Erwin Zelazny : après Nantes, «retrouver du plaisir» avec le Raf

Comme n’importe qui, il est d’abord passé par la case détection. Comme Chebake ou Banor avant lui, il est venu faire ses preuves, sans aucunes garanties. Mais à la différence de ses deux prédécesseurs, qui arrivaient des divisions inférieures, Erwin Zelazny débarquait à la journée de test du Rodez Aveyron football, en mai, avec les étiquettes de l’élite et du cocon de la Jonelière, le centre de formation du FC Nantes.

Chez les Canaris, où il a atterri à 12 ans, il a ensuite été professionnel et a découvert la Ligue 1 ou les coupes nationales. Mais tout cela, le gaillard de 23 ans (1,86 m, 80 kg) l’a rapidement évacué, mercredi lors de sa présentation officielle sous ses nouvelles couleurs ruthénoises. «Je suis jeune et j’ai certes de l’expérience. Mais je suis là pour retrouver la compétition, le plaisir avant tout. Après, CV ou non...», soufflait-il, questionné sur son bagage atypique à ce niveau. 

Des Bleuets avec Lacazette aux oubliettes du FC Nantes

Le plaisir. Le natif de Grande-Synthe (Nord) n’a que ça à la bouche, avec l’obsession de ceux qui ont en perdu le fil. International français U16, U17 et U18 avec la génération 1991, celle des Grenier, Lacazette et Kakuta, Zelazny a pourtant longtemps semblé sur la voie royale. Mais après avoir été deuxième ou troisième gardien du FC Nantes, le bonhomme a vu l’histoire prendre un mauvais tour. «Je sors d’une dernière saison compliquée, reconnaît-il. À un an de la fin de mon contrat, j’ai voulu partir mais comme le club était interdit de recrutement, ça n’a pas abouti. Et en octobre, j’ai été écarté de toutes les compétitions, je m’entraînais seul ou avec la réserve.»

De ces «moments pas faciles», venus après des «boulettes» qui lui avaient valu quelques railleries, Zelazny a gardé une conviction: seul jouer lui permettra de rebondir. Rodez s’est alors présenté au portier et à son agent Stéphane Trévisan, lui-même ex-goal de l’OM ou de Guingamp, pour un contrat fédéral d’au moins une saison. «J’aurais pu aller en L2, en National mais sans aucune garantie de temps de jeu, détaille l’ex-coéquipier d’un certain Ronny Rodelin chez les Canaris. Sauf qu’aujourd’hui, j’ai besoin de compétition. Il faudra retrouver quelques repères mais je ne suis pas inquiet. J’arrive avec beaucoup d’humilité. À moi d’être prêt.» La nouvelle histoire de Zelazny débute mardi prochain avec la reprise de l’entraînement du Raf. D’ici là, il pourrait être rejoint par deux autres recrues, a priori un défenseur et un milieu.