Aveyron : seize ans plus tard, le kiné de nouveau condamné pour des attouchements

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    L'affaire était jugée ce vendredi en comparution immédiate. Centre Presse - José A. Torres
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Après avoir abusé d'un résident d'Ehpad à la fin des années 2000, le soignant installé à Decazeville a été condamné pour une agression sexuelle sur un jeune patient, âgé de 15 ans, en novembre dernier. 

Cette fois, la récidive lui a valu une interdiction à vie d'exercer toutes professions de soins, même à titre bénévole. Ce vendredi, un kinésithérapeute, avec plus de 40 ans d'exercice au compteur, s'est retrouvé une nouvelle fois à la barre du tribunal de Rodez pour une agression sexuelle. La première fois, c'était en 2008. À l’époque, il avait abusé d'un patient, âgé de 88 ans et résident d'un Ehpad du bassin decazevillois, en lui prodiguant une fellation sans consentement...

La justice, ainsi que l'Ordre des masseurs kinésithérapeutes, l'avait alors interdit d'exercer durant une année. Depuis, l'homme, né en 1959, avait repris du service dans un cabinet de Decazeville. Et c'est là que le 8 novembre dernier, il aurait de nouveau abusé d'un patient.

"La prise du koala"

Un jeune homme de 15 ans, cette fois. Vulnérable, en raison d'un handicap aux membres supérieurs, il suivait régulièrement des soins avec le kinésithérapeute. Et ce depuis son plus jeune âge. Tous les jours, puis toutes les semaines. Pour la première fois, ce 8 novembre, il se rend au cabinet sans sa mère, toujours présente lors des soins. Pour la première fois aussi, le kinésithérapeute l'invite à suivre des soins dans une salle retirée, qu'on peut fermer à clé à la différence de la "grande" qui, selon les dires du soignant, n'était "pas assez chauffée" ce jour-là...

Jusque-là, rien d'anormal. Mais quelques jours plus tard, l'adolescent se confie sur ce soin. Lors d'échanges par SMS avec sa tante, il se demande s'il a été "violé". Il raconte que son kiné lui aurait enlevé le pantalon, les sous-vêtements avant de caresser son sexe, ses cheveux, lui glisser à l'oreille qu'il l'aime. Durant ce qu'il appelle "la prise du koala", il lui aurait aussi agrippé avec insistance les fesses, tout en mimant des actes sexuels... Jusqu'à ce que sa mère ne sonne à l'entrée du cabinet. "Tout s'est arrêté là", confie le mineur.

"La famille est sidérée"

La famille, proche du soignant, dépose une plainte. Lors des auditions, comme devant le tribunal ce vendredi, le kiné nie les faits. Il évoque "un excès d'empathie envers l'enfant", "des gestes mal interprétés", "aucune intention sexuelle"... "L'excès d'empathie n'emmène pas devant un tribunal !", le reprend la présidente, Geneviève Boussaguet. Elle s'interroge sur les actes prodigués, alors que le jeune homme venait pour un soin à une main. "Caresser les cheveux, dire à un patient qu'on l'aime, ça ne fait pas partie de soins non plus", rappelle-t-elle, face au prévenu, particulièrement mal à l'aise dans ses réponses, alors que la victime et sa famille ont tenu à se présenter à l'audience.

L'avocat de cette dernière, Me Hubert Aoust, insistera dans sa plaidoirie sur le fait que ses clients sont "sidérés" de savoir que l'homme avait déjà été condamné tout en pouvant continuer à exercer... Il plaidera aussi tous les problèmes rencontrés par la victime à la suite de l'agression : perte d'appétit, résultats scolaires en chute libre, questionnement sur sa sexualité...

"Vous bousillez sa vie !"

Celle du prévenu, défendu par Me Alexandra Gosset, interroge aussi. S'il a récidivé sur un homme, il se dit pourtant hétérosexuel et vit en couple. Du bout des lèvres, durant l'audience, il confiera avoir subi une agression dans son enfance. Sans en dire plus. "Avec cette défense, avec vos réponses mièvres, en faisant presque croire que l'enfant est un menteur, vous bousillez sa vie !", s'est agacé le procureur, Chérif Chabbi, avant de requérir un an de prison ferme. Le tribunal a suivi ces réquisitions, laissant la possibilité au prévenu d'aménager cette peine. Il ne pourra, en revanche, plus exercer. 

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