Manifestations dans plusieurs villes de France pour la légalisation du cannabis

  • Manifestation à Toulouse le 10 mai 2014 à l'occasion d'une "marche mondiale" pour demander la légalisation du cannabis
    Manifestation à Toulouse le 10 mai 2014 à l'occasion d'une "marche mondiale" pour demander la légalisation du cannabis AFP - Remy Gabalda
  • Manifestation à Toulouse le 10 mai 2014 à l'occasion d'une "marche mondiale" pour demander la légalisation du cannabis Manifestation à Toulouse le 10 mai 2014 à l'occasion d'une "marche mondiale" pour demander la légalisation du cannabis
    Manifestation à Toulouse le 10 mai 2014 à l'occasion d'une "marche mondiale" pour demander la légalisation du cannabis AFP - Remy Gabalda
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    Manifestation à Toulouse le 10 mai 2014 à l'occasion d'une "marche mondiale" pour demander la légalisation du cannabis AFP - Remy Gabalda
Publié le
AFP

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés samedi à Paris et en région, joint à la bouche ou feuille de marijuana en main, à l'occasion d'une "marche mondiale" pour demander la légalisation du cannabis.

A Paris, les manifestants se sont réunis place de la Bastille, à l'appel d'associations d'usagers, dont Cannabis sans frontières, au cri de "libérez Marie-Jeanne!" (surnom donné à la marijuana, ndlr).

Musique reggae en fond sonore, ils ont rejoint la place de la République, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "légalisez pour l'égalité" ou "un joint pour le trou de la Sécu".

"Dans un premier temps, on souhaite la légalisation du cannabis à usage thérapeutique. Et au-delà, on veut la fin de la prohibition", explique Farid Ghehiouche, fondateur de Cannabis sans frontières.

"Dans beaucoup de pays, le débat évolue. Mais en France, les responsables politiques font de l'idéologie, ils font preuve d'irrationalité", estime M. Ghehiouche, pour qui "la légalisation ferait descendre en flèche la criminalité".

Cheveux teints en violet et chapeau de pirate vissé sur la tête, Stéphanie Geisler acquiesce fermement, entre deux bouffées de marijuana.

"La répression, ça fait des années qu'elle existe, ça ne marche pas. On ne peut pas empêcher les gens de fumer", assure la jeune femme de 28 ans, venue pour "faire avancer le débat".

La "marche mondiale du cannabis", créée en 1999, était programmée cette année dans une soixantaine de pays. Dans beaucoup d'entre eux, dont le Canada, les USA ou l'Allemagne, les rassemblements ont eu lieu le 3 mai.

En France, où la manifestation était organisée pour la 13ème année consécutive, 13 villes devaient participer à l'évènement.

- 'Anti-stress' et 'milliers d'emplois' -

A Lyon, comme à Rennes, Lille ou Marseille, seuls une vingtaine de militants ont fait le déplacement, selon des journalistes de l'AFP sur place.

A Metz, la "marche mondiale" a réuni quelque 40 personnes, la plupart âgées d'une petite vingtaine d'années, devant un plan d'eau en bordure de la ville.

Parmi les manifestants: Louis Behr, 24 ans, décidé à défendre "l'utilité thérapeutique, mais aussi industrielle et écologique" de la marijuana.

"Les politiques répressives en France font plus de mal que la substance elle-même", assure cet étudiant en art du spectacle, citant "les règlements de comptes entre trafiquants, la consommation des mineurs et les produits frelatés".

"La maladie la plus prégnante aujourd'hui c'est le stress, et le cannabis c'est un anti-stress pour beaucoup de gens", dit-il.

Selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies, 1,2 million de personnes fument régulièrement du cannabis (plus de 10 fois par mois) en France. Le chiffre d'affaires du trafic est estimé entre 700 millions et un milliard d'euros.

Selon la mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie (MILDT), le cannabis entraîne des difficultés de concentration et peut engendrer ou aggraver, chez certaines personnes vulnérables, des troubles psychiques comme l'anxiété ou la dépression.

"Des gens qui fument, il y en a dans toutes les couches de la société", assure pourtant Jean-François Diverres, 52 ans, membre du Collectif d'information et de recherche cannabique.

"La légalisation permettrait de réguler le marché. Ça créerait des milliers d'emplois et ça ferait des recettes fiscales pour l’État", grâce aux impôts qui pourraient être appliqués sur les ventes de cannabis, affirme-t-il.

L’Uruguay est devenu en décembre le premier pays au monde à voter une loi régulant la chaîne de production du cannabis sous autorité de l’État. La légalisation, destinée à combattre le trafic de drogues, a été ratifiée cette semaine.

En France, le cannabis est prohibé depuis 1970 et interdit par le code de santé publique, avec au maximum un an de prison et 3.750 euros d'amende. Mais dans la pratique, l'emprisonnement pour usage est exceptionnel.

Source : AFP

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