Le tour de l'Aveyron à scooter - étape 2, épisode 1 : Une "mission" à Sévérac

  • Le château de Sévérac trônant au-dessus de son causse.
    Le château de Sévérac trônant au-dessus de son causse. LR -
  • La D809 domine l'A75.
    La D809 domine l'A75. LR -
  • A Campagnac, Mathieu donna le top-départ de l'étape
    A Campagnac, Mathieu donna le top-départ de l'étape LR -
  • Les "calanques" du lac de la Cisba.
    Les "calanques" du lac de la Cisba. LR -
  • Jeux de ruines et de crépuscule. Jeux de ruines et de crépuscule.
    Jeux de ruines et de crépuscule. LR -
  • Le château le soir conte une autre histoire.
    Le château le soir conte une autre histoire. LR -
  • Le château le soir conte une autre histoire.
    Le château le soir conte une autre histoire. LR -
  • Une vue à 360°.
    Une vue à 360°. LR -
  • Délicatesse d'une forteresse.
    Délicatesse d'une forteresse. LR -
  • Le Point sublime, un (grand) oeil vers la suite...
    Le Point sublime, un (grand) oeil vers la suite... LR -
Publié le
Laurent Roustan

Ce tour de l'Aveyron part à l'aventure sur les petites routes du département, défiant chaleur, pluie et pépins mécaniques, à la rencontre de beaux paysages et de belles gens. Ou l'art de se déconfiner en douceur.
Six étapes tous les dimanches du 19 juillet à fin août, et six épisodes par étape sur le site de Centre Presse, du lundi au samedi.
On a fait le plein, le moteur démarre, un coup de klaxon et c'est parti !


 

Campagnac devait être le lieu de départ de cette 2e étape destinée à jouer à saute-mouton de causses en gorges. Mais comme dans ce type d'aventure, l'on est soumis au hasard, à la nécessité de trouver un toit, ou une station-service (l'estomac d'un scooter ne vous permet pas d'aller très loin), les plans d'avance d'envolent toujours.

A Campagnac donc, en fin d'après-midi, je restais indécis. D'où partir vers les gorges ? Faire trois kilomètres en arrière pour m'installer dans le seul hôtel restaurant du coin ? Ou aller vers Sévérac-le-Château, à 15 km, pour regagner le lendemain Les Vignes, en Lozère, où deux jours de télétravail m'attendaient.

C'est Mathieu, qui tient avec Gaëlle le snack-bar le Campagnac où j'étais en terrasse, le nez rivé sur ma carte Mimichelin, qui va trancher pour moi : « Allez à Sévérac, me dit-il, au Sév'Hôtel, là où il y a les moutons devant. Demandez Marc, c'est le patron, et dites-lui que les verres sont arrivés. Il comprendra. »

Ben voilà. Le départ se fera de Sévérac, après un prologue à Campagnac. Je salue Mathieu et monte sur un scooter qui me semble avoir l'envie d'en découdre, après l'alerte sur l'Aubrac. Un petit crochet, si vous désirez, par Saint-Urbain pour jeter un œil sur le Sépulcre, et vous rejoignez ensuite la D809 qui franchit la montagne, puis longe en parallèle l'A75, mais offre une vue bien meilleure sur le causse de Sévérac que depuis l'autoroute. Et au milieu, le château de Sévérac trône comme un « king imperator »…

Au Sév'Hôtel, Marc était là, et je lui transmets le message de Mathieu après avoir demandé une chambre. Le voilà qui sourit et puis nous papotons. La quarantaine, Marc a bourlingué en France et en Europe avant de revenir au pays créer son hôtel. « Ici, on sait encore vivre simplement. On dit que l'Aveyronnais est rustre, d'accord, mais il n'est pas idiot et au final, il a du coeur. »

C'est l'heure de glisser les pieds sous la table et Marc m'envoie à la guinguette pprès du lac de la Cisba. L'occasion de jeter un œil sur cet endroit superbe, empli de petites calanques à la provençale, la houle en moins.

Après le repas, le soleil était en train de se coucher quand je décidai de grimper au château que je savais ouvert. Bien m'en a pris puisque je me suis retrouvé seul en ses remparts pour un moment quasi mystique. Le château m'a offert bien plus qu'une imposante bâtisse posée sur un monticule et dominant son territoire. Il m'a offert sa part délicate, me révélant mieux qu'en plein jour ses finesses et ses blessures, m'écrivant presque une tout autre histoire de ses murs. J'imaginais le château comme une civilisation à lui tout seul, qui s'épanouit peut-être sans en informer personne, et qui en s'écroulant comme le fait toute civilisation donna vie au village avec ses pierres et ses pans de murs écroulés. Je suis resté une bonne heure, à regarder les derniers rayons rouges du soleil jouer avec les tours et les créneaux, puis je suis descendu dans le village comme on sort d'un songe.

Et guidé par quelques notes de musique, me voilà au café Moderne où se produisait Louis, qui chantait quelques chansons folk françaises et anglo-saxonnes. L'occasion de boire un dernier verre et de croiser Doun el Famoso, le show-man local dont le frère Gabos tenait le café. L'occasion d'évoquer le temps de la prohibi… du confinement veux-je dire, où les amis se retrouvaient le soir à l'abri des remparts du château, mais aussi l'avenir du village et la création d'une webradio sur Sévérac, qui deviendra officielle, si ma mémoire est bonne, vers septembre : Doun est déjà pour cette raison aller interviewer des touristes japonais au Point sublime, en Lozère, et connaissant le bonhomme, ça n'a pas dû être triste.

J'ai regagné l'hôtel en promettant à Doun d'aller jeter un œil sur ce fameux Point sublime, quelques kilomètres après Le Massegros après avoir attaqué la descente vers Les Vignes. Ce que j'ai fait en partant de Sévérac. Un panorama sublime qui vaut effectivement le détour. « Ainsi, me suis-je dit, c'est donc cela qui t'attend... »

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