprès de l’opérateur.

Les dossiers sont suivis avec une rigueur absolue. Actuellement, aucun dossier n’est en attente. Nous avons également, dans le département, 109 pylônes muti-opérateurs qui sont progressivement installés dans le cadre du "New Deal mobile" pour lutter contre les zones blanches. Il en reste encore 48 à mettre en place. L’ensemble des pylônes sera installé à l’horizon 2024-2025.

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