Croissance: reprise poussive en 2015 avec +1,1%, après 4 années atones

  • La croissance du Produit intérieur brut (PIB) a atteint 1,1% en France en 2015, après s'être établie au quatrième trimestre à 0,2%
    La croissance du Produit intérieur brut (PIB) a atteint 1,1% en France en 2015, après s'être établie au quatrième trimestre à 0,2% AFP - PHILIPPE HUGUEN
  • Le ministre des Finances Michel Sapin à son arrivée le 28 janvier 2016 à l'Elysée à Paris
    Le ministre des Finances Michel Sapin à son arrivée le 28 janvier 2016 à l'Elysée à Paris AFP - BERTRAND GUAY
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Centre Presse Aveyron

L'activité économique a redémarré en France en 2015 avec une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 1,1%, une reprise toutefois poussive après quatre années de croissance atone.

Sur le seul quatrième trimestre, l'activité a augmenté de 0,2%, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), ce qui porte la croissance sur l'ensemble de l'année à 1,1%.

Ce chiffre, conforme aux dernières prévisions du gouvernement, est le plus haut niveau atteint depuis 2011. En 2014, la France avait enregistré une croissance de 0,2%. Mais il est a priori inférieur à celui de la zone euro, qui devrait atteindre 1,5% en 2015, selon l'Insee.

"2015 a été l'année de la reprise", s'est félicité le ministre des Finances Michel Sapin, se réjouissant que les Français n'aient "pas baissé les bras" malgré les attentats de janvier et de novembre.

"La reprise doit s'amplifier en 2016 et nous permettre d'avoir plus d'emplois. C'est notre priorité", a-t-il ajouté, dans une réaction transmise à l'AFP.

Pour l'heure, le gouvernement n'a pas réussi à réduire le chômage. Selon le ministère du Travail, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a augmenté de 15.800 personnes (+0,4%) en décembre, concluant l'année sur un record de 3,59 millions de chômeurs en métropole. Sur l'ensemble de l'année, Pôle emploi a accueilli 89.900 chômeurs supplémentaires (+2,6%), même s'il s'agit de la plus faible hausse depuis 2010.

"C'est encore insuffisant - les chiffres du chômage (...) le soulignent une nouvelle fois", a reconnu jeudi Manuel Valls, observant cependant que "pour la première fois depuis 2011, nous créons à nouveau de la croissance".

Pour l'Insee, l'activité économique devrait effectivement retrouver de l'élan en 2016, et enregistrer une croissance de 0,4% aussi bien au premier qu'au deuxième trimestre.

- "Année transitoire" -

En 2015, les dépenses de consommation des ménages, qui contribuent traditionnellement à la solidité de l'activité, ont augmenté de 1,4% en 2015, selon l'Institut.

Les investissements des entreprises, moteur attendu d'une reprise économique durable, ont progressé de 2% par rapport à 2014.

Les exportations ont quant à elles bondi de 5,9% en 2015, alors que les importations ont augmenté de 6,1%. De fait, "le solde extérieur contribue encore négativement à la croissance en 2015 (−0,2 point) mais moins qu'en 2014 (−0,5 point)", selon l'Insee.

Dans sa dernière note de conjoncture publiée le 17 décembre, l'Insee avait abaissé sa prévision de croissance pour le dernier trimestre de 2015, à 0,2% contre 0,4%.

A l'origine de cette révision, les attentats du 13 novembre à Paris qui ont eu un impact sur certains secteurs d'activité (commerce, tourisme, hôtellerie-restauration) et des températures particulièrement clémentes à l'automne qui ont eu un effet sur les dépenses en énergie et en habillement, ainsi qu'un trou d'air dans la consommation de produits manufacturés.

Selon Mathieu Plane, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), "les effets de diffusion du (prix bas) du pétrole sont lents", ce qui expliquerait en partie la mollesse de la croissance en 2015.

Jusqu'à présent, les entreprises ont surtout tiré profit de ce bas coût pour redresser leurs marges, a-t-il observé. Mais à plus long terme, elles pourraient choisir d'investir ou de baisser leurs prix.

"2015 est plutôt une forme d'année transitoire", avec des éléments qui peuvent réamorcer un début de croissance, a-t-il estimé.

La question est maintenant de savoir si la France en 2016 arrivera véritablement "à enclencher une reprise et à sortir de cette croissance molle", s'est interrogé l'économiste.

Pétrole, euro et taux d'intérêt bas associés à la montée en charge des dispositifs fiscaux mis en place par le gouvernement, avec notamment le pacte de responsabilité et le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), devraient permettre de transformer l'essai, a-t-il estimé.

Source : AFP

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