Da Cunha : un seul être vous manque...

Un rallye du Rouergue sans Jean-Michel Da Cunha et Sébastien Durand, c’est comme une coquille sans œuf, un gâteau sans cerise... Depuis 13 ans désormais, l’épreuve vit une véritable idylle avec l’équipage aveyronnais, indissociable de son succès populaire.

Samedi soir encore, à l’heure du podium, ils seront certainement nombreux à avoir une pensée pour cette exception française de «Gaulois», partis de rien et ne s’exportant pas plus loin que les départements limitrophes, menant la vie dure aux «vieux» routiers du championnat de France chaque été... Jusqu’à connaître la consécration, le Graal, l’apothéose l’an passé avec un succès à l’arrivée!

«Ce pilote a un don, des mains d’or et s’il s’était engagé sur le championnat de France, il l’aurait certainement remporté! Chaque année, c’est le concurrent n°1 sur le Rouergue», nous ont souvent confié les adversaires de l’équipage local sur la ligne d’arrivée. Malheureusement, les tenants du titre ne seront pas de la fête cette année. Souvenez-vous, en avril dernier, l’équipage a connu une spectaculaire sortie de route lors du rallye du Quercy.

Si le pilote en est sorti indemne, le copilote Sébastien Durand a, lui, passé de nombreuses nuits à l’hôpital en raison de côtes cassées et d’une hanche fêlée. Aujourd’hui, tout va bien pour lui. Mais en recommençant à marcher normalement il y a seulement quelques jours, l’équipage n’a pas su remettre sur pied assez tôt. Et jamais Jean-Michel Da Cunha n’a pensé rouler sans son compère de la première heure... «C’était impensable, inimaginable. C’est avec Sébastien ou personne», souffle-t-il. 

«Bizarre»

Certes, les deux hommes ont un moment envisagé être présent en tant qu’ouvreur. Mais un Rouergue se prépare, se réfléchit même quand la passion prend le pas sur la raison. Le temps, lui, n’attend pas. Alors le choix de faire l’impasse s’est imposé. Le quotidien des deux hommes est bien chargé alors même si le crépisseur, Jean-Michel, avoue que cela lui fait «bizarre» de ne pas être sur les routes, il compose avec. Et ne sera pas forcément au bord des spéciales pour voir ses concurrents ou amis.

«Je le suivrai attentivement mais je ne pense pas que je me déplacerai... Que le meilleur gagne simplement», indique-t-il avec son habituelle retenue. «Il dit ça pour ne pas trop y penser mais on se rendra quand même sur des spéciales même si cela fera bizarre», confie Sébastien Durand, assis dans le baquet de Jean-Michel Da Cunha depuis 2007. Ce matin, à l’heure du départ, le duo aura certainement un petit pincement au cœur... Le Rouergue, lui, n’aura pas tout à fait la même saveur et les nombreux spectateurs aveyronnais seront orphelins de leur coqueluche. Vivement la 44e édition !