Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : les avocats de la petite amie de Radouane Lakdim la présentent comme "déradicalisée"

  • Deuxième jour des plaidoiries de la défense, ce jeudi.
    Deuxième jour des plaidoiries de la défense, ce jeudi. L'Indépendant - L. C.
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Suite des plaidoiries de la défense, ce jeudi 22 février lors de la 24e journée d'audience du procès, au tribunal spécial de Paris.

Suite (et fin ?) des plaidoiries de la défense avec les avocats de Reda El Yaakoubi, Samir Manaa et Marine Pequignot, les 3 derniers accusés, ce jeudi 22 février lors du 24e jour du procès des attentats de Carcassonne et de Trèbes, suivi par L'Indépendant.

Si la journée de mercredi avaient vu les avocats des 4 premiers accusés demander l'acquittement pour leurs clients, il y a une nuance ce jeudi.

Oui, Mes Font et Martial, les avocats de Reda El Yaakoubi, pour qui les avocats généraux ont requis 6 ans de prison avec mandat de dépôt, ont bien demandé son acquittement, du moins pour le chef d'accusation "d'association de malfaiteurs terroriste", avec une requalification simple en "association de malfaiteurs". "Il sera jugé pour son trafic de stupéfiants à Carcassonne. Pour les peines les plus graves, vous prononcerez son acquittement" a lancé Me Font. "Il fréquente évidemment Radouane Lakdim (mais) qu'avec des mots échangés au sein du foyer peut-être, la vision d'une prière sur un tapis que l'on enlèvera finalement" ajoute Me Martial.

Pour Me Debuisson, l'un des deux avocats de Samir Manaa, pour qui il est requis 10 ans de réclusion criminelle, "Il n'y a pas les éléments pour que Samir Manaa soit condamné". Pour l'avocate Me Bousquet, "ce n'est pas l'ami de Radouane Lakdim (...) Pour Radouane Lakdim, Samir Manaa c'est plus un mécréant qu'autre chose étant donné qu'il sort et qu'il boit." "Quand je lui parle d'Arnaud Beltrame, il me dit que c'est un héros. Alors oui, je pense que les avocates générales se sont trompées. Évidemment que s'il avait su, réellement, les intentions de Radouane Lakdim (...)évidemment qu'il n'y serait pas allé", concernant l'achat du couteau où il a accompagné le terroriste.

"Déconstruire quelques récits" sur Marie Pequignot

Enfin,  moment le plus attendu de cette journée, Me Boret présente comme "déradicalisée" Marine Pequignot, la petite amie du terroriste pour qui il est requis 11 ans de réclusion criminelle. "Sa radicalisation, sa relation avec Radouane Ladkim ? On l'a jamais contesté", lance-t-il. "Lors de son interpellation elle hurle trois fois "Allah Akbar" devant un régiment du GIGN. C'est de la dissimulation fois trois ?", "elle ne cachait rien", défend-il.

L'avocat rappelle que sa cliente avait 14 ans  contre 22 ans pour Lakdim lors de leur rencontre. Sa volonté de partir en Syrie ? "On a rien qui prouve un projet de départ, je ne vois pas de projet, des velléités, oui". Quant à Lakdin, "ce que leur relation montre c'est en fait l'influence de Lakdim sur Pequignot". "Ne pas mentionner l'âge de la plus jeune des accusés lorsque Ladkim la rencontre, qu'elle n'a pas 15 ans et que ça représente une infraction pénale, n'est pas normal." "La radicalisation offre un cadre, elle comble un manque affectif parce que d'un coup vous faites partie d'une communauté, vous appartenez à quelque chose et il ne faut pas oublier ce qu'est la propagande de l'Etat islamique, cette soupe qu'elle reçoit tous les soirs sur les sites conseillés par Radouane Ladkim."

"Influencée par Ladkim, elle aurait ensuite pris son envol ? Je ne le crois pas."

Me Bohbot, le second avocat de Marie Paquignot : "J'aimerais, et c'est pas d'usage, m'adresser à Marine Pequignot. Vous avez adhéré sciemment, quand vous étiez adolescente, à une idéologie mortifère, terroriste. je veux vous dire Marine que vous avez détenu, consulté, regardé les images qui figurent parmi les plus violentes et répugnantes (...) Vous avez fréquenté Lakdim en toute connaissance de son potentiel danger et je veux vous dire Marine enfin, vous l'avez reconnu à cette barre, qu'alors même qu'il venait d'assassiner froidement quatre personnes vous avez tenu des propos inqualifiables". Mais aujourd'hui, selon lui, sa cliente a un "dégoût de l'Islam". "Il y a 28 rapports sur elle qui disent "pas la moindre persistance de radicalisation" chez elle, 792 heures de suivi depuis qu'elle est sortie de prison."

Marine Pequignot a aujourd'hui 18 ans.

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