Football: Rodez "profite" d'Arles-Avignon

Voilà une première bonne chose de faite. Et c’est bien tout ce qu’il fallait à ce Rodez Aveyron football nouvelle mouture: débuter sa campagne 2015-2016 par un succès inaugural. Qu’importe le flacon d’un contexte adverse très compliqué de relégation administrative et de changement d’actionnaires et de président, l’important était bien l’ivresse d’une victoire. Quand bien même celle-ci ne leur aura pas épargné quelques frayeurs.

Bien sûr, pour esquisser un début de jugement de valeur sur cette équipe ruthénoise, il faudra attendre de retrouver, dès samedi prochain, une opposition plus conséquente, à Mont-de-Marsan. Car, hier, face à une formation coachée par l’adjoint d’un Victor Zvunka en tribunes (de presse) et composée d’une grosse majorité de U19 nationaux et de quelques joueurs de CFA2, difficile de situer ce Raf. Toujours est-il qu’il a évité le piège, celui de se croire en terre conquise avant même d’avoir ouvert son compteur en Avignon.

Sans aucun doute, l’ouverture du score rapide d’un Jérémie Roumégous replacé au milieu de terrain par son nouvel entraîneur, Laurent Peyrelade, lui a grandement facilité la tâche. À la 18e minute, l’ex-stoppeur reprenait du plat du pied un service caviar du très remuant Joris Chougrani et, subitement, la fougue des Provençaux, qui n’avaient guère que cela à opposer, était retombée. Sans doute encore, le second but, inscrit en fin de match par Pierre Bardy sur un centre de Charly Pereira-Lage (80e), l’a aussi énormément soulagé.

Car si, sur le papier, l’entrée en matière a été idéale, sur le terrain, le nouveau capitaine Lorthioir et sa bande ont aussi démontré qu’ils étaient en quête de réglages. Assimiler ce nouveau jeu fait de passes courtes et de possession ne se fait pas en un jour. Cela s’est vu hier, à l’image d’un Sébastien Da Silva rarement trouvé. Et cela aurait pu coûter cher aux Aveyronnais si le tir d’Es Sbaï avait été à peine plus précis (33e), ou surtout si Erwin Zelazny n’avait pas sorti deux fois le grand jeu. Car avant de se mettre à l’abri, et malgré un poteau (65e) puis une barre (84e) de Chougrani et d’un Mohamed Camara déjà impressionnant, le Raf s’est exposé. Et sans un arrêt réflexe impeccable sur une tête de Niang (63e) et un face à face gagné devant Tafroute (70e) par l’ex-portier nantais, la soirée n’aurait sûrement pas été si douce.

Qu’importe, dans un Parc des Sports déserté, le Raf a bien commencé sa saison par l’ivresse d’une victoire. Et c’est déjà une première bonne chose de faite.