Les écoliers de Balsac planent à 31 km d’altitude

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Publié le
François Cayla

Les jeunes Aveyronnais ont conçu et testé avec succès un ballon stratosphérique avec le Centre national d’études spatiales.

Les enfants de l’école de Balsac ont la tête dans les étoiles. Cela ne veut pas dire qu’ils ne pensent qu’à rêvasser et ne travaillent pas en cours.

Cela veut surtout dire qu’ils ont planché toute l’année sur un projet pédagogique qui a fait la part belle à l’altitude, puisqu’il s’est agi d’envoyer dans les airs un ballon stratosphérique équipé d’une nacelle, elle-même contenant diverses expériences.

À l’origine, en début d’année scolaire, l’école de Balsac et sa directrice Karine Lefrançois ont candidaté avec succès à l’opération " Un Ballon pour l’école ", proposée par l’association Planètes sciences et le Centre national d’études spatiales (Cnes). Le projet a été rebaptisé " LBV : le ballon voyageur ", par les écoliers de Balsac, qui ont été 72, sur trois niveaux d’enseignement (de la maternelle au CM2), à participer à l’opération.

Rémy Loupias, professeur au lycée Rascol d’Albi et bénévole pour Planètes sciences, est intervenu plusieurs fois auprès des enfants afin de présenter d’abord le cahier des charges de l’opération, puis d’exposer des expériences potentielles et d’aider tout ce petit monde à les matérialiser dans une réelle démarche scientifique.

La grande question du chocolat

Une fois le projet acté, il a donc fallu choisir les expériences à embarquer dans la nacelle. Six ont été retenues, articulées autour de la température (fait-il chaud ou froid là-haut ?) ; de la luminosité (y a-t-il de la lumière ou de l’obscurité là-haut ?) ; de la pression atmosphérique (augmente-t-elle ou diminue-t-elle avec l’altitude ?) ; du point de vue (que voit-on depuis la stratosphère ?) ; de la culture (les graines germent-elles plus vite ou moins vite là-haut ?) ; et enfin, élément clé, le chocolat ! Ben oui, le chocolat garde-t-il le même goût à des dizaines de kilomètres du sol ou est-ce qu’il fond une fois perché au-dessus des nuages ? Questions évidemment cruciales !

Le choix des expériences fait, la jeune équipe de scientifiques s’est attachée à les mettre en place, en étalonnant les capteurs, en traçant des courbes d’étalonnage, en testant des caméras, en construisant la nacelle, en apprenant à utiliser le système de télémesure embarqué dans la nacelle et à traduire les informations envoyées…

Excitation maximale le Jour J

Tout ce travail de pointe a été mené durant plusieurs mois par les élèves, les enseignants, les parents (de manière ponctuelle), avant d’en arriver au " Jour J ", fixé début juin. Le " Jour J ", ou jour du lâcher de ballon, ou jour d’excitation maximale pour les enfants.

Sous le contrôle d’Eric Couffin, directeur de Planètes sciences Occitanie, un vrai " check point " a été effectué avant le décollage, programmé à 11 h 30 précises, avec assemblage de la " chaîne de vol " (parachute, réflecteur radar, nacelle…) gonflage du ballon.

Un ballon stratosphérique qui s’éleva dans les airs exactement comme prévu sous les hourras d’une assistance juvénile, mais pas que. Depuis l’école, le parcours de l’engin fut suivi au millimètre, son altitude, sa vitesse, son déplacement sur la carte, ainsi que les données recueillies par les capteurs embarqués.

Les parents en action

Arrivé à 31 km d’altitude, le ballon stratosphérique éclata. Ce sont les parents d’élèves, dont beaucoup avaient posé un jour de congés pour l’occasion, qui se sont alors lancés à la recherche de la nacelle. Ils la retrouvèrent dans un bois, sur un terrain escarpé, entre Conques et Saint-Cyprien, et la ramenèrent à l’école en milieu d’après-midi.

L’analyse des données récupérées pouvait commencer dès les jours qui suivirent. On retiendra notamment que deux gâteaux au chocolat ont été confectionnés par les élèves de maternelle, afin de déterminer d’éventuelles différences de goût entre le chocolat stratosphérique et le chocolat terrien.

La rédaction d’un compte rendu pour Planètes sciences et le Cnes est en cours et la diffusion d’un diaporama résumant le projet et présentant les vidéos réalisées par les caméras embarquées est prévue, vendredi 29 juin, durant la kermesse de l’école.

Une école dont la directrice, Karine Lefrançois, n’est pas peu fière de ce projet pédagogique. Pour en parler, elle égrène des mots forts : enthousiasme, joie, fierté, bonheur, stress, émerveillement, implication, magie, tous ces sentiments étalés sur la durée du projet mais, aussi et surtout, le jour du lâcher.

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