Procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne : "Je veux pas mourir", conclut la voix d'Arnaud Beltrame au 5e jour du procès, consacré aux témoignages

  • 5e journée d'audience, ce vendredi.
    5e journée d'audience, ce vendredi. L'Indépendant - L. C.
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Des témoignages de rescapés mais aussi des témoignages enregistrés ont balisé cette cinquième journée d'audience du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne de ce vendredi 26 janvier à Paris.
 

Il y a eu le CRS blessé par Radouane Lakdim à Carcassonne, Renato .Silva, touché d'une balle dans l'oeil sur le parking servant de rendez-vous à la communauté homosexuelle, et enfin Julie, la caissière du Super U avec qui le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame avait échangé sa place d'otage, mais aussi des enregistrements déchanges vocaus et télphonies entre les différents protagonistes de ces attentats de Trèbes et Carcassonne. Une journée "audio" chargée d'émotion, selon L'Indépendant.

"J'ai une balle dans la tête"

Il fumait une cigarette sur le parking des Aigles. Radouane Lakdim arrive et lui tire une balle dans la tête. Premier à témoigner à la barre Renato Silva décrit la surdité et les douleurs qui font son quotidien depuis le 23 mars 2018, ses 3 heures à chercher Jean Mazières, tué par le terroriste, la dernière personne qui'il a vue avant le coup de feu, et comment il a rampé sur 40 m pour chercher les secours auprès des automobiles qui passaient. Depuis, cette balle dans la tête peut le tuer à tout instant. "On dit que je suis un miraculé."

Après Renato Silva, la femme, le fils et le beau-fils de Jean Mazières sont venus lui rendre hommage et chercher des réponses à leurs questions. Loin de toute considération quant à la sexualité de leur proche. Après les attentats, la femme de Jean Mazières a perdu des parents dans les inondations qui ont touché Trèbes et Carcassonne.

"J'ai cru à une blague"

C'est au tour du CRS blessé au thorax par un tir de Radouan Lakdim d'aller témoigner. Pendant son footing avec ses collègues, "J'entends une détonation, j'ai cru à une blague", dit-il. Blessé au thorax, il aura quatre côtes cassées. Il raconte au tribunal ses angoisses présentes et son attente de ce procès, "une étape importante pour ma reconstruction". N'attendant rien des accusés, il qualifie Arnaud Beltrame de "héros".

Un collègue présent avec lui lors de l'attentat témoigne lui aussi de cet instant, juste avant la suspension de l'audience.

Des "claquements" dans le Super U

Celle-ci reprend vers 14 heures avec un employé du Super U de Trèbes, où a eu lieu la prise d'otages. Il raconte les "claquements" qu'il a entendus, les cris "d'Allah Akbar", puis comment il a fait sortir des clients du magasin, et retrouvé les papers de Renato Silva. Concernant les accusés, "ils doivent être punis comme il se doit", conclut-il.

Deux clientes du Super U ce jour-là sont ensuite venues témoigner.

"Je ne vais pas te faire de mal"

Au tour de Julie, la caissière du supermarché prise en otage par Lakdim. "Je ne vais pas te faire de mal", lui a dit le terroriste. Elle raconte le coup de téléphone de Lakdim aux forces de l'ordre, avec son portable. Sceptique au début, "je me suis mise à penser qu'il utilisait des balles à blanc", puis un peu moins quand "il me racontait ses crimes précédents", dans une discussion surréaliste.  Puis, elle parle de l'intervention de Beltrame, de sa peur de mourir "parce que je servais plus à rien". Sur son jugment sur le terroriste, "Je l'appelle p'tit con. Comme un jeune qui cherche dans les soirées." Julie finit sur sa vie d'après, "qui se casse la gueule". Mais après avoir rencontré la femme d'Arnaud Beltrame, "aujourd'hui, j'ai un quotidien apaisé".

Après une suspension de séance, Julie revient pour finir son témoignage, le détail de l'appel aux forces de l'ordre, les evendications de Radouane Lakdim. La journée se termine sur l'enregistrement de la voix d'Arnaud Beltrame, qui conclut : "J'ai pas envie de mourir, moi".

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