Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : le contenu glaçant du carnet de route de l'assaillant Radouane Lakdim dévoilé au septième jour d'audience

  • Le procès est entré dans son septième jour.
    Le procès est entré dans son septième jour. L'Indépendant - Léo Couffin
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Le septième jour d'audience du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne qui se déroule jusqu'au 23 février 2024 inclus a été consacré à la personnalité de l'assaillant Radouane Lakdim.

Ce mardi 30 janvier 2024, le procès des attentats de Trèbes et Carcassonne est entré dans sa septième journée d'audience au sein de la cour d'assises spéciale à Paris. 

Lakdim, la bascule dans une radicalisation dure

L'assaillant Radouane Lakdim, tué lors de l'assaut donné par le GIGN le 23 mars 2018, dans le Super U de Trèbes était au cœur de la journée. Lui, qui a grandi dans le quartier d'Ozanam, à Carcassonne. "Pendant des années, avant son passage à l'acte, il naviguait entre trafics de stupéfiants et radicalisation". Selon l'enquêteur de la SDAT (sous-direction antiterroriste), interrogé, Lakdim aurait plongé dans une "radicalisation dure en 2013". Fiché S, il change aussi physiquement. En 2015, selon nos confrères de L'Indépendant, il aurait tenté de rejoindre la Syrie après s'être entraîné avec l'un de ses proches qui faisait l'apologie du terrorisme

"Pourquoi mon fils a fait ça ?"

D'abord, à travers les témoignages de membres de sa famille. Comme le rapportent nos confrères, sa mère, a témoigné devant la cour avec cette sempiternelle question qui lui tourne dans la tête depuis bientôt six ans : "Pourquoi mon fils a fait ça ?" Elle, qui, a décrit un fils qui a eu "une scolarité normale", qui "rêvait de rentrer dans l'armée française". 

"Mon fils était pratiquant mais je n'ai pas remarqué que quelque chose a changé", a-t-elle assuré. L'une des sœurs du terroriste témoigne aussi. "Je ne suis pas d'accord avec ce qu'il a fait", déclare-t-elle. 

Pour le président, il est impossible que la mère et sa famille mais aussi le reste de la famille n'étaient au courant de rien.  "J'ai dû mal à comprendre que personne ne savait rien." S'interrogeant sur pourquoi ce 23 mars 2018, la famille s'inquiète avant même que Radouane Lakdim appelle pour dire qu'il est l'auteur des attentats. "Il y a des choses bizarres. Cela laisse penser qu'on a déplacé des choses dans l'appartement où on a trouvé plus tard des couteaux et des sabres dans la chambre de vos parents et de votre sœur."

"La mort est une certitude dans tous les cas"

Autre temps fort de l'audience, le carnet de route de Radouane Lakdim retrouvé dans sa chambre au moment des perquisitions a aussi été dévoilé durant cette septième journée. Un carnet dans lequel il avait couché noir sur blanc "prêté allégeance à l'Etat islamique jusqu'à ma mort". 

Un total de sept pages a été diffusé à la salle. À la barre, un enquêteur de la sous-direction antiterroriste (la SDAT) a révélé et lu le contenu glaçant de ce carnet jaune. "La France est l'ennemi de l'islam. Vous allez regretter tous les frères que vous avez tués."

Avant de conclure : "La mort est une certitude dans tous les cas", écrivait-il avant son passage à l'acte... Quatre victimes sont mortes sous ses coups : Jean Mazières, Christian Madves, Hervé Sosna, Arnaud Beltrame.

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