Sa "mise au vert" en Aveyron ne dure pas longtemps : il menace son voisin et repart en prison !

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    29 condamnations figuraient dans le casier de ce Grenoblois de 47 ans. Centre Presse Aveyron - J.-A. T.
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Il a écopé d'un an de prison ferme, avec maintien en détention, pour des violences avec arme et menaces de mort sur un voisin à Saint-Affrique.

Face au tribunal ce vendredi 9 février 2024, ce Grenoblois de 47 ans, au visage particulièrement marqué, dit avoir rejoint l'Aveyron et Saint-Affrique en octobre dernier pour "se mettre au vert". Fuir "les problèmes de ma ville, où j'étais beaucoup trop connu".

29 condamnations

Pour preuve, son casier judiciaire : il porte trace de 29 condamnations. Toutes dans la cuvette des Alpes, où il a grandi dans un secteur sensible, sans connaître son père et autour de... 20 frères et sœurs ! "Dans mon quartier, vous ne tenez même pas deux semaines, donc c'est normal ce casier : c'était pour me défendre", n'hésite-t-il pas à lancer devant la présidente du tribunal, Mélanie Cabal, alors qu'elle énumère quelques-uns de ses faits d'armes : des déambulations en pleine rue une hache à la main, des violences sur personnes vulnérables, de multiples menaces de mort, d'égorgement, des rebellions envers les forces de l'ordre... Et surtout, une dernière condamnation datant de quelques mois où le tribunal grenoblois avait décidé de l'interdire de territoire isérois. Ne serait-ce donc pas davantage la raison de sa présence dans le département ?

Conflit de voisinage

Toujours est-il que, tel un boomerang, "les bêtises, les problèmes" comme il dit, l'ont vite rattrapé. Cette fois, pour une histoire de voisinage. Dans la semaine, son voisin du dessus se rend à la gendarmerie de Saint-Affrique pour y déposer plainte. Il explique que le Grenoblois est venu le menacer un matin, avec une arme qu'il n'a pu identifier, puis il l'aurait aspergé de bombe à lacrymogène le lendemain... Tout en proférant des menaces de mort. "Je n'ai rien fait, c'est lui qui m'a frappé : ça faisait trois jours que j'entendais sa copine pleurer parce qu'il la tabasse. C'était insupportable (...) Puis, il balance ses mégots et ses poubelles sur ma terrasse. Moi, je respecte toujours mes voisins", se défend-il au tribunal. "On se serait donc trompé en vous jugeant : c'est votre voisin qui devrait être à la barre et vous en tant que victime ?", l'interroge la présidente. Il répond par l'affirmative. Et poursuit : "Toutes façons, vous me jugez par mon casier. Donc, vous criez à chaque fois que vous parlez de mes condamnations mais je n'ai pas encore entendu une seule fois le mot relaxe, alors que je l'ai été dans plusieurs dossiers !"

Surtout, le tribunal s'interroge sur le caractère particulier de cet homme. Un expert psychiatre le présente comme "intolérant à la frustration", "impulsif", "agressif"... L'un des membres de sa famille dépeindra aussi ce caractère "difficile" et "un goût pour les armes", même si les forces de l'ordre n'en ont retrouvé aucune lors de la perquisition à son domicile. "Ce sont des petits trucs moi, les gamins ils ont des fusils maintenant !", tente-t-il encore de se défendre. Avant que la substitut du procureur, Mathilde Jayais, ne requière 18 mois de prison à son encontre. "En tant que protectrice de la société, mon inquiétude est grande : jusqu'où peut-il aller ?", s'est-elle questionnée. Le tribunal a rabaissé la peine à un an de prison ferme. "Je vais faire appel !", s'est-il agacé, en refusant de parapher son jugement.

À sa sortie de détention, il aura aussi une obligation de soins. Bipolaire, épileptique, il a présenté une ordonnance "comme rarement on en voit", a fait savoir la présidente. "On a même de la chance que vous soyez debout avec tout ce que vous prenez..."

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