Procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne : le troisième jour de procès révèle ce que se sont dit Arnaud Beltrame et le terroriste dans le Super U

Publié le , mis à jour

Voici ce qu'il faut retenir du troisième jour du procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne, qui se tenait mercredi 24 janvier 2024 à Paris.

Le récit glaçant du terroriste dans le Super U

Un officier de la police judiciaire de la sous direction antiterroriste a longuement témoigné ce mercredi 24 janvier. Comme le rapportent nos confrères de l'Indépendant, il a exposé l'arrivée du terroriste Radouane Lakdim dans le Super U de Trèbes, en recoupant tous les témoignages et les vidéos des événements.

Des dires de l'officier, Radouane Lakdim portait "un pantalon treillis, un t-shirt à capuche, et une doudoune marron". Il serait entré dans le magasin en "petite foulée" en plaquant le pan de sa veste contre lui. Le terroriste aurait longé les caisses vers le point boulangerie, puis aurait fait demi-tour, avant de brandir son arme.

A lire aussi : Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : rappel des faits, un accusé absent, déclarations des proches... L'essentiel de ce premier jour d'audience

Le boucher Christian Medves passe à ce moment avec des documents administratifs dans les mains. Il venait dire bonjour à la caissière. Il est abattu. Radouane Lakdim a pointé l'arme contre son crâne et a appuyé sur la détente, avant de sourire à la caissière. Le terroriste a menacé d'autres personnes dans le magasin juste ensuite. Il a tiré une seconde fois au plafond. Il voit deux clients dont un face au tapis de caisse, Hervé Sosna, qui est abattu à son tour.

D'après les témoignages, Radouane Lakdim cherchait du feu pour allumer ses grenades. Puis il est tombé sur la caissière Julie, qui se cachait dans une des pièces derrière l'accueil. Le terroriste aurait déclaré : "Tiens, voilà mon otage". Il lui aurait dit qu'il ne lui fera rien, et lui dit de faire le 17.

Julie est restée environ 50 minutes avec le terroriste, jusqu'à l'intervention du gendarme Arnaud Beltrame, qui a pris sa place en tant qu'otage. Le témoignage est fort : "Il me semble qu'il a dit qu'il voulait mourir en martyr. Il m'a mis le canon sur la tempe. Plus le gendarme avançait, plus il tremblait".

A lire aussi : Attentat de Trèbes. "Dans l'esprit du terroriste, je n'étais plus qu'un pantin" : le bouleversant témoignage de Julie, l'otage sauvé par le gendarme Arnaud Beltrame

"Vous voulez que je vous tue ?"

Durant l'audience, les interactions entre le terroriste Radouane Lakdim et le colonel Beltrame ont été répétées. "Vous voulez que je vous tue ? Vous êtes prêt à mourir pour la France ?" demandait le preneur d'otage."Je pose ma radio, regardez. Relâchez cette dame, d'accord", a répondu le colonel.

Voici le compte rendu des échanges :

"- Vous voulez que je vous tue ?" "- Je veux juste qu'on s'échange avec cette dame." "- Faites-moi sortir tous ces comiques, ça sert à rien, on va parler." "- Je suis d'accord, on les fait sortir mais vous me prenez en otage à la place de la dame."

"- Elle est où votre arme ?" "- Regardez..." "-Enlève tout, ok jette-le." (...) "- Oh vous êtes quel grade vous ?" "- Lieutenant-colonel quand même."

Lakdim : "- Rentre dans les bureaux." Julie : "- Je pars doucement, ok." Lakdim "- Ferme la porte." Julie : "Tu veux que je ferme ? D'accord. Je sors."

Par la suite, les témoins auraient entendu entre deux et sept tirs, et des bruits de pétards et de palettes qui tombent.

Un accusé refuse de sortir de sa cellule

L'un des sept accusés continue de faire parler de lui. Le premier jour du procès, Baghdad Haddaoui ne s'est pas présenté à l'audience. La cour a donc ordonné qu'il soit ramené de force, l'accusé a été interpellé à Saint-Etienne et était présent pour le deuxième jour. Pour être sûre qu'il ne s'échappe pas d'ici la fin du procès, la cour a ordonné son placement en détention provisoire.

Mais ce mercredi 24 janvier, le troisième jour d'audience a commencé en retard car Baghdad Haddaoui a refusé de sortir de sa cellule.

A lire aussi : Attentats de Trèbes et de Carcassonne : sept personnes seront jugées en janvier et février 2024

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?