Rodez. Le moral au beau fixe après trois mois de lutte

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  • Les Gilets jaunes ruthénois ne chôment pas sur leur campement.
    Les Gilets jaunes ruthénois ne chôment pas sur leur campement. Photo J.M.
Publié le , mis à jour
Jeremy Mouffok

Le mouvement des Gilets jaunes, lancé le 17 novembre dernier, fête aujourd’hui ses trois mois d’existence. En Aveyron, les représentants des différents campements gardent le moral, malgré les nombreuses difficultés rencontrées depuis l’automne.

Quand j’entends les klaxons, ça me fait toujours du bien". Vêtue de sa chasuble jaune fluo, Eve sourit après avoir entendu le bruit strident provenant d’un véhicule passant à proximité du rond-point de Calcomier. À l’image des Ruthénois, les Gilets jaunes aveyronnais terminent, aujourd’hui, leur troisième mois d’existence. Et comptent bien en entamer un quatrième.

En ce week-end ensoleillé, aucun n’a décidé de mettre les voiles. Une cinquantaine d’entre eux occupait, samedi encore, le rond-point de La Vitarelle, à Decazeville. Les Millavois prévoient une distribution de soupe, aujourd’hui. Sur chaque parcelle occupée, le moral est au beau fixe. Même s’il a pu connaître des hauts et des bas. "C’est vrai que nous avons été touchés moralement quand le camp de Saint-Eloi a brûlé il y a trois semaines, avoue Nicolas. Mais on ne veut rien lâcher". "C’est devenu un peu notre maison, je dirai même notre résidence secondaire", s’en amuse Eve, reconnaissant qu’une à deux personnes y passent la nuit, à tour de rôle. Seuls désagréments pour ces hommes et femmes déterminés, le passage des véhicules, bien plus important à proximité de Bourran qu’en basse-ville, ou les injures, plus facilement audibles. "Mais ça on ne l’entend plus", commente un des fidèles du mouvement, debout à côté de la tente dressée avec l’accord de la mairie.

Élan de solidarité

À une centaine de mètres plus bas, en face de la zone des Moutiers, l’ambiance y est nettement plus calme. À l’extérieur du campement de fortune, un jeune homme profite du soleil avec un autre Gilet jaune. Un retraité présent depuis le premier jour, la première heure. "J’ai participé à presque toutes les actions organisées ici, s’en félicite ce dernier, qui ne souhaite pas rendre les armes. J’ai été à Millau, je me suis même rendu à Albi et à une manifestation à Toulouse". La volonté, voilà ce qui anime chacun. Qu’ils soient 100 ou à peine 5. Qu’il fasse chaud ou froid. Sous la toile de tente située à cet endroit, Julie ne chôme pas. La jeune femme, marqueur dans la main droite, prépare de nouvelles pancartes, qui seront fixées comme les autres, devant le campement. "Le gouvernement doit arrêter les conneries. Si demain tout le monde s’y met, on peut réussir à obtenir quelque chose". À l’écoute de tous, elle loue cet élan de solidarité entre représentants, qui ne s’est jamais effiloché. Et y voit même un point d’appui pour donner un second souffle au mouvement. "Ce n’est pas fini. Nous ici, on est pas à Toulouse mais on va mener de nouvelles actions jusqu’à ce qu’on obtienne des changements."

 

Un débat le 24 février

Les Gilets jaunes ruthénois auront leur grand débat ! L’organisation de l’événement avait été gardée secrète depuis le début des tractations avec la mairie de Rodez. Géré par les représentants du mouvement, celui-ci est fixé au dimanche 24 février, à 15 h 30, à la salle des fêtes. Un lieu prêté gracieusement par le maire, Christian Teyssèdre, qui pourrait se joindre à la manifestation, en qualité de simple citoyen. Une marche précédera la tenue des discussions. Celle-ci partira depuis le quartier de Bourran, à 13 h 30.

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