Européennes: ultime appel de Valls à dire "non au populisme"

  • Le Premier ministre Manuel Valls le 23 mai 2014 à Lyon
    Le Premier ministre Manuel Valls le 23 mai 2014 à Lyon AFP - Jeff Pachoud
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AFP

Le Premier ministre Manuel Valls a appelé à dire "non au populisme" vendredi soir à Villeurbanne (Rhône) lors du dernier meeting du PS pour la campagne des élections européennes de dimanche, dans un dernier effort pour limiter la casse lors d'un scrutin que le Front national aborde en position de léger favori devant l'UMP.

"Quand on est de gauche, quand on est patriote, on ne peut accepter d'être représenté dimanche soir aux yeux de l'Europe et du monde par ce parti d'extrême-droite, qui n'a pas renoncé à son discours de haine et d'exclusion", a lancé M. Valls.

"A ceux qui hésitent à aller voter, je dis: il faut dire non, il faut dire non au populisme, à ceux qui veulent faire sortir la France de l'Histoire", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre s'exprimait devant un parterre d'un millier de personnes, dont plusieurs de ses ministres, le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis et le candidat des socialistes à la présidence de la Commission européenne, "cet Allemand si Français, ce Français si Allemand", Martin Schulz.

Près de 46 millions de Français sont appelés aux urnes pour élire dimanche les députés français au Parlement européen, un scrutin auquel moins d'un sur deux seulement devrait participer.

Deux mois après les municipales, cette consultation, qui sera le premier test électoral de Manuel Valls, se tient dans un contexte marqué par la défiance à l'égard de l'Europe, l'impopularité record de François Hollande et les divisions de l'UMP.

Le premier parti de France, et de loin, devrait être l'abstention: selon les instituts de sondages, elle pourrait frôler, voire battre le record des européennes de 2009 (59,4%).

A en croire tous les derniers sondages, le Front National de Marine Le Pen est en passe de gagner son pari de sortir en tête du scrutin.

Après ses scores souvent élevés aux municipales, le FN est cette fois crédité de 22-23% environ, devant l'UMP 1 à 2 points derrière, et un PS autour de 16-17%, proche de son mauvais score (16,5%) des européennes de 2009.

- Climat extrêmement délicat -

Ces sondages doivent toutefois être pris avec précaution, les précédents scrutins européens ayant souvent réservé des surprises.

Manuel Valls, qui a participé à quatre meetings depuis la semaine dernière, a précisément demandé que la "surprise" soit le score des socialistes.

"On vote pour que la surprise, ça soit la victoire des socialistes, pour qu'en Europe il y ait une majorité de gauche au Parlement européen et que Martin Schulz soit le prochain président de la Commission européenne", a-t-il lancé.

"Cette énergie" positive pour le camp socialiste, "elle est là, elle monte", selon le Premier ministre.

Martin Schulz a voulu voir un motif d'espoir dans le mauvais score --encore préliminaire-- du populiste néerlandais Geert Wilders aux européennes aux Pays-Bas. "Soyons tous des Hollandais maintenant", a-t-il lancé à Villeurbanne.

Le climat reste pour autant extrêmement délicat: l'Union européenne fait presque autant de mécontents (49%) que de satisfaits (51%), d'après un sondage Ifop. Seuls 38% des Français pensent que leur pays gagne à faire partie de l'Union européenne.

Signe que l'extrême-droite est parvenue à installer ses thèmes de prédilection au centre du jeu, la question de l'immigration a occupé la plus grande partie du seul débat télévisé à une heure de grande écoute, jeudi, entre dirigeants politiques français.

La tâche de Mme Le Pen est facilitée par les difficultés de l'UMP, large vainqueur des élections municipales mais incapable de parler d'une seule voix sur l'Europe et handicapée par des soupçons d'anomalies financières en son sein, sur fond de rivalités avant la présidentielle de 2017.

Nicolas Sarkozy est du coup sorti de son silence, d'abord pour mettre en garde l'électorat de droite contre un vote extrême. "Vouloir la destruction de l'Europe, c'est mettre en péril la paix sur le continent européen. Jamais je ne pourrai l'accepter", a affirmé l'ancien président dans une tribune de presse.

Les socialistes abordent le scrutin avec pessimisme, d'autant qu'ils souffrent de la concurrence des écologistes mais aussi de Nouvelle Donne (centre gauche), créditée de 2-3%. "Je suis inquiet", a confié un ministre à l'AFP, croyant à "une vague blanche" (l'abstention) mais pas à "une vague brune" (le FN) ou "bleue" (l'UMP).

En tout cas, Manuel Valls a prévenu mercredi qu'il n'y aurait "pas de changement de gouvernement" ni de "ligne économique", quel que soit le résultat.

Hormis le FN, aucune force politique n'a émergé dans la campagne: ni l'alliance UDI-MoDem, privée de Jean-Louis Borloo, ni les écologistes d'EELV, ni le Front de gauche où Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent (PCF) ont rarement accordé leurs violons ces derniers mois. Ils recueilleraient entre 7 et 9% des voix.

Source : AFP

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