L'Aveyronnais Bruno Gares sort du silence pour la première fois : toujours plus acculé, l'ancien président de la Fédération d'escrime se défend

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  • Depuis 2020, le Ruthénois Bruno Gares était président de la FFE.  Une élection et une campagne déjà électriques, pour un mandat  raccourci depuis septembre et sa démission surprise. Depuis 2020, le Ruthénois Bruno Gares était président de la FFE.  Une élection et une campagne déjà électriques, pour un mandat  raccourci depuis septembre et sa démission surprise.
    Depuis 2020, le Ruthénois Bruno Gares était président de la FFE. Une élection et une campagne déjà électriques, pour un mandat raccourci depuis septembre et sa démission surprise. Centre Presse Aveyron - Jean-Louis Bories
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Centre Presse Aveyron

Dans un article d’Aymeric Le Gall paru dans "20 Minutes" ces dernières heures, les prétendus agissements du Ruthénois Bruno Gares sont pointés du doigt, alors que les conclusions d’une enquête ministérielle portant sur la présidence de la Fédération française d’escrime par l’Aveyronnais sont attendues pour bientôt. Pour la première fois dans cette affaire, il sort du silence.

"C’est n’importe quoi, de la diffamation pure et simple." Depuis plusieurs mois, l’ancien épéiste ruthénois, maître d’armes sacré champion d’Europe des clubs avec "son" ERA en 2016, et passé par presque tous les postes en équipes de France avant de devenir président de la Fédération française en 2020, a l’habitude des dossiers chauds. Brûlants même.

Et le dernier en date, une enquête du journaliste de "20 Minutes", Aymeric Le Gall, parue ces dernières heures, l’a poussée cette fois à répondre à nos sollicitations répétées depuis plusieurs semaines ; notamment depuis sa démission en septembre alors que, selon nos informations de l’époque, il était "à bout", fatigué notamment des tensions sportives et politiques, au national comme au local pour cet agent de l’agglo ruthénoise remis en cause publiquement par un élu (affaire judiciaire en cours). Mais aussi voire surtout d’un contexte familial l’ayant poussé à quitter la piste, tomber le masque.

Vers une plainte pour dénonciation calomnieuse

Sur ces dernières accusations d’avoir laissé à la FFE une "situation financière critique", il s’inscrit en faux : "Quand je suis arrivé à la Fédération, il y avait 2 millions d’euros sur ses comptes grâce notamment à la vente précédente du siège. C’est toujours le cas aujourd’hui, du moins quand je suis parti, il y avait toujours 2 millions d’euros dans les caisses."

Et de préciser : "Par contre sur le budget de fonctionnement, nous avons fait passer la fédération de 2,8 M€ à 9 M€ " Comment ? "Nous sommes allés chercher des sponsors, des aides, des nouvelles licences… "

Dans son enquête, 20 Minutes étaye aussi ce que nous relayions déjà dans nos éditions précédentes, à savoir qu’on reproche au quinqua aveyronnais une "valse des employés et un management brutal". "Je ne suis pas DRH, je dis juste les choses, point ", rétorque-t-il. Avant de bien vouloir entrer dans un cas en détail. Celui du directeur administratif Alexandre Rumpli, dont le licenciement pour faute grave a été jugé abusif, même si la FFE a fait appel, nous apprend encore Le Gall. "Ce cas est simple, dit-il. Quand je suis arrivé, il était en formation. Il est venu le jeudi, je l’ai reçu le vendredi, avec deux personnels de la Fédération. Et il a confirmé à ce moment-là qu’il avait ouvert le 4 août les plis présentant les listes encore confidentielles pour les élections, sans attendre la commission de surveillance. Il a confirmé aussi qu’il avait donné la liste à l’équipe sortante, qui, automatiquement, a fait comprendre à certains de mon équipe de me quitter." Et de poursuivre : "Pour des questions de délais, puisque j’ai été intronisé le 10 octobre, ma plainte n’a pu être prise en compte. Mais qui peut garder quelqu’un qui a fait ça aux élections ?"

