"J'aurais jamais pensé que je parlais à un fou qui allait passer à l'acte" : Sofian Bouddebouza, déjà condamné pour association de malfaiteurs terroriste, au cœur du 18e jour du procès

  • Le verdict est attendu pour le 23 février.
    Le verdict est attendu pour le 23 février. L'Indépendant - Léo Couffin
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Sofian Bouddebouza poursuivi pour "association de malfaiteurs terroriste" dans le cadre du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne, perpétrés en 2018, par Radouane Lakdim, a déjà été condamné pour le même chef. 

Depuis le 22 janvier 2024, se tient à Paris, à la cour spéciale en charge de juger les affaires de terrorisme, le procès des attentats de Trèbes et Carcassonne, perpétrés le 23 mars 2018 dans l'Aude.

Déjà condamné pour "association de malfaiteurs terroriste"

Ce mercredi 14 février, se tenait la 18e journée d'audience alors que le verdict est attendu le 23 février prochain. Après Marine Péquignot, l'ex-petite amie de Radouane Lakdim, l'assassin qui a tué quatre personnes, avant d'être abattue par le GIGN, c'était autour de Sofian Bouddebouza, l'un des sept accusés dans ce procès, d'être au cœur des débats. 

Comme le rapporte L'Indépendant, l'accusé est poursuivi pour "association de malfaiteurs terroriste". Au moment des faits, il était âgé de 18 ans. Il aurait participé "à un groupement formé en vue de la préparation de crime et d’atteinte aux personnes". Sa rencontre avec Radouane Lakdim remonte au 25 mars 2017 sur les réseaux sociaux.  

"C'est peut-être possible que je l'ai influencé et je m'en mords les doigts"

"On vous reproche des contacts sur les réseaux sociaux en connaissance de la radicalisation de Radouane Lakdim, la transmission d'arguments et de textes justifiant le passage à l'acte du terroriste, l'échange de vidéos sur la nécessité de venger le peuple syrien", lance le président Laurent Raviot. Et Sofian Boudebbouza de répondre : "Quand j'ai envoyé ces textes, j'étais radicalisé. Pour moi, c'était banal. Mais c'était du virtuel. J'aurais jamais pensé que je parlais à un fou qui allait passer à l'acte. C'est peut-être possible que je l'ai influencé et je m'en mords les doigts."

"Des lectures qui attestent un engagement radical"

À la barre, l'un des enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste (Sdat) a expliqué que l'accusé est apparu dans cette affaire "comme un contact de Radouane Lakdim". Bouddebouza a d'ailleurs déjà été condamné à trois ans et demi de prison dont 18 mois assortis d'un sursis probatoire en mars 2017 pour association de malfaiteurs terroriste pour avoir essayé de rejoindre la Syrie, le 8 janvier 2016. Il a des lectures qui attestent un engagement radical."

"Quand il était mineur, Daesch me l'a endoctriné"

Un peu plus tôt dans la journée, c'est sa mère, qui est venue témoigner à la barre. "Sofian quand il était mineur, Daesh me l'a pris, me l'a endoctriné", lâche-t-elle. "J'ai une pensée pour les victimes. Il a été condamné parce qu'il voulait aller en Syrie. Il a été suivi, cela se passait bien. Puis, on est revenu le chercher. Mais la détention préventive a été un mal pour un bien. Maintenant, il est bien entouré par le dispositif Pairs (dispositif de prise en charge de la radicalisation)."

"J'ai trop fait souffrir ma famille, usé ma mère"

Avant que l'audience ne soit suspendue ce mercredi soir, l'accusé a déclaré vouloir "rendre hommage aux victimes, aux familles des victimes, à Arnaud Beltrame, au CRS, et à toutes les personnes qui ont vécu cette attaque (...) Aujourd'hui, je condamne tout acte où du sang est versé. On ne peut pas se réjouir de ça. J'ai trop fait souffrir ma famille. J'ai usé ma mère..."

L'audience reprendra ce jeudi 15 février...