Aveyron : un agriculteur séquestre sa voisine et écope de quatre mois de prison avec sursis

  • Le tribunal de l'Aveyron a condamné le prévenu ce 2 septembre.
    Le tribunal de l'Aveyron a condamné le prévenu ce 2 septembre. Reproduction Centre Presse - Reproduction Centre Presse
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Centre Presse Aveyron

Un conflit de voisinage a conduit un agriculteur de Grand-Vabre, commune de Conques-en-Rouergue, devant la justice, ce lundi 2 septembre. Il était accusé d'avoir séquestré sa voisine durant près d'une heure pour des raisons que le tribunal a peiné à éclaircir. 

Comment un conflit de voisinage a-t-il pu dégénérer au point que la victime se retrouve séquestrée durant près d'une heure chez le prévenu, un agriculteur âgé de 54 ans ? 

Le 1er juillet dernier, à Grand-Vabre, commune de Conques-en-Rouergue, le prévenu se rend d'un pas décidé chez sa voisine. Celle-ci vient tout juste de déposer une main courante auprès de la gendarmerie. 

" Je voulais simplement discuter, confie-t-il devant les juges. Je voulais comprendre pourquoi elle était allée voir les gendarmes. " Il assure ne pas avoir prémédité son geste. 

Alors qu'il arrive chez elle, l'agriculteur saisit la victime par le bras et l'entraîne vers son domicile. Elle se débat, crie. Il ne lui lâchera le bras qu'une heure plus tard. Des hématomes sur son avant-bras seront d'ailleurs constatés par les gendarmes. Elle a également la lèvre en sang. 

" Pendant une heure, j'ai eu peur de ce qu'il pouvait me faire ", glisse la victime, une retraitée, d'une voix chevrotante.  Son avocat, Me Cédric Galandrin rajoute : " Je retiens aujourd'hui, lors de cette audience, que le prévenu se présente en victime. Il est loin de mesurer l'impact émotionnel et physique de son geste. Tout ça parce qu'elle a osé signaler cet homme à la gendarmerie. "

Malgré leurs questions, les juges ont peiné à éclairer les contours de ce conflit. L’homme affirme que le voisinage du village s’est ligué contre lui. Des histoires d'arbres coupés, d'animaux, de soi-disant vols de carburant ont nourri du ressentiment chez l'agriculteur. Envers sa voisine mais également tout le bourg.

Le ton est monté entre la présidente de l'audience et le prévenu lorsque celui-ci s'est exclamé : " C’est du cinéma ! Je n’ai pas porté de coups. D’ailleurs, c’est moi qui ai prévenu les gendarmes et le maire pour les informer qu'elle était chez moi." 

" Vous vous rendez compte de ce que vous dites !, bondit la juge. Je rappelle qu'on ne se fait pas justice soi-même ". 

Le prévenu avait quitté la salle d'audience avant de recevoir sa condamnation : quatre mois de prison avec sursis avec une mise à l’épreuve durant 18 mois et 300 € d'amende. Il a désormais l'interdiction d’entrer en contact avec la victime mais également de détenir une arme. Il devra l'indemniser à hauteur de 800 €.

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