Espalion : une réouverture des commerces entre satisfaction et amertume

  • La bijouterie Delmas Amat  a rouvert samedi.
    La bijouterie Delmas Amat a rouvert samedi. repro cpa
  • La fleuriste Nancy a retrouvé son magasin.
    La fleuriste Nancy a retrouvé son magasin. repro cpa
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Centre Presse Aveyron

Fermés depuis un mois les commerces espalionnais dits "non essentiels", à l’exception des établissements de restauration et de la salle de sport, ont rouvert leurs portes samedi matin.

Sans retrouver leur fréquentation des grands jours, la rue Droite et le boulevard ont connu, samedi, une animation oubliée depuis le 29 octobre, date à laquelle le gouvernement avait ordonné la fermeture des commerces qu’il avait qualifiés de "non essentiels". Dès l’ouverture nous sommes allés à la rencontre de quelques-uns de ces commerçants pour recueillir leurs réactions. Des commerçants qui exprimaient tous un sentiment de délivrance et une immense satisfaction de pouvoir retrouver leurs clients.

Grande satisfaction également pour eux d’avoir reçu, durant ce mois de fermeture, un grand nombre de messages de soutien et de solidarité de la part de beaucoup de consommateurs défenseurs du commerce local.

Mais le plaisir de la réouverture n’occultait pas l’amertume provoquée par cette fermeture et le classement en commerces non essentiels. Un sentiment d’injustice amplifié par des mesures sanitaires et une distanciation rigoureusement respectées dans les petits magasins et qui en font des lieux moins exposés que certaines surfaces très fréquentées et restées ouvertes.

Nancy, la fleuriste de l’enseigne Chlorophylle, avouait avoir vécu un confinement moins traumatisant que le premier.

Les commandes et les obsèques lui ont permis de conserver une certaine activité. "J’ai coupé avec les clients en magasin mais pas avec le métier même si c’était compliqué de s’approvisionner," déclarait la fleuriste. Romain Marchal, le jeune photographe d’Univers Photos très impliqué dans la promotion du commerce local, disait avoir essayé de sauver les meubles mais affirmait : "Le click & collect ce n’est pas fait pour Espalion, les résultats ne sont pas au rendez-vous." Romain se disait encouragé par les messages de solidarité envoyés par les clients sensibles aux avantages offerts par la consommation locale.

Marianne, à la bijouterie horlogerie Delmas Amat, est, elle aussi, une actrice dynamique du commerce espalionnais. Elle a mis à profit le mois de fermeture qu’elle a rigoureusement respecté pour mettre en place son site internet de vente en ligne. "Cela permet aux gens de voir nos produits de chez eux tout en leur donnant envie d’acheter" affirme la bijoutière. Dévouée à la cause du commerce local Marianne a écrit au député et a rencontré longuement le sénateur Jean-Claude Anglars pour discuter de la problématique de tous les commerçants de la ville. Elle regrette toutefois qu’aucun élu local ne se soit préoccupé de leur sort en venant les rencontrer.

Fabienne Cayla, au magasin Espace Nature, se réjouit, elle aussi, des nombreux messages de soutien qui lui ont fait chaud au cœur. Elle a gardé les contacts notamment via sa page facebook mais elle ne cache pas sa colère en disant : "On a l’impression d’avoir été sanctionnés ; j’ai passé 25 ans dans mon magasin pour m’entendre dire que je ne suis pas nécessaire. Les gens sont très respectueux dans nos petits commerces, alors pourquoi les fermer ?".

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