Aveyron : comment favoriser la reprise des entreprises

Le problème de la reprise et de la transmission d’entreprise n’est pas d’aujourd’hui mais il risque de sérieusement s’amplifier et de prendre des proportions inquiétantes dans les années à venir, avec le passage à l’heure de la retraite des baby-boomers.

En Aveyron, quelque 2 000 chefs d’entreprises ont plus de 55 ans. Et ce dans tous les domaines d’activité, qu’il s’agisse de commerce, d’artisanat, de services ou d’industrie, sur l’ensemble du territoire départemental. Autant dire qu’il est temps de prendre les devants, afin de préparer leur succession et de préserver ce tissu économique, dans toute sa diversité.

C’est bien pour cette raison que les services de la chambre de métiers et de l’artisanat et ceux de la chambre de commerce et d’industrie ont décidé d’unir leurs efforts et de mutualiser leurs moyens pour agir ensemble. Vendredi, et ce pour la première fois, les deux chambres consulaires organisaient en commun un forum sur ce délicat sujet de la transmission et de la reprise d’entreprises. Le matin, plusieurs ateliers étaient proposés sur diverses thématiques (l’évaluation de l’entreprise et de la retraite, la fiscalité de l’entreprise, les modalités de création ou de reprise, le financement d’un projet, la protection sociale du chef d’entreprise), l’après-midi étant réservé à des entretiens individuels, dans le cadre d’une bourse aux entreprises. L’occasion de mettre particulièrement l’accent sur les 120 offres de reprise, gérées par les deux chambres consulaires, ainsi que les mesures d’accompagnement.

Encore trop de méconnaissance

Tant du côté de la présidente de la chambre de métiers et de l’artisanat, Christine Sahuet, et de la directrice du service économique, Anne Bousquié, que du président de la commission création et développement d’entreprises, Christian Viguier, tout le monde en convient: la reprise d’entreprise est, avant tout, victime d’une réelle méconnaissance, alors qu’il existe un fort potentiel d’entreprises parfaitement viables, sur l’ensemble du territoire aveyronnais. Une réalité d’autant plus sensible que nombre de ces entreprises, notamment en milieu rural, permettent de maintenir le lien social. Preuve qu’il y a de la marge, 20% seulement des nouvelles immatriculations de sociétés concernent des reprises.

Pour Christian Viguier, il importe, avant tout, d’inciter les chefs d’entreprises à préparer la transmission de leur activité et de ne pas attendre le dernier moment, car il est souvent trop tard. Les mesures d’incitation financière à la reprise d’activité, en direction par exemple des salariés d’une entreprise, semblent également insuffisantes.

Dans tous les cas, ce forum aura permis de rappeler les vertus des mesures d’accompagnement mises en œuvre par les chambres consulaires, avec un taux de réussite dans la reprise d’une activité qui passe de 60% à 75% au bout de cinq ans pour un porteur de projet bénéficiant de ce soutien.