Agro-alimentaire : l'Aveyron table sur son savoir-faire

  • Une "marque" pour sortir de la valeur d'usage et ouvrir sur le territoire et les emplois qu'il peut créer.
    Une "marque" pour sortir de la valeur d'usage et ouvrir sur le territoire et les emplois qu'il peut créer. Reproduction Centre Presse
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Xavier Rousseau

Avec 515 entreprises, 4 835 salariés et un chiffre d’affaires de 2,242 milliards d’euros en 2011, la filière agroalimentaire aveyronnaise représente l’un des poids lourds de l’économie locale. Et ses perspectives semblent tout aussi intéressantes.

Première filière industrielle du département en terme de chiffre d’affaires, deuxième en terme d’emplois et une progression constante du chiffre d'affaires : tous les clignotants de la filière agroalimentaire aveyronnaise sont au vert. "Le poids de l’agroalimentaire dans l’économie aveyronnaise est incontestable", se réjouit Hubert Calmettes, le directeur général d’Aveyron Expansion, l’agence de développement économique du département et relais départemental du pôle de compétitivité régional Agrimip en soutien à l’innovation. Dans le détail, entre une industrie de transformation "très importante" (plats cuisinés) et une filière viande où "un exploitant aveyronnais sur deux est sous signe ou démarche de qualité (AOC, AOP, IGP, Label rouge, label bio...), c’est énorme", la filière s’appuie sur une "valeur ajoutée" qui est un "argument à faire valoir auprès des grandes et moyennes surfaces". "Aujourd’hui, il est difficile de n’être que sur une valeur d’usage, explique Hubert Calmettes. Dans une logique marketing, il faut avoir une véritable histoire à raconter."

Fabriqué en Aveyron

L’exemple des 1 400 produits (alimentaires ou non) estampillés « Fabriqué en Aveyron » (un agrément porté par Aveyron Expansion en partenariat avec un comité interconsulaire) est "une manière de sortir de cette seule valeur d’usage". "C’est une estampille qui marque l’image du territoire, un territoire d’origine et/ou préservé", insiste le directeur général d’Aveyron Expansion. Une « typicité » qui caractérise les entreprises qui se portent le mieux, avec une volonté d’aller vers les circuits les plus courts possible. "Mes achats, ce sont mes emplois. On s’identifie à des achats citoyens", synthétise Hubert Calmettes. "La traçabilité qui revient au discours de sincérité à tenir est un avantage concurrentiel indéniable". Alors que les filières bois et automobiles « sont sous pression », la filière agroalimentaire est "épargnée" et tire parfaitement son épingle du jeu en terme d’emplois avec une "relative stabilité". "On y dénombre 4 835 salariés, mais il faut y ajouter ce que l’on appelle les emplois filière qui ont une imbrication très très forte". Forte diversité également des types d’emplois, de la production au marketing en passant par le commercial ou la recherche et développement. "On monte régulièrement en gamme en terme de profil d’emploi."

Une marge de progression considérable à l’export

Est-ce à dire que tout va bien dans le meilleur des mondes de l’agroalimentaire aveyronnais ? "La vraie difficulté du secteur est de préserver sa rentabilité, reconnaît Hubert Calmettes. Selon le secteur, elle est plus ou moins continue. Les niches à forte valeur ajoutée sont moins attaquées sur les prix (exemple de l’aligot Jeune Montagne, NDLR)."

Pour 2011 et 2012, la profitabilité des entreprises a été ainsi moindre, en raison essentiellement de la hausse des matières premières (céréales et pétrole) et d’une politique des prix de la GMS (grandes et moyennes surfaces) de plus en plus agressive. "Il faut savoir que 25 % des produits alimentaires sont vendus en promo." Reste que pour le directeur général d’Aveyron Expansion, la filière agroalimentaire "a un bel avenir" devant elle. D’abord "parce que l’image de l’Aveyron est telle que l’on imagine mal qu’elle ne soit plus valorisante" ; ensuite parce que "ses capitaines d’industrie sont de très bon niveau" ; ensuite toujours, parce qu’"avec seulement 6 % de la filière consacrée à l’exportation, il y a une marge de progression considérable" ; enfin parce que "l’innovation qui porte le secteur est importante". "Sur les 140 projets annuels que porte Aveyron Expansion, de plus en plus concernent la filière agroalimentaire".

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