Rugby : Decazeville, une faible affluence pour un jeu alléchant

Abonnés
  • Le nombre d’entrée à Camille-Guibert n’a pas suivi la montée en puissance du Sporting depuis son accession en Fédérale 2.
    Le nombre d’entrée à Camille-Guibert n’a pas suivi la montée en puissance du Sporting depuis son accession en Fédérale 2. Centre Presse Aveyron - Jean-Louis Bories
Publié le
Philippe Cauffet

Concurrence des matches nationaux et internationaux, baisse de la démographie dans le Bassin… malgré le spectacle qu’ils proposent, les Decazevillois ne voient pas le nombre de spectateurs grimper à Camille-Guibert cette saison.

Un contraste détonnant. L’affluence de Camille-Guibert, le jour d’un match du Sporting n’est pas à la hauteur du jeu pratiqué par le XV decazevillois. Ils mériteraient mieux, ces joueurs qui se sont hissés il y a deux ans en Fédérale 2 devant près de 2000 supporters lors du match de la montée face à Vincennes. Une affluence record en Fédérale 3 et un score également exceptionnel de 56 à 3, confirmé par une victoire au match retour (12-19).

Depuis, tout portait à croire que le public suivrait, s’enthousiasmerait des résultats et surtout du jeu pratiqué qui devenait alors à l’alléchant à l’annonce de la signature de l’Aurillacois Albert Valentin, qui venait renforcer la force de frappe, déjà satisfaisante des lignes arrières decazevilloises. Mieux encore : cette saison, le Sporting c’est 36 points de moyenne par match à la maison et cinq essais par match. Il n’y a pas à dire, le spectacle est là !

Frédéric Mathou : "C’est décevant"

Même la première place de la poule, lors de trois journées consécutives, n’a pas été sujette à une augmentation de la jauge d’un stade si rempli, si enthousiaste dans un passé récent. Même lors de la saison 2018-2019, lorsque le SCD filait tout droit vers la Fédérale 3, le public répondait présent avec des affluences de quelque mille spectateurs.

Aujourd’hui, le nombre de spectateurs s’est stabilisé autour d’une moyenne de 500 personnes. Un constat que partage le président du club, Frédéric Mathou, aux commandes du club avec Patrick Malpel : "C’est vrai que les joueurs, avec le jeu pratiqué, mériteraient mieux. Si l’on veut rester positif, nous n’avons, tout de même pas perdu de monde au stade en comparaison à la saison dernière. Mais c’est toujours difficile de mobiliser les gens. Face à Sarlat, le leader (le 31 mars), il y a eu du monde mais le constat est là : c’est décevant et la vente des cartes d’abonnement ne va pas, non plus, en progressant."

La démographie ne plaide pas en faveur du SCD

Et le jeu pratiqué n’est certainement pas en cause. Le constat est tout autre, certainement sociétal, où encore financier. Comment faire avec la perte de pouvoir d’achat ? L’augmentation des prix de l’essence et la casse industrielle qui a vu la liquidation l’entreprise fleuron du Bassin, la SAM et ses 364 salariés. Autant d’employés que de personnes susceptibles de consommer local, de se permettre de lâcher un billet à l’entrée (10 euros) comme à la buvette de Camille-Guibert, un dimanche de match.

La démographie ne plaide pas à la faveur des coéquipiers de Loïc Rouquette. Selon les chiffres de l’Insee et en arrondissant ses derniers, pour se faire moins mal, Decazeville a perdu 1 000 habitants entre 2006 et 2021. Un chiffre alarmant pour un territoire dont ce club est, désormais, le seul porte-drapeau iconique.

La concurrence des matches télévisés

Le fatalisme atteint également son paroxysme lorsque les instances nationales ou internationales sortent leurs calendriers. "C’est clair : nous ne sommes pas aidés, reprend Frédéric Mathou. La concurrence des matches retransmis à la télévision ne va pas améliorer le nombre de spectateurs dans les stades. Pour exemple, dimanche dernier (7 avril) nous recevions Isle, un match capital pour la qualification. En même temps que notre match, il y a eu le huitième de finale de la coupe d’Europe entre Toulouse et le Racing."

Le dirigeant continue : "Dimanche prochain (14 avril), c’est pareil, la venue de 4 Cantons peut entériner notre qualification en cas de succès. À la même heure, il y aura Toulouse – Exeter, en quart de finale." Le rugby amateur subit le sort de la surmédiatisation du sport. Et lorsque l’on pense, à la demande des instances nationales pour le développement du rugby, la nécessité pour les clubs de devoir aligner des équipes dans toutes les catégories de jeunes, cela laisse songeur, sur la politique sportive de la Fédération.

Les dirigeants, par la voix de Frédéric Mathou, se veulent tout de même optimistes. "Dimanche nous avions invité l’école de Rugby Bassin, des familles sont venues au stade alors qu’elles n’avaient pas trop l’habitude. C’est positif de voir cela. Et si dimanche 14 avril, cela se passe bien, on peut espérer recevoir, début mai, pour le match de barrage et s’il y a qualification, l’engouement peut prendre en 32es de finale."

Comme partout dans le monde amateur, les fidèles, les acharnés sont toujours là. Impossible de la déloger de leurs gradins si emblématiques d’une enceinte decazevilloise où, quoi qu’il arrive, les joueurs donnent leur maximum pour leurs couleurs.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Decazeville

127000 €

2 Km Centre-ville, Maison T6 avec garage, terrasse, cave et terrain clos de[...]

Toutes les annonces immobilières de Decazeville
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?