En 2014, l'Aveyron a réalisé un chiffre d’affaires de près de 10 milliards

  • Le président de la CCI Aveyron Manuel Cantos veut rester optimiste.
    Le président de la CCI Aveyron Manuel Cantos veut rester optimiste. JB
Publié le , mis à jour
Joël Born

Conjoncture. Le président de la CCI Manuel Cantos a fait le point sur la situation économique départementale. Évoquant bien des sujets, y compris ceux qui fâchent comme l’aéroport ou le traitement des ordures ménagères.

Fidèle à son habitude, le président de la chambre de commerce et d’industrie, Manuel Cantos, a profité de sa conférence de presse de rentrée pour faire le point sur la conjoncture économique départementale, au regard, bien évidemment, d’un contexte national passablement morose. «Sans aller dire que le département est en bonne santé, ce serait prétentieux, nous nous portons plutôt mieux que nos voisins», a-t-il résumé, mettant en exergue un taux de défaillance des entreprises (1,3%) le plus bas de France et un taux de chômage (7,3%) qui reste contenu. «Nous avons une grande diversité d’activités et c’est sûrement pour cela que nous résistons relativement bien.» 

Le commerce devant l’industrie

Entre autres sujets d’inquiétudes, le président évoque le vieillissement de la population (24,5% de plus de 65 ans en Aveyron, contre 17,1% de moyenne nationale) et le dépeuplement des zones rurales au profit des zones urbaines. L’occasion de rappeler que le Grand Rodez concentre à lui seul pratiquement la moitié de l’activité économique départementale. Tous secteurs confondus, en 2014, les entreprises aveyronnaises ont réalisé 9,718 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le commerce (gros, détail et grande distribution) se taille la part du lion avec 4,336Md€. Très loin devant l’agriculture (154 M€).

 

«L’Aveyron a des atouts» 

Dans l’agroalimentaire, trois projets de plus de 5 M€ sont en cours et de gros dossiers comme ceux de Lisi-Aerospace ou Nutergia sont lancés. Parmi les points faibles, le secteur du BTP continue d’éprouver d’importantes difficultés même si la plupart des entreprises survivent, après avoir adapté leurs effectifs.

L’hôtellerie, notamment les établissements intermédiaires, et le petit commerce, y compris à Rodez, souffrent et courbent l’échine. Le président de la CCI s’avoue toutefois relativement optimiste. «L’Aveyron a des atouts. Les Aveyronnais sont entreprenants et ont encore beaucoup de choses à prouver. Nous devons cependant travailler avec les élus pour essayer de maintenir de l’activité sur tout le territoire.» 

Routes, aéroport, très haut débit

L’aménagement de la RN 88 et de la liaison entre l’A75 et l’A20 par la RD840 constitue pour Manuel Cantos des priorités départementales, au même titre que le développement du très haut débit, «un enjeu vital», ou le désenclavement aérien. À propos de l’avenir de l’aéroport et des atermoiements de la compagnie Hop!, le président de la CCI a été clair : «Ce n’est pas la bonne compagnie, les engagements n’ont jamais été respectés. J’ai du mal à comprendre que l’on ait autant de difficultés sur cette ligne.»

Dans tous les cas, il espère que la ligne Rodez-Paris sera prochainement subventionnée. Au moins par l’État. Dans un autre domaine, Manuel Cantos s’est dit plutôt favorable au projet Sévigné de traitement des ordures ménagères. «On sera obligé d’avoir une usine de traitement, et je n’ose imaginer qu’on ne puisse trouver un terrain en Aveyron.» Enfin, il a, bien évidemment, réaffirmé la volonté de la CCI d’être force de propositions permanente. «Vouloir affaiblir les CCI, c’est se tirer une balle dans le pied. Nous avons le désir de faire beaucoup de choses. Nous ne sommes malheureusement pas totalement maîtres du jeu.»

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