Decazeville : la mercerie Latapie baisse définitivement son rideau

  • Plus qu’un commerce, la mercerie était devenu un symbole à maints égards.
    Plus qu’un commerce, la mercerie était devenu un symbole à maints égards. Centre Presse
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Centre Presse Aveyron

Commerce. À 94 ans, dont 74 passés derrière le comptoir de sa boutique, Henriette Latapie, affaiblie par le poids des ans, tourne la page. Avec cette fermeture, le centre-ville perd un peu plus de son âme.

D’ici à quelques semaines, au plus tard au 15 août, la mercerie Latapie, située à l’angle des rues Cayrade et Clemenceau, baissera définitivement son rideau. À ce jour aucun repreneur ne s’est manifesté et il y a peu de chance qu’un se présente.

De larges banderoles jaune fluo annoncent la couleur « Liquidation totale, tout doit disparaître ». Âgée à présent de 94 ans, trop fatiguée par le poids des ans, Henriette Latapie qui avait, depuis quelques mois, aménagé ses horaires de travail, n’ouvrant plus sa mercerie que quelques heures l’après-midi, tourne donc définitivement la page. Et même si depuis quelques semaines le stock se vide inexorablement les étagères et les multiples recoins du magasin regorgent encore de beaucoup de bonnes affaires et d’articles rares.

« Hier (lundi), confie Corinne Manouvrier, l’employée embauchée il y a un an de cela pour épauler Henriette, des clients qui travaillent comme costumiers dans le monde du théâtre sont repartis les bras chargés de poches pleines à craquer ».

74 ans derrière le comptoir

Il y a quatre ans de cela, à l’occasion de ses 90 ans, Henriette Latapie, qui était alors encore fraîche comme un gardon, avait eu les honneurs de la presse locale, régionale et même nationale puisque le journal de Jean-Pierre Pernaut, sur TF1 lui avait consacré un sujet. Une consécration bien méritée puisqu’elle fêtait également ses 70 ans passés derrière son comptoir. Une longévité qui lui avait valu le respect et l’affection de ses coreligionnaires commerçants et un trophée décerné par Manuel Cantos, le président de la CCI. « Ma mère y était restée jusqu’à 92 ans », lançait-elle en souriant. Henriette aura fait mieux qu’elle !

Au terme de la liquidation, c’est l’ensemble de la maison qui sera mis en vente, et c’est vraiment une page du commerce local qui se tournera. L’histoire professionnelle d’Henriette Latapie, commencée au début des années quarante, est à lire comme l’histoire du commerce local - pas seulement decazevillois d’ailleurs !

Très florissant dans les années d’après guerre, jusqu’à la fin des trente glorieuses, plus chaotique par la suite, au fur et à mesure que les usines et la mine fermaient et que se développaient par ailleurs des centres commerciaux trop loin des centres bourgs. En cela, sa longévité aura fait d’elle une espèce de résistante qui manquera non seulement au décor, mais au vivre ensemble.

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