Quésaco : la 'cheapflation', cette pratique qui impacterait davantage le pouvoir d'achat des ménages

  • L'association Foodwatch a épinglé six marques qui pratiqueraient la 'cheapflation'.
    L'association Foodwatch a épinglé six marques qui pratiqueraient la 'cheapflation'. kupicoo / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - "Nouvelle recette". Cette accroche ne passe que très rarement inaperçue aux yeux des consommateurs, en quête de nouvelles saveurs à intégrer dans leurs repas quotidiens. Mais il se pourrait que ces mentions alléchantes, souvent accompagnées d'une hausse de prix, dissimulent en réalité une altération du produit, dans certains cas tout du moins. Une pratique qui porte désormais un nom : la 'cheapflation'.

C'est à Foodwatch que l'on doit ce terme, né de la contraction entre 'cheap' ('bon marché' en français) et 'inflation', et qui pointe du doigt une pratique consistant à mettre en vente des produits plus chers, mais moins bons, que ce soit sur le plan gustatif ou nutritionnel. L'association de consommateurs a mené une enquête, en collaboration avec les journalistes de l'émission "France Grand Format" sur France 2, qui a permis de faire émerger cette pratique. Au total, six marques ont été épinglées pour avoir eu recours à ce "subterfuge", comme le nomme l'association, remplaçant tel ou tel ingrédient par un autre de moindre qualité à la défaveur des consommateurs.

"La cheapflation qualifie la dégradation de la qualité d’un produit – nutritionnelle à savoir la valeur énergétique, la teneur en lipide, en protide, en vitamines ou organoleptique liée à l’aspect, au goût, à la saveur – et l’augmentation de son prix au litre ou au kilo", explique Foodwatch dans un article paru mardi 6 février. Et de préciser : "Pour faire simple, cette pratique consisterait à réduire, à supprimer ou à substituer un ingrédient par un autre ingrédient moins cher et/ou de moins bonne qualité, souvent sans plus d’information que le changement quasi imperceptible de la liste des ingrédients au dos du produit".

A travers cette enquête, l'association de consommateurs précise avoir interrogé les marques concernées quant à leur recours à cette pratique. Lesquelles justifient la plupart du temps ces choix par une hausse des prix des matières premières, voire - dans certains cas - l'épidémie de grippe aviaire responsable de "tensions" sur le marché de certains aliments. "Cela n’excuse en rien l’opacité sur les changements de recette ou de format, ni la hausse des prix qui y est corrélée", indique Foodwatch.

Similaire à la 'shrinkflation'

La 'cheapflation' n'est pas sans rappeler une autre pratique, la 'shrinkflation', mise en lumière dans le courant de l'année 2022. Cet autre mot-valise, issu du verbe 'shrink' (pour 'réduire') et du mot 'inflation', désigne une stratégie marketing qui consiste à réduire, non pas la qualité, mais la quantité d'un produit sans en baisser le prix. La hausse constante des prix observée ces dernières années a fait émerger d'autres phénomènes de ce type, à l'image de la 'pinkflation', une sorte d'inflation spécifiquement appliquée aux articles de mode dédiés aux femmes.

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