Les agriculteurs bloquent les routes en Occitanie : actions, attentes, menace de blocage à Paris, le point ce dimanche 21 janvier

  • Les agriculteurs bloquent toujours des axes routiers d'Occitanie.
    Les agriculteurs bloquent toujours des axes routiers d'Occitanie. Repro Centre Presse - Facebook - FDSEA Ariège
Publié le , mis à jour

Toujours plusieurs axes routiers bloqués en Occitanie, et ce sera encore le cas lundi : les agriculteurs menacent désormais de boycotter le Salon de l'agriculture à Paris, voire de bloquer la capitale, alors que le gouvernement a reporté de "quelques semaines" un projet de loi sur l'agriculture qui devait être présenté ce mercredi 24 janvier en Conseil des ministres.

A priori, tout le monde s'accorde plus ou moins, et même chez les écologistes, sur la situation difficile que traversent les agriculteurs. Le sénateur EELV Yannick Jadot comprend la colère des agriculteurs, initiée en Occitanie, et la juge "justifiée" : "On a deux suicides par jour, des conditions économiques et sociales dramatiques avec des agriculteurs qui vivent sous le seuil de pauvreté", a-t-il déclaré. Un paradoxe, même pas, alors que les contraintes environnementales imposées au monde agricole est l'un des points brûlants de cette manifestation qui ne faiblit pas.

"On ne va pas résoudre cette crise sociale en accentuant la crise écologique. Au contraire ! Il faut changer notre modèle avec plus de paysans, aller vers des productions locales et arrêter de signer des accords de libre-échange". @franceinfo #AgriculteursEnColere pic.twitter.com/KpEsg6U8uk

— Yannick Jadot (@yjadot) January 20, 2024

Des routes toujours bloquées

Sur le terrain, en Occitanie notamment, la mobilisation ne faiblit pas, tout comme leur colère. Ce dimanche 21 janvier, quatrième jour du déclenchement de ces actions, l'A64 est toujours bloquée dans les deux sens à Carbonne (Haute-Garonne), ainsi qu'au niveau de Tarbes (Hautes-Pyrénées) où des barrages filtrants ont été mis en place. Dans les Hautes-Pyrénées toujours et toujours sur l'A64, les JA (Jeunes agriculteur) ont bloqué les accès à l'autoroute à Ibos et Séméac. Dans le Gers, les agriculteurs bloquent la RN124 depuis le vendredi 19 janvier en soirée, relève La Dépêche du Midi. En Ariège, un barrage filtrant a été placé ce dimanche à 14 heures sur la RN20 au niveau de Tarascon-sur-Ariège, relate France 3.

Après les FDSEA et les JA, c'est la Coordination rurale qui entre dans le mouvement avec un blocage prévu ce lundi 22 janvier à Colayrac-Saint-Cirq (Lot-et-Garonne, département où ce syndicat est majoritaire). La colère gagne aussi les agriculteurs des Pyrénées-Orientales, qui se donnent rendez-vous ce lundi 22 janvier en matinée à Perpignan, Thuir et Pollestres pour probablement des opérations escargot suivies d'un possible blocage de l'autoroute A9, selon l'Indépendant.

Ces barrages se poursuivent donc malgré la rencontre ce samedi 20 janvier en soirée entre une délégation d'agriculteurs et le préfet d'Occitanie, qui n'a rien donné : "On veut la venue du Premier ministre dans la région Occitanie, avec des réponses concrètes", a indiqué Jérôme Bayle de la FDSEA 31 qui était membre de cette délégation.

Le gouvernement reporte un projet de loi agricole

Ce dimanche, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a indiqué dans l'émission "Le Grand Jury" RTL/Paris Première/M6/Le Figaro qu'un projet de loi agricole concernant l'installation de nouveaux agriculteurs, qui devait être présenté ce mercredi 24 janvier en Conseil des ministres, sera reporté de "quelques semaines" "pour adjoindre quelques mesures réglementaires", sans autres précisions. La veille, il avait déclaré que loi qui doit simplifier les procédures administratives pour les agriculteurs pourrait arriver au printemps. 

Ce samedi 20 janvier,  le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré vouloir "garantir aux agriculteurs qu'ils puissent vivre de leur travail". Mais toujours pas de nouvelles annonces sur la situation des agriculteurs, Gabriel Attal disant, comme Marc Fesneau, vouloir débarrasser les agriculteurs de la "paperasserie" (en écho à ce projet de loi reporté), alors que leurs demandes sont toutes autres, à l'instar de celles de la FNSEA.

Boycott du SIA, blocage de Paris ?

Selon le quotidien toulousain, les agriculteurs en colère envisageraient d'autres actions à venir, comme le boycott du Salon de l'agriculture (SIA, du 24 février au 3 mars) ou encore de "bloquer la capitale" avec leurs tracteurs. 

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Les commentaires (1)
RienCompris Il y a 3 mois Le 22/01/2024 à 09:17

Quand on voit des agriculteurs avec des tracteurs à 200 000 euros et des pick up à 50 000 euros qui se plaignent, il y a un truc qui ne colle pas. Je pense plutôt que je ne comprends rien au monde agricole.