Rodez. De belles cuvées sont annoncées en Aveyron

Tour d’horizon de la situation viticole sur le département avec Philippe Teulier, président du syndicat des producteurs de vin en Aveyron.

Comment s’annoncent les vendanges cette année ?

Elles seront précoces comme partout en France. Pour l’Aveyron, elles devraient démarrer à la mi-septembre alors qu’habituellement cela se fait en octobre. Les cépages sont à vif grâce à la chaleur. Nous avons débourré de bonne heure. Les vignes étaient déjà belles au printemps et il n’y a pas eu de gelée. La période est un peu difficile avec la sécheresse mais il y a eu un peu de pluie et il en est annoncé encore en fin de semaine. Nous devrons avoir du vin en quantité et de qualité, c’est l’idéal !

Sans vouloir mettre de l’ombre au tableau, comment vous préparez-vous avec la crise sanitaire ?

On attend les consignes mais je ne me pose pas la question. La MSA (mutualité sociale agricole, NDLR) devrait faire passer une circulaire avec les gestes barrières. On fera peut-être tester les vendangeurs s’il le faut. Mais on a tout ce qu’il faut, gel et masques à disposition, on travaille dehors donc on a moins de souci. Il faut juste que les vendangeurs écoutent ! Dans le chai, il y a peu de salariés, cela vaut partout en Aveyron où il n’y a pas de grandes structures. C’est l’avantage d’être un petit vignoble !

Cette pandémie ne freine-t-elle pas la main-d’œuvre ?

Non, les gens s’inscrivent comme d’habitude. Souvent, ils vendangent ailleurs. C’est le cas déjà dans l’Hérault, pour les côtes-Du-Rhône ou même en Champagne, après ils viennent travailler chez nous. Nous avons 50 % des vendangeurs qui sont les mêmes depuis des années.

La consommation de vin diminue mais augmente pour le bio, comment cela se passe dans le département ?

Le label bio évolue à un rythme plus ou moins rapide car il est lié aux contraintes topographiques. Certains s’orientent vers le label HVE (Haute valeur environnementale) mais tout cela reste à la marge. Nous avons un vignoble conventionnel qui ne traite pas beaucoup, trois traitements cette année, ce qui est très raisonné, et nous avons des vignes enherbées ce qui protège les sols. Nous l’expliquons aux gens qui le comprennent bien.

On parle du bouleversement à venir dans la viticulture à cause du réchauffement climatique, qu’en est-il en Aveyron ?

Nos cépages ne posent pas de problème. À titre d’exemple, le millésime 2018 avait subi de très fortes chaleurs avec des degrés énormes, s’élevant à 14 voire presque 15°, et finalement les cépages avaient bien réagi. Le fer servadou et la famille des cabernets s’accordent bien à la chaleur. On est très satisfait et on est serein.