Sur les soupçons de détournement de fonds, 20 Minutes évoque "environ 10 000 euros de dépenses non justifiées". Gares est très clair : "Il n’y a eu aucun enrichissement personnel. C’est même pire, en devenant président (bénévole), je perdais 10 000 euros par an." Et de préciser : "Il n’y a rien… C’est le service comptabilité de la Fédération qui n’a pas fait du rapprochement financier correctement. Ils m’ont pris pour un crétin car j’étais, pour eux, un paysan d’Aveyronnais."

Sous couvert d’anonymat, 20 Minutes, à qui Bruno Gares n’a pas souhaité répondre ("Ils n’ont interrogé que des gens de l’opposition. C’est facile de raconter des saloperies dans des journaux quand on est rentré en campagne. Mais qu’ils se rassurent, je ne veux pas revenir"), fait témoigner un ex-proche du Ruthénois sur de prétendues pratiques douteuses remontant aux années 90 quand il était alors armurier des équipes de France. "Il ramenait des tickets de caisse ramassés dans les poubelles des bars et il donnait des factures qui débordaient largement de ce qu’il avait dépensé réellement." Bruno Gares est catégorique à ce sujet : "C’est de la dénonciation calomnieuse. D’ailleurs, mes avocats sont consultés pour déposer une plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse."

Dans l’attente du résultat de l’inspection ministérielle

Pour rappel, et à six mois des Jeux de Paris, une tentaculaire enquête parlementaire sur les dysfonctionnements des fédérations sportives en France vient de faire grand bruit. Sans parler des déboires de la ministre en charge des sports Amélie Oudéa-Castera, visée ces derniers jours par plusieurs affaires pour le moins embarrassantes. Pour Gares, interrogé également dans le cadre de l’enquête parlementaire, c’est aussi une inspection générale du ministère qui vise la FFE. Elle est en cours. Et devrait être rendue publique très prochainement. Celui qui a vaincu un cancer il y a quelques années dit l’attendre de manière "sereine".

Commencée au printemps 2023, cette enquête interne – et ce qu’elle révélera – n’a, toujours selon Bruno Gares, pas joué dans sa décision en septembre de jeter l’éponge. "Depuis le mois de janvier l’an dernier, j’avais fait le bilan de l’investissement personnel, ajouté à des problèmes de fatigue et dans ma famille. J’ai pesé le pour et le contre." Et de finir par livrer son sentiment : "Ce que je ressens aujourd’hui, c’est que j’étais le mec du sud, qui séduit, et qui ne devait pas gagner cette élection en 2020. Et pendant trois ans, ils (l’opposition) ne m’ont pas lâché, et m’ont attaqué sur tout et n’importe quoi."

Alexandre Rumpli, mis en cause dans cet article, réagit aux propos de Bruno Gares

"La commission de contrôle des opérations électorales a constaté que les élections fédérales 2020 s’étaient déroulées dans les règles fixées par les statuts et le règlement intérieur de la FFE. Plusieurs membres de cette commission indépendante, composée de personnalités qualifiées, ont produit des attestations de témoins (Cerfa n° 11527*03) pour le confirmer dans les semaines qui ont suivi. Pour mémoire "Est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende le fait d’établir une attestation ou un certificat faisant état de faits matériellement inexacts"."

Bruno Gares n’est pas à ma connaissance "passé par tous les postes en équipe de France". Il a été armurier puis chef de délégation en sa qualité de président.
Les chiffres concernant le budget, qui serait passé de 2,8 M€ à 9 M€ auraient mérités une vérification plus approfondie par le rédacteur. Un passage d’environ 6,5 M€ en 2019 à 8 M€ en 2023, avec notamment une augmentation des aides de l’état dans le cadre de Paris 2024 me parait plus proche de la vérité".

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Les commentaires (2)
Zorro4538 Il y a 2 mois Le 29/01/2024 à 20:59

Mr Gares n'a pas eu « presque tous les postes » en Équipe de France. Il a été armurier. Point final. Il préparait les armes et vissait des pointes. A un moment donné faut arrêter de raconter n'importe quoi pour défendre les copains !!!

Milsabords Il y a 2 mois Le 29/01/2024 à 23:47

Il semble que l'enquête de "20 Minutes" est fort bien étayée ... à suivre ....