Guerre en Ukraine : nourriture pour chien, électricité sur les organes génitaux... l'ONU dénonce la torture systématique contre les prisonniers ukrainiens

  • Pour l’ONU, la torture est utilisée systématiquement par les autorités russes sur les prisonniers de guerre ukrainiens.
    Pour l’ONU, la torture est utilisée systématiquement par les autorités russes sur les prisonniers de guerre ukrainiens. MaxPPP
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Hervé Garric avec Reuters

Un nouveau rapport de l’ONU décrit les "tortures systématiques" infligées par les Russes à des prisonniers de guerre ukrainiens.
 

La Commission d'enquête internationale des Nations unies sur l'Ukraine a déclaré vendredi 15 mars 2024 avoir réuni des preuves supplémentaires de pratiques de torture par les forces armées russes contre des prisonniers de guerre ukrainiens.

Condamnés à manger des vers ou de la nourriture pour chien

L'instance composée de trois membres, Erik Møse, Pablo de Greiff et Vrinda Grover, décrit dans un rapport un phénomène "répandu et systématique" qui pourrait s'apparenter à un crime contre l'humanité.

"Les témoignages des victimes révèlent des traitements brutaux incessants, causant des souffrances et des douleurs intenses, en détention, sans aucun égard pour la dignité humaine", a dit le président de la Commission, Erik Møse, à des journalistes.

Des détenus relatent s'être résolus, affamés, à manger du savon, des vers et de la nourriture pour chien dans les centres de détention russes.

36 opérations chirurgicales depuis sa libération

Un soldat ukrainien témoignant dans le rapport s'est vu contraint de sauter régulièrement sur un pied blessé, ce qui a provoqué une gangrène. Des gardes l'ont ensuite frappé après qu'il a fait une tentative de suicide dans sa cellule, provoquant une fracture du coccyx et d'un doigt de pied. Depuis sa libération, cet homme a subi 36 interventions chirurgicales.

"Ce que nous avons mis au jour étaye fortement nos découvertes passées (sur la torture)", a dit Eric Møse.

Électricité sur les organes génitaux

Le rapport fait état également de menaces de viol à l'encontre des prisonniers et de tortures à l'électricité sur les organes génitaux.

"Nous jugeons crucial que la commission continue à enquêter sur les violations et crimes présumés afin que ces faits documentés puissent être utilisés comme preuves dans les tribunaux présents et à venir", a dit l'ambassadeur de l'Ukraine, Filipenko Ievheniia.

La Russie nie toute forme de maltraitance

La Russie nie toute forme de maltraitance à l'égard des prisonniers de guerre ukrainiens. Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu avait également documenté des cas de mauvais traitements infligés par les forces ukrainiennes à des prisonniers russes.

Le rapport rendu public vendredi 15 mars 2024 est soumis au Conseil des droits de l'homme qui avait créé cette commission d'enquête en mars 2022 et doit se prononcer sur sa reconduction pour un nouveau mandat d'un an.

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Les commentaires (1)
Mézac Il y a 1 mois Le 15/03/2024 à 19:58

Des traitements ignobles, contre les lois de la guerre (oui ça existe !), qui doivent nous rappeler nos propres turpitudes lors du "maintien de l'ordre" en Algérie.