Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : rappel des faits, un accusé absent, déclarations des proches... L'essentiel de ce premier jour d'audience

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Ce lundi 22 janvier 2024 s'ouvre le procès des attentats de Trèbes et Carcassonne, six ans après le meurtre de quatre personnes par Radouane Lakdim et de la prise d'otage du Super U. Sept personnes, proches du terroriste, sont dans le box des accusés.

Trois scènes de crime, le rappel des faits

En début d'après-midi lors de cette première journée de procès, un glaçant rappel des événements a été exposé par le président de la cour d'assises spéciale, Laurent Ravio.

  • À 10 h 15, Renato de Sousa est blessé par balles à la tête, et le terroriste s'enfuit en volant son véhicule, à Carcassonne. À côté de Renato de Sousa, la première victime du terroriste, Jean Mazières, est abattue d'un tir à bout touchant dans le crâne.
  • Le terroriste Radouane Lakdim se rend ensuite au niveau de l'avenue de Leclerc, où il ouvre le feu sur quatre CRS qui faisaient leur jogging.
  • Le terrorisme continue jusqu'à Trèbes, et fait irruption dans le magasin Super U. Il abat le boucher du magasin, Christian Medves, et un client, Hervé Sosna. La caissière Julie est prise en otage.
  • À 12h30, le terroriste est identifié lorsqu'il appelle sa mère et lui explique être l'auteur des attaques.
  • Alors que les forces de l'ordre se déploient autour du Super U, le gendarme Arnaud Beltrame prend la place de Julie en tant qu'otage. Les autres personnes présentes dans le magasin sont exfiltrées.
  • À 14 h 24, Arnaud Beltrame crie à ses collègues de donner l'assaut. Le terroriste Radouane Lakdim est abattu.
  • Le gendarme Arnaud Beltrame est pris en charge par les secours mais décède de ses blessures. Il présentait des plaies par balle au bras gauche et au pied, ainsi que des lacérations au visage, au cou et au dos.

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Arnaud Beltrame "s'est battu jusqu'à la mort"

Avant l'ouverture de l'audience à 10 heures, l'avocat de la famille du gendarme Arnaud Beltrame, Me Thibault de Montbrial, a clarifié l'action du héros de Trèbes : "Arnaud Beltrame ne s'est pas sacrifié. Il a pris la place de Julie car il pensait pouvoir maîtriser le terroriste". 

Nicolle Beltrame, la mère d'Arnaud Beltrame, ainsi que ses frères Cédric et Damien, étaient présents à l'ouverture du procès. Comme le rapportent nos confrères de l'Indépendant, la famille de la victime insiste sur le fait que "Arnaud était un battant, il ne s'est pas suicidé, il s'est battu jusqu'à la mort".

Un des accusés absent le premier jour

L'audience a été suspendue très vite après son ouverture, vers 10 h 30. Baghdad Haddaoui, l'un des sept accusés, ne s'est pas présenté à l'audience. Le tribunal a décidé après délibération d'ordonner que l'accusé soit amené de force par les autorités à son procès.

Les six autres accusés étaient présents. Ils comparaissent principalement pour "association de malfaiteurs terroriste" en raison de leur lien étroit avec le terroriste des attentats de Trèbes et de Carcassonne, Radouane Lakdim.

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En ce premier jour de procès, les identités des accusés ont été détaillées :

  • Samir Manaa, un ami du terroriste. Il aurait accompagné Radouane Lakdim pour acheter le couteau utilisé lors de l'attentat, notamment pour tuer le gendarme Arnaud Beltrame. Samir Manaa est aussi soupçonné d'avoir fourni l'arme à feu.
  • Sofiana Manaa, le frère de Samir Manaa. Il est aussi soupçonné car des armes et des munitions ont été retrouvées à son domicile, sans que le lien avec les attentats n'ait été établi.
  • Marine Pequignot, la petite amie du terroriste. Elle nie avoir été au courant des projets de Radouane Lakdim, mais aurait reçu des vidéos et des messages la veille des attentats. Elle est soupçonnée d'être au courant de la possession des armes de Radouane Lakdim, et elle lui aurait montré comment fabriquer des explosifs. Elle aurait crié "Allah Akbar" lors de son interpellation, à plusieurs reprises.
  • Reda El Yacoubi, potentiel trafiquant de drogue à Carcassonne. Il aurait pu fournir des armes au terroriste.
  • Ahmed Arfaoui, le beau-frère du terroriste. Il aurait été vu sortir du domicile de la famille de Radouane Lakdim en possession d'un sac noir rempli, alors que la prise d'otage était en cours à Trèbes. 
  • Sofiane Boudebbouza, qui échangeait sur les réseaux sociaux des publications relatives au groupe Etat islamique avec le terroriste.
  • Baghdad Haddaoui, qui a diffusé une vidéo où il prétend être le meilleur ami du terroriste. Il aurait également exprimé son souhait de "le venger". Moins de deux mois avant les attentats, Baghdad Haddaoui aurait été tenu au courant que Radouane Lakdim était en possession d'une arme récupérée auprès d'un militaire.

Qui va s'exprimer durant le procès ?

L'ex-otage Julie, dont la place a été échangée avec le gendarme Arnaud Beltrame, n'était pas présente à ce premier jour de procès. Son avocat, Me Henri de Beauregard, a confié à L'Indépendant qu'elle se présentera pour témoigner dans les jours à venir, en souhaitant "préserver son image" autant que possible. Le témoignage des parties civiles interviendra dans le procès à partir de vendredi 26 janvier 2024.

Des proches du terroriste vont également intervenir tout au long du procès, dont ses sœurs et sa mère.

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