Sébrazac : Caroline Pelon, le savon au naturel

  •  Caroline Pelon s’est lancée, en 2014, dans la savonnerie artisanale.
    Caroline Pelon s’est lancée, en 2014, dans la savonnerie artisanale. repro cpa -
  • Caroline Pelon ne manque pas d’imagination lorsque les artisans font appel à elle. Caroline Pelon ne manque pas d’imagination lorsque les artisans font appel à elle.
    Caroline Pelon ne manque pas d’imagination lorsque les artisans font appel à elle. repro cpa -
  • Caroline Pelon ne manque pas d’imagination lorsque les artisans font appel à elle. Caroline Pelon ne manque pas d’imagination lorsque les artisans font appel à elle.
    Caroline Pelon ne manque pas d’imagination lorsque les artisans font appel à elle. repro cpa -
Publié le
Paulo Dos Santos

Installée au hameau de Saint-Geniès-des-Ers, commune de Sébrazac, l’Auvergnate d’origine s’est lancée, en 2014, dans la savonnerie artisanale. Chez elle, sous les combles, elle a appris sans aucune formation mais avec de précieux conseils pour ce qui est aujourd’hui une véritable passion.

Tous les chemins mènent à Saint-Geniès-des-Ers, petit hameau situé sur les hauteurs de Sébrazac. Surtout pour Caroline Pelon, Auvergnate d’origine, tombée amoureuse de "ce coin authentique entre nature, pierre et terroir". Pour en arriver là, à la suite d’un licenciement économique alors qu’elle est salariée d’une imprimerie, elle opte pour un changement radical de sa vie. Et emprunte, en 2010 avec son compagnon Florian Vigouroux, les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, notamment le GR6 entre Aveyron et Lozère, pour "y voir plus clair".

Ce qu’elle ressent est limpide pour elle : " Je tenais à remettre mes idées en place. Et, c’était le moment de prendre le temps de vivre. " En 2012, le couple trouve son bonheur dans ce hameau d’une quarantaine d’habitants où il déniche une grande maison de pierre à restaurer. Au début, celle-ci est utilisée pour accueillir les pèlerins de passage. Durant deux ans, le couple "vit" avec les marcheurs et trouve, du coup, harmonie et équilibre. Seulement, cela ne suffit pas non plus à avancer professionnellement, la période des pèlerins s’étirant au mieux sur six mois. "Le déclic est venu d’une amie qui est venue me rendre visite, raconte-t-elle. Comme cadeaux, elle m’a offert des savons fabriqués par elle-même."

"Je me suis construite toute seule"

Caroline Pelon s’est vite passionnée pour ce métier, franchissant lentement mais sûrement toutes les barrières dressées devant elle. "Je suis une autodidacte de la savonnerie artisanale. J’ai pensé me former, mais je trouvais que c’était trop long et donc, du temps perdu. Je me suis construite toute seule en prenant néanmoins des conseils auprès d’un groupe de savonniers indépendants. Car, dans cette profession, il n’existe pas de concurrence dans la mesure où chacun apporte sa touche à une base commune constituée d’eau, de soude, d’huiles et de corps gras."

"Les savons de mon cœur" font ainsi leur apparition sur le marché en 2014. Dans son petit laboratoire installé sous les combles, la savonnière a appris les rudiments de la fabrication, les a peaufinés et les a développés à grands coups de formules où les produits chimiques n’ont pas droit de cité. Aujourd’hui, elle affiche dix références de savons et une gamme de cosmétiques naturels, biologiques, "vegan" même et tournés vers le zéro déchet. "J’utilise un minimum d’emballage et les cosmétiques sont réalisés sans eau, explique-t-elle. Les colorants ne sont pas dénaturés comme les jus de carottes, l’argile jaune ou encore les poudres de plantes telles que celles d’ortie. Je me sers également d’huiles essentielles ou végétales, de la cire de carnauba, du karité, du lait de coco ou d’amande pour mes créations."

Pour cela, elle ne laisse rien au hasard, du pesage à la production. De même, elle fait pleinement confiance à une "testeuse" de choix, sa fille Lila, 7 ans. Et, au retour des clients de plus en plus attirés par le "fait-main". "Ces produits sains conviennent à tout le monde et les plus sceptiques s’habituent très vite au dentifrice solide ! La composition rassure car je ne triche pas. Je les fabrique vraiment pour que les gens se fassent plaisir."

Un nouvel atelier beaucoup plus grand et accessible !

Toujours installée sous les combles – son compagnon a, quant à lui, repris ses cours de yoga –, Caroline Pelon a investi dans du matériel neuf pour la fabrication. Et apporte les derniers coups de peinture à un projet qui lui tenait à cœur. " Je suis à l’étroit dans ce laboratoire, sans parler de la difficulté sur le plan physique pour monter les cartons. Comme la bâtisse est grande, nous rénovons, depuis quelques mois, une aile qui me permet d’aménager une salle au rez-de-chaussée pour stocker, avec un monte-charge (!), et au-dessus une grande pièce pour la boutique et l’atelier. Au début de l’année prochaine, et en fonction des conditions sanitaires, je pourrais accueillir des visiteurs. Je trouve important de pouvoir partager ma passion. "

Tous les chemins mènent à Saint-Geniès-des-Ers…

Caroline Pelon ne manque pas d’imagination lorsque les artisans font appel à elle. Ainsi, avec Prod’Aubrac, le chausseur-bottier de Saint-Côme-d’Olt Frédéric Salé, elle a mis au point un cirage naturel pour le cuir. De même, la savonnière travaille également pour la Maison de la cerise, à Paulhe, et a fabriqué un savon à la… cerise forcément. Enfin, pour une amie spécialiste des encens en résine, elle a conçu des savons myrrhe, benjoin et autre palo santo. Et, très bientôt, ce sera au tour des savons au safran de sortir de son laboratoire.

Par ailleurs, à ses débuts, Caroline Pelon arpentait les marchés du département et même au-delà pour faire découvrir ses produits. "C’était un bon moyen de rencontrer des gens mais cela prenait également beaucoup de temps."

Du coup, elle s’est tournée vers les épiceries locales, les boutiques de créateurs et a créé un site internet pour la vente en ligne. De Bozouls à Sévérac en passant par Decazeville, Saint-Affrique, la liste est nombreuse et disponible sur le site lessavonsdemoncoeur.fr

Contact au 06 60 25 50 64.
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?