Rodez : le voleur exhibitionniste condamné à un an de prison

"Vous êtes un parasite, un retraité du crime, le cauchemar des gens tranquilles". Le substitut de procureur Chérif Chabbi ne mâche pas ses mots à l’encontre de P.L. un sexagénaire jugé hier en comparution immédiate au tribunal de Rodez. L’homme, petit, chauve et vêtu d’une marinière, est arrivé avec le bras en écharpe, pour répondre des faits de tentative de vol, outrage, rébellion et exhibition sexuelle. "Un dossier pas banal", précise le substitut Chaabi. 

Tentative de vol chez une octogénaire

Tout a commencé le 16 août, rue Planard à Rodez. "Il était près de 16 heures, j’étais seule chez moi, je venais de sortir sur le palier et en retournant dans mon appartement je n’ai pas refermé le verrou", explique clairement Madame V., la victime âgée de 82 ans, à la barre du tribunal. "Je suis allée dans la salle de bain pour me mettre du rouge à lèvre, et j’ai entendu un petit bruit dans la cuisine. Je suis allé voir, il n’y avait rien. J’ai pensé que c’étaient les voisins, précise-t-elle. Mais, j’entends encore un bruit. Alors, je ressors de la salle de bain sur la pointe des pieds et j’aperçois ce monsieur (en désignant l’homme dans le box)de dos, en train d’essayer de sortir de chez moi. Je me suis précipitée en criant “que faites-vous chez moi ?” Et il me répond: “Excusez-moi, je me suis trompé”."Je l’ai saisi et serré autant que j’ai pu, mais il a réussi à s’enfuir."

"J'ai pété les plombs !" 

Munie de la description de l’homme, la police qui avait été entre-temps alertée, l’arrête finalement quelques rues plus loin. "Je ne sais pas ce qu’il m’est arrivé. J’allais tranquillement voir une partie de pétanque et les policiers me sont tombés dessus", se défend l’accusé qui a entrepris son parcours de délinquant il y a une dizaine d’années. "Avant cela, je travaillais, puis j’ai perdu de vue mon entourage et j’ai eu ce cancer de la vessie. J’ai pété les plombs !" P.L. qui cumule déjà une dizaine de condamnations réfute pourtant les accusations. "Je n’étais pas dans l’immeuble, cette dame se trompe."

Insultes et plus encore

Emmené au commissariat, l’homme s’emporte, insulte les policiers et refuse de se soumettre aux relevés d’empreintes. Les forces de l’ordre devront même employer la manière forte pour le plaquer au sol. "Je voulais me fracasser le crâne contre le mur. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour qu’ils cessent de me frapper. On n’est plus au temps des Borgia", poursuit-il. "Et les exhibitions sexuelles?", questionne le juge Olivier en référence aux dires des deux policiers qui accusent le prévenu de leur avoir montré son sexe et d’avoir mimé une masturbation. "C’est faux. Jamais, quelle horreur. J’ai été élevé par les religieux. Ils ont fait cela pour me charger", lance-t-il sans se démonter. "J’étais énervé, je les ai insultés, c’est vrai, mais pour le reste tout est faux." La défense du prévenu n'y changera rien. Le tribunal à suivi à la lettre les réquisitions du procureur en condamnant P.L. à un an de prison ferme avec mandat de dépôt à la clef.