Notoriété, communication, image… Après 100 jours à Matignon, quel est le bilan de Gabriel Attal ?

  • La cote de popularité de Gabriel Attal a chuté de six points.
    La cote de popularité de Gabriel Attal a chuté de six points. MaxPPP
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Centre Presse Aveyron

Après un début mené tambour battant et un vrai talent en matière de communication, l’arme anti-Bardella s’est enrayée. Mais le chef du gouvernement reste populaire et part à la relance.

Cela fait aujourd’hui 100 jours que Gabriel Attal est Premier ministre. Depuis le 9 janvier 2024, Emmanuel Macron a donné au pays son plus jeune chef du gouvernement. Avec l’ambition de régénérer le mandat présidentiel et de bousculer la majorité.

Une notoriété solide

Gabriel Attal, le double du Président, s’est construit une notoriété solide lors du mandat précédent, dans l’ombre de son mentor en franchissant toutes les étapes avec succès. Du ministère du Budget à celui de l’Éducation nationale, en passant par le porte-parolat du gouvernement, Gabriel Attal était nommé contre l’avis de François Bayrou et au détriment de ministres plus capés tels que Bruno Le Maire, Gérald Darmanin ou Julien Denormandie.

Un talent de communication hors pair

Emmanuel Macron a misé sur la jeunesse et ce talent de communication hors pair pour relancer son second quinquennat en situation de majorité relative à l’Assemblée nationale.

Gabriel Attal arrive alors qu’il vient de faire un passage éclair très remarqué à l’Éducation nationale en interdisant l’abaya à l’école. En affirmant un semblant d’autorité, il a imposé un style dynamique, différent de celui d’Élisabeth Borne, en maîtrisant les codes des réseaux sociaux et des médias.
Il promet beaucoup et assume un ton plus ferme en promettant "de changer la vie des classes moyenne et ceux qui travaillent". Il multiplie les déplacements sur le terrain, et promet beaucoup. Beaucoup trop. Car l’état de grâce prendra fin avec la crise agricole, alors qu’il souhaite être en première ligne et le dérapage des comptes publics qui l’empêche de promettre des jours meilleurs alors que les caisses sont vides… Il n’hésite pas à recadrer son ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, ce qui en dit long sur les relations entre les deux hommes.

Une bonne image mais un bilan mal jugé

Le style Attal perd de sa superbe et le Premier ministre veut répondre seul aux questions au gouvernement à l’Assemblée nationale avant de se faire plus rare.

Le Premier ministre repasse au second plan, derrière le Président qui reprend la main. Absent de la campagne des européennes qui s’annoncent calamiteuses pour son camp, le chef du gouvernement présenté comme "une arme anti-Bardella" a fait long feu.

Apprécié dans l’opinion publique

Pour autant, l’homme reste apprécié dans l’opinion publique, comme le confirme le sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro : 48 % des Français sondés estiment qu’il est "un bon Premier ministre". Les Français le trouvent dynamique (68 %), sympathique (62 %), ou "compétent (53 %). Gabriel Attal a rattrapé Édouard Philippe en tant que meilleur candidat possible pour représenter la majorité à la présidentielle, 44 % (+15 points) quand l’ex-Premier ministre chute de 5 points à 45 %, et fait deux fois mieux que ses concurrents au gouvernement, Le Maire (23 %) et Darmanin (21 %). Mais sur le bilan concret de son action à Matignon reste mal jugé par 69 % des Français, tout particulièrement sur le pouvoir d’achat (78 %), les comptes publics (73 %) et l’immigration (75 %).

Sur BFMTV ce jeudi soir à 20 h 50

Accroche Gabriel Attal sera sur le plateau de BFMTV ce jeudi 18 avril à partir de 20 h 50. Il sera l’invité exceptionnel de Face à BFM, présentée par Maxime Switek. Le Premier ministre sera interrogé par cinq journalistes et éditorialistes et devra répondre aux questions portées sur différents sujets d’actualité, à savoir la menace terroriste, les JO de Paris 2024, la violence à l’école, les élections européennes, la sécurité mais aussi la crise et les vives tensions au Moyen-Orient.

Remettre l’autorité au centre de son discours

Bilan : sa cote de popularité a chuté de six points. Pour fêter ses 100 jours et se relancer, Gabriel Attal a prévu de se rendre ce jeudi 18 avril à Viry-Châtillon, où a été passé à tabac le jeune Shemseddine, 15 ans, décédé des suites de ses blessures. Pour remettre l’autorité au centre de sa communication. Et relancer son fameux "tu casses, tu répares ; tu salis, tu nettoies ; tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter". Le Premier ministre a prévu d’évoquer un volet judiciaire et un autre sur "le rôle de l’école", notamment sur la question des internats, a précisé son entourage.

Par ailleurs, mercredi 17 avril, juste après le Conseil des ministres, Emmanuel Macron a demandé à Gabriel Attal de lancer une grande concertation sur la question de la violence des mineurs. Dans un contexte où les faits d’ultra-violence se multiplient.