Rodez : la fontaine de la Place de la Cité retrouvée

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  • Le couloir souterrain d’alimentation de la fontaine et le regard émergeant sur la place, mis au jour. Le couloir souterrain d’alimentation de la fontaine et le regard émergeant sur la place, mis au jour.
    Le couloir souterrain d’alimentation de la fontaine et le regard émergeant sur la place, mis au jour. Repro CPA
  • La fontaine se trouvait à l’endroit exact où se situe aujourd’hui la statue de Monseigneur Affre. La fontaine se trouvait à l’endroit exact où se situe aujourd’hui la statue de Monseigneur Affre.
    La fontaine se trouvait à l’endroit exact où se situe aujourd’hui la statue de Monseigneur Affre. Repro CPA
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Philippe Routhe

L’installation ayant permis la réalisation de la première fontaine publique de la ville, au milieu du XIXe siècle a été mise au jour.

Plus de cent cinquante ans que personne n’y avait mis les pieds. Et l’on croirait que cela a été bâti hier. À la faveur des travaux de réfection de la place de la Cité, les archéologues du Service départemental d’archéologie, dans le cadre d’un suivi de chantier, ont ausculté le bassin et l’ouvrage qui alimentait la première fontaine publique de la ville, qui fut inaugurée le 5 août 1857.

La fontaine se trouvait à l’endroit exact où se situe aujourd’hui la statue de Monseigneur Affre. Six mètres derrière celle-ci, se trouve le regard qui permettait d’accéder au bassin d’alimentation de la fontaine. Intact.

"Cette fontaine était alimentée par les eaux de Vors qui se trouvaient dans le château d’eau situé sous la place Sainte-Catherine" explique Philippe Gruat, le directeur du service départemental d’archéologie. Pour qui cette mise au jour a une grande valeur de symbole. "Il faut se remettre dans le contexte. Nous avons sous les yeux la première fontaine publique de la ville. Une grande fête avait eu lieu ici même pour son inauguration", explique l’archéologue. "À cette époque-là, les foyers sont alimentés en eau par des puits, des cuves de récupérations d’eau. Par endroits, dans le centre de la cité, on sait que des cuves étaient situées plus bas que les évacuations… Il devait y avoir de sacrés problèmes de dysenterie".

L’inauguration de cette fontaine, financée par un mécène du nom de Galy (la naïade de Vors, aujourd’hui place Foch et réalisée par Denys Puech porte d’ailleurs le nom de Fontaine Galy) se déroule au cœur de la période hygiéniste, avec les découvertes de Pasteur qui succèdent notamment à celles de Lavoisier. Les foyers sont rapidement raccordés à l’eau courante. Tant et si bien que cette première fontaine publique de la ville sera détruite… deux ans après son inauguration ! " Étonnant quand on sait qu’ils avaient réalisé tout autour une sorte de petit parc, dont nous pouvons encore voir la délimitation" explique Philippe Gruat.

Quoi qu’il en soit, il est important aujourd’hui pour le SDA de garder une trace de cette mise au jour. Numérique d’abord, ce qui a motivé le gros travail effectué ces jours-ci. Et physique aussi. Deux possibilités se présentent alors.

Garder visible le regard dans l’aménagement de la nouvelle place de la Cité. "C’est une suggestion", avance Philippe Gruat. "Ou garder les pièces du regard et les déposer en musée". Une réflexion qui en tout état de cause est menée en concertation avec la municipalité.

Où arrivaient les eaux de l’aqueduc romain de Vors ?

Si l’on sait avec exactitude le tracé du génial aqueduc romain de Vors entre sa source et le siphon qui se situe au niveau de l’Aveyron, nul ne sait où remontait cette eau qui alimentait le Piton. "Certains disent que c’est près de la cathédrale, d’autres sur la place de la Cité. Mois je dirai plutôt vers le quartier de l’église Saint-Amans. Mais c’est incroyable de ne pas le savoir ! Et l’on n’a aucune trace" souffle l’archéologue Philippe Gruat. "Une chose est sûre, c’est que l’ouvrage réalisé par les Romains entre le Ier et le IIe siècle a très bien fonctionné", glisse-t-il. Et d’avancer ce savoureux détail technique qui traduit le génie romain : il y a 80 mètres de dénivelé entre la fontaine de Vors, à 12 kilomètres d’ici à vol d’oiseau, et le haut de la cité, et l’ouvrage avait une pente moyenne de 1, 6 ml par mètre. Au milieu du XIXe siècle, c’est un ouvrage suivant la réalisation romaine qui achemine les eaux de Vors à Rodez. Avant que ne soient acheminées les eaux du Lévézou dans les années 1900.

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