Énergie. Dès le mois de février, un chantier de onze mâts éoliens va s’ouvrir sur la commune d’Arques. Le premier d’une longue série puisque la préfecture a accordé 22 permis d’installation pour 122 mâts supplémentaires.
En 2015, l’éolien en Aveyron aura de nouveau le vent en poupe. Un constat qui ne plaît pas à tout le monde, notamment aux opposants (lire par ailleurs), mais que les maires approuvent dans son ensemble. Au total, 22 permis ont été délivrés par la préfecture. Ainsi, 122 mâts éoliens supplémentaires seront implantés dans la vallée de l’Aveyron et le sud du département. Cinq permis déposés sont en cours d’instruction par la préfecture. Les communes de Brusque, Camarès, Peux-et-Couffouleux, Flavin et Naucelle étudient également la possibilité d’installer des mâts (16 au total) sur leur territoire.
Coup d'accélérateur
À ce jour, 94 mâts sont en service sur tout le département (carte interactive). C’est donc un coup d’accélérateur éolien qui va permettre de relancer une filière relativement moribonde en France. La levée d’une partie contraignante de la législation a facilité le renouveau de la filière, notamment avec l’assouplissement des règles permettant à un projet éolien de bénéficier du prix d’achat par EDF (particulièrement intéressant) de l’énergie produite.
Huit ans pour construire une éolienne
Jusqu’alors, seuls les projets implantés dans le périmètre d’une Zone de développement éolien (ZDE) pouvaient en bénéficier. Désormais, ce zonage est effectué à l’initiative des communes ou communautés de communes et validé par les préfets qui octroient aux projets un droit au rachat de l’électricité par EDF. De plus, la règle dite des «cinq mâts» a été abrogée. Elle obligeait jusque-là tout projet d’implantation à prévoir au moins cinq éoliennes, et réduisait donc le nombre de parcs installés. La loi Grenelle II interdit toutefois l’installation de parcs éoliens à moins de 500 mètres des habitations. Mais de l’avis de certains maires qui ont choisi les éoliennes, "les procédures en France sont si lourdes qu’il faut huit ans pour en construire une, contre quatre dans le reste de l’UE".
Concilier finances et attractivité
Malgré ces contraintes, cette source d’énergie peut se révéler juteuse pour les communes en manque de trésorerie, mais également pour les propriétaires qui louent leurs terres, les intercommunalités et les conseils généraux. Jean-Louis Grimal, le président de l’Association des maires de l’Aveyron, émet toutefois un bémol: "Si l’aspect financier est intéressant, l’implantation d’éoliennes ne doit pas nuire à l’attractivité de notre territoire". Car malgré un cadre strict, la polémique sur les éoliennes se poursuit: elles sont tour à tour accusées d’affecter la santé des riverains, notamment par leurs nuisances sonores, de nuire aux oiseaux et chauve-souris, de dégrader les paysages...
Et les anti-éoliens multiplient les recours en justice pour faire annuler les permis. Un argument que réfute depuis longtemps Manuel Cantos, président de la CCI, pour qui "l’éolien est une des solutions pour dynamiser les petites communes. Les éoliennes sont aussi source d’emplois". Alors que d’autres, comme le Comité Causse Comtal, prônent un développement raisonné et raisonnable de l’éolien, "sous réserve d’implantations sérieusement réglementées et d’une information complète de la population bien en amont de l’enquête publique de la part des promoteurs éoliens."
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