Des coopératives agricoles où "il n'y a pas de dettes" : solidarité et attractivité dans le sillon des Cuma de l'Aveyron

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  • Preuve de l’intérêt des Cuma,il y avait foule à l’assemblée générale, à Sébazac.
    Preuve de l’intérêt des Cuma,il y avait foule à l’assemblée générale, à Sébazac. OC
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Olivier Courtil

La fédération départementale des coopératives d’utilisation de matériel agricole a tenu son assemblée générale à Sébazac-Concourès.

Des étudiants du lycée La Roque, à Onet-le-Château, et du lycée François-Marty, à Monteils, assis au premier rang, l’assemblée générale de la fédération départementale des coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma) qui s’est tenu justement à quelques encablures de l’établissement castonétois, à Sébazac, a mis en avant les besoins de main-d’œuvre et la nécessité de renouveler les générations.

Plusieurs interventions ont eu lieu l’an dernier dans les établissements scolaires pour attirer les jeunes au sein des Cuma, à l’instar également de la journée emploi organisée en janvier. " Nous travaillons également avec les Jeunes agriculteurs, la Chambre d’agriculture et l’association de développement de l’emploi agricole et rural de l’Aveyron pour faire connaître le modèle Cuma auprès des nouveaux installés ", dit en ce sens Didier Larnaudie, président de la FDCuma 12.

Capter les jeunes

Et Guilhem Rudelle, en charge de la gestion et éleveur de chèvres sur le Lévézou, d’ajouter : " La génération précédente nous a aidés pour donner un nouveau souffle. C’est une chance en Aveyron d’avoir un réseau dynamique. Maintenant il faut mobiliser les jeunes. " Une transmission vitale qui passe par la communication. Différentes commissions ont vu le jour dont celle vouée au numérique avec la mise en place notamment d’une application.

Les Cuma entrent de plain-pied dans l’ère du numérique, à l’instar des réservations en ligne de matériel, en gardant la démarche fraternelle de ce dispositif qui fêtera ses 80 ans l’an prochain. Garder la dynamique, optimiser le matériel pour être attractif, tout cela repose sur le socle du lien social. Comme l’a rappelé Christian Naudan, maire de Sainte-Eulalie-d’Olt et "cumiste" : "Le rôle des Cuma est primordial pour travailler ensemble, partager un moment, parler de nos vies, de nos problèmes." "C’est très enrichissant, on pratique la solidarité", résume Guilhem Rudelle qui ne pourrait se permettre l’achat de matériel sans l’existence de la Cuma.

Pas de dettes dans les Cuma

Outre le lien pour attirer les nouveaux venus, la fédération met l’accent sur la formation. "Un outil d’accompagnement indispensable", a résumé Didier Larnaudie pour s’adapter au marché avec le poids de l’inflation et répondre aux enjeux économiques. "On pratique des méthodes d’amortissement, travailler la trésorerie pour financer des projets, cela demande une analyse fine. Il n’y a pas de dettes dans les Cuma", précise Guilhem Rudelle. Un argument supplémentaire, en plus du lien social, qui devrait inciter les jeunes à adhérer à une Cuma.

La fédération en a profité pour rappeler les aides et dispositifs d’accompagnement. Une action sur l’organisation du temps de travail, dans le cadre du programme régional et en partenariat avec l’agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail, a été lancée en ce sens sur la gestion des horaires de travail. Cette action se poursuit cette année, preuve de la volonté de coller à l’évolution du monde du travail. Que ce soit à l’attention des adhérents comme des salariés. À l’image de huit salariés de Cuma qui se sont perfectionnés récemment sur les techniques de soudage lors d’une formation au pôle de Bernussou, à Villefranche-de-Rouergue. En parallèle, l’évolution des machines s’accompagne de nouvelles pratiques culturales et environnementales. La fédération est enfin territoire pilote pour tester le volontariat agricole qui permet à des volontaires en service civique de s’investir. Un autre moyen de contribuer au renouvellement des générations car "pas de pays, ni de machines sans paysans".

En chiffres

  • 259 Cuma de 40 adhérents en moyenne dont 64 Cuma employeurs.
  • Plus de 8 000 adhérents.
  • 135 salariés dont 90 permanents et 3 apprentis.
  • 19 M€ de chiffre d’affaires en 2022.
  • 17 M€ d’investissement en 2022.
  • 297 M€ de matériels.
  • 7 agriculteurs sur 10 sont adhérents à une Cuma en Aveyron (le ratio est de 5 sur 10 à l’échelle nationale).
  • 2025, les Cuma fêteront leur 80e anniversaire.
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