Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : négociateur du GIGN, "acte héroïque", accusé en détention provisoire... Ce qu'il faut retenir du deuxième jour de procès

Publié le , mis à jour

Le point sur le deuxième jour de procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne, qui s'est ouvert lundi 22 janvier 2024 à Paris.

"Je lui avais demandé de ne pas le faire"

De nombreux intervenants ont été entendus tout au long de cette deuxième journée de procès, dont des gendarmes et des policiers présents lors des attentats de Trèbes et de Carcassonne en 2018. Ils sont revenus sur le déroulé des opérations, et sur les circonstances de la mort du gendarme Arnaud Beltrame, qui a échangé sa place avec une otage dans le Super U de Trèbes.

A lire aussi : Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : rappel des faits, un accusé absent, déclarations des proches... L'essentiel de ce premier jour d'audience

Le commandant du PSIG de Carcassonne, le major Garcia, rapporte qu'il avait demandé à Arnaud Beltrame de ne pas négocier avec le terroriste Radouane Lakdim. "Il me regarde, prend son arme, éjecte une cartouche et le chargeur. Il est ensuite rerentré dans la pièce", a-t-il déclaré, comme le rapportent nos confrères de L'Indépendant.

Peu après, Arnaud Beltrame a pris la place de l'otage Julie, qui a été "libérée immédiatement". Le major Garcia et Arnaud Beltrame se connaissaient au travail. "On a toujours eu de bons rapports. J'appréciais échanger avec lui".

Le négociateur du GIGN raconte

Le négociateur du GIGN de cette journée noire s'est aussi présenté à la barre en qualité de témoin. Alors qu'Arnaud Beltrame avait déjà échangé sa place avec l'otage, il dit avoir eu des échanges avec lui et le terroriste. Radouane Lakdim exigeait que Salah Abdeslam, l'un des terroristes des attentats de Paris en 2025, soit libéré de prison. Concernant les échanges avec Arnaud Beltrame, le négociateur explique : "Il parle vite, il nous donne des consignes que l'on comprendra plus tard avec l'interprétation. Tout cela se passe très rapidement".

Le négociateur du GIGN confirme que les derniers mots d'Arnaud Beltrame ont été "Assaut, assaut, assaut !". L'ordre a précédé l'intervention des forces de l'ordre dans le magasin. Le terroriste a été abattu, mais Arnaud Beltrame était déjà gravement blessé.

"L'acte d'Arnaud Beltrame est une erreur au sens militaire mais un acte héroïque d'un point de vue personnel", a déclaré le négociateur. Deux autres témoins ont été appelés à la barre : le commandant du groupement de gendarmerie de l'Aude, Sébastien Gay, et deux commissaires de police de la Sous-direction anti-terroriste (SDAT).

Pas pour "mourir à la place de l'otage"

"La famille d'Arnaud Beltrame dit depuis le début qu'à aucun moment, Arnaud Beltrame s'est sacrifié. Et l'audience de cet après-midi a bien permis de comprendre qu'Arnaud Beltrame n'y est pas allé pour mourir à la place de l'otage, il y a été parce qu'il avait parfaitement conscience que d'un point de vue tactique, c'était beaucoup plus intéressant pour la gendarmerie de ne plus avoir de civil sur le site", a commenté l'avocat de la famille Beltrame.

"C'est ce qu'a dit le commandement de groupement de l'Aude à la barre. Il a dit qu'à partir du moment où le colonel Beltrame a pris la place de l'otage, nous nous retrouvions dans une situation où il n'y avait plus de civil, et une situation où nous avions un soldat avec un terroriste. Le colonel Beltrame y a été pour essayer de solutionner et pour être utile. Utile est un mot qui a été utilisé pendant l'audience".

Un accusé en détention provisoire le temps du procès

Le premier jour de procès, l'un des sept accusés avait brillé par son absence. La cour avait alors ordonné que Baghdad Haddaoui soit amené de force.

L'accusé a été interpellé à Saint-Etienne et sera présent pour la suite du procès. Pour s'en assurer, il a été ordonné son placement en détention provisoire.

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?