"Nous sommes un distributeur de marques de luxe" : la belle réussite de l'entreprise La Rivière, un modèle de "business story" à la sauce aveyronnaise

Abonnés
  • La cheffe d’entreprise Nikki Field, entourée du préfet Charles Giusti (gauche) et du maire de Cransac Bernard Canac (à droite). RBL.
    La cheffe d’entreprise Nikki Field, entourée du préfet Charles Giusti (gauche) et du maire de Cransac Bernard Canac (à droite). RBL.
Publié le

En visite à Cransac, le préfet de l'Aveyron, le sous-préfet de Villefranche-de-Rouergue, et les élus de la commune ont visité les locaux de l’entreprise "La Rivière".

"Business", "B2B et B2C", "commerce international"… En passant la porte du local de la discrète entreprise "La Rivière", à côté de l’Intermarché de Cransac, le préfet Charles Giusti, en visite sur la commune, ne s’imaginait probablement pas entendre ce vocabulaire, plus assimilé aux quartiers d’affaires des métropoles et que de la petite zone d’activité de La Cayronie.

"Nous importons des produits des Etats-Unis, du Japon, d'Irlande..."

Mais dans ce carré d’acier gris, avec peu de fenêtres, l’entreprise de la Britannique Nikki Field reçoit, stocke puis exporte des produits cosmétiques de luxe sur tout le territoire. "Une petite pépite" qui n’a pas laissé indifférent le représentant de l’État, accompagné du sous-préfet et des élus de Cransac.

"Nous sommes un distributeur de marques de luxe (…) Nous importons des produits des États-Unis, du Japon, d’Irlande et d’Australie. Ils sont livrés et stockés ici. Nous les expédions ensuite dans des points de vente indépendants, comme des instituts, parfumeries, magasins, spas…", a développé la cheffe d’entreprise, indiquant travailler avec 1 800 clients. "J’ai commencé toute seule et aujourd’hui, la société a grandi […]. Nous avons réussi à développer notre business de 0 à plus de 5 millions d’euros par an."

"Je ne comprends pas pourquoi plus de sociétés ne viennent pas s’installer ici"

Une réussite que l’entrepreneuse, qui compte 6 employés à Cransac et 3 commerciaux sur le reste du territoire français, explique par "(son]) implantation dans l’Aveyron", depuis 2011. "L’Aveyron est vraiment bien situé, juste en dessous du centre du pays. Ça permet de distribuer partout en France facilement. Pour nous, c’était le meilleur endroit. […] Nous avons commencé à Paris et c’était très compliqué pour expédier nos produits."

Au-delà de la logistique, le coût d’installation dans le département a été très attractif. "À Paris, quand nous avons regardé pour un centre logistique, c’était à peu près 1 200 ou 1 300 € le mètre carré. Ici, à l’époque, c’était à peu près 12 €. Il n’y a pas photo. Nous avons pu avoir beaucoup plus de place et la trésorerie pour aménager le bâtiment, où il y avait avant un pisciniste." Autre atout, qui l’a décidé avec son mari et associé à acheter une maison sur le territoire avant même d’y implanter son entreprise, le cadre de vie.

"Nous ne pourrions pas imaginer vivre ailleurs. Le business est déjà stressant pour tout le monde, alors si on peut avoir ça dans nos vies", confie Nikki Field en pointant la verdure derrière la porte d’entrée ouverte. "Je ne comprends pas pourquoi plus de sociétés ne viennent pas s’installer ici, surtout maintenant que nous avons la fibre."

L’entreprise fait la fierté de Cransac, dont le maire Bernard Canac se préoccupe d’ores et déjà du futur, "sans inquiétude" estime l’entrepreneuse qui envisage d’agrandir. "Ici, nous avons la contrainte du PPRM [plan de prévention des risques miniers]. […] Si vous vouliez construire un bâtiment sur la parcelle d’à côté, vous ne pourriez pas. Il faut que nous regardions autour ce qui est possible de faire", a annoncé l’élu, venu avec son équipe.

Le futur de l’aéroport, seule inquiétude

Seule ombre au tableau, l’avenir de l’aéroport et de sa liaison vers Paris, toujours menacés en l’absence de repreneur pour assurer les vols à partir d’août prochain. "Un client ne veut pas passer 7 heures dans un train pour venir", a reconnu la Britannique. "C’est indéniable que cette liaison et plus généralement le lien entre Rodez et puis d’autres métropoles, et notamment Paris, est un élément essentiel pour l’Aveyron", a reconnu le préfet, rappelant que l’appel d’offres pour la future ligne Rodez-Paris était en cours.

Interrogé en janvier, Dominique Costes, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de l’Aveyron, signalait que plusieurs entreprises pourraient être ainsi menacées en cas de fermeture de la liaison aérienne en août prochain.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